Logo Epoch Times
Retraites

Toucher 1000 euros à la naissance : la solution de Gabriel Attal pour les retraites

L'ancien Premier ministre et président du parti Renaissance propose un dispositif inédit : verser 1000 euros à chaque nouveau-né français pour constituer un capital retraite. Cette mesure, qui s'inscrit dans une logique de capitalisation complémentaire au système actuel, fait débat à l'Assemblée nationale.

top-article-image

Le président du groupe parlementaire Ensemble Pour la République, Gabriel Attal, à l'Assemblée nationale le 12 novembre 2025.

Photo: THOMAS SAMSON/AFP via Getty Images

author-image
Partager un article

Durée de lecture: 4 Min.

L’idée peut surprendre au premier abord : offrir un chèque de 1000 euros dans le couffin de chaque enfant qui naît en France. Pourtant, c’est la proposition que défend Gabriel Attal, ancien Premier ministre devenu président du parti Renaissance, dans le cadre du projet de loi de finances 2026. Cette somme serait destinée à préparer la future retraite du nouveau-né, selon un principe de capitalisation qui viendrait compléter le système par répartition existant, rapporte La Dépêche.

Le dispositif prévoit la création d’un fonds souverain français où seraient versés automatiquement ces 1000 euros pour chaque enfant naissant en France, sans aucune condition de ressources. L’argent serait investi dans un compte actions, bloqué jusqu’au départ à la retraite et donc indisponible durant toute la vie active. Les parents et grands-parents auraient toutefois la possibilité d’abonder ce capital jusqu’aux 18 ans de l’enfant, en bénéficiant d’un abattement fiscal.

Une orientation vers la capitalisation obligatoire

Pour Gabriel Attal, l’objectif est clair : « Très concrètement, on veut développer la capitalisation en France », selon France Info. Le président du groupe Ensemble pour la République précise que cette démarche passerait également par un développement des plans épargne-retraite et un fléchage de l’intéressement et de la participation des entreprises vers ces dispositifs.

Il ne s’agit pas de mettre fin au système de retraite par répartition, mais bien d’orienter progressivement le modèle français vers une retraite partiellement fondée sur la capitalisation. « La capitalisation, c’est permettre aux Français de mettre de côté de l’argent pour leurs propres retraites », précise l’ancien Premier ministre. L’ambition affichée est aussi d’orienter l’épargne vers le financement de l’économie française, notamment les entreprises stratégiques, les infrastructures et la transition énergétique.

Un coût de 660 millions d’euros par an

La mise en œuvre de cette proposition représenterait une dépense annuelle de 660 millions d’euros pour l’État, calculée sur la base des 660.800 naissances enregistrées en France en 2024 selon l’Insee. Gabriel Attal estime que cette mesure permettrait de réaliser des économies à long terme pour le système de retraite, mais elle nécessiterait un financement immédiat en pleine période de discussions budgétaires.

Philippe Crével, économiste et directeur du Cercle de l’Épargne, soulève une critique majeure du dispositif : « Il ne concerne pas les actifs d’aujourd’hui. Or, le problème des retraites, ça va concerner ceux qui sont déjà au travail et pas forcément ceux qui vont venir dans les prochaines décennies. » Selon l’expert, cette nouvelle dépense devrait être compensée par des hausses d’impôts.

Des exemples à l’étranger

Si de nombreux pays proposent des allocations à la naissance pour encourager la natalité, rares sont ceux qui destinent spécifiquement cette aide à la retraite du nouveau-né, d’après TF1 Info. Aux États-Unis, un dispositif analogue figure dans la « big beautiful bill », la loi de Donald Trump votée au printemps dernier.

L’Allemagne envisage également d’adopter une mesure similaire dans le cadre de la réforme de son système de retraite prévue en 2026. Le gouvernement allemand projette de verser 10 euros par mois à chaque enfant entre 6 et 18 ans, avec la possibilité pour le jeune majeur de continuer à alimenter le compte à ses frais. L’objectif est de compenser la faiblesse des pensions de base dans un pays où l’âge légal de départ à la retraite est fixé à 67 ans.