Toulouse : des agriculteurs manifestent pour soutenir la loi Duplomb
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Un manifestant jette un œuf alors que des agriculteurs de la Coordination Rurale déchargent du fumier devant le siège du parti écologiste Europe Écologie Les Verts (EELV), en réaction à l'opposition à la loi Duplomb, à Toulouse le 22 juillet 2025. La loi Duplomb, qui autorise la réintroduction sous conditions d'un pesticide, l'acétamipride, interdit en France mais autorisé en Europe, et dont l'adoption a entraîné le lancement d'une pétition qui a recueilli près de 1,7 million de signatures de citoyens.
Une centaine d’agriculteurs venus des quatre coins d’Occitanie ont répandu du fumier, des déchets, de la laine et ont jeté des œufs mardi soir sur les locaux du parti EELV à Toulouse pour soutenir la loi Duplomb, a constaté une journaliste de l’AFP.
Venus du Tarn, du Gers, du Tarn-et-Garonne, de Haute-Garonne, d’Ariège ou encore de l’Hérault, à l’appel de la Coordination rurale (CR), ils entendaient dénoncer la pétition qui a recueilli plus de 1,7 million de signatures demandant l’abrogation de cette loi adoptée le 8 juillet qui doit notamment réintroduire de manière dérogatoire un pesticide, l’acétamipride, interdit en France mais autorisé en Europe.
« Rien à péter Sandrine »
Des agriculteurs de la Coordination Rurale déchargent du fumier devant le siège du parti écologiste Europe Ecologie à Toulouse le 22 juillet 2025. (ED JONES/AFP via Getty Images)
« Rien à péter Sandrine », pouvait-on lire sur une banderole déployée par les agriculteurs, en réaction aux propos de la députée écologiste Sandrine Rousseau qui avait déclaré sur le site d’actualité le Média: « je n’en ai rien à péter » de la rentabilité des agriculteurs.
La gauche, vent debout contre la loi durant son examen, tente de tirer avantage de la mobilisation citoyenne inédite. « C’est une lutte qui ne fait que commencer », a aussi prévenu Sandrine Rousseau.
Une pétition déconnectée du terrain
Devant le siège du parti écologiste à Toulouse, « on vient dénoncer la manipulation qu’il y a avec cette pétition contre la loi Duplomb. (…) Si on arrête ce produit (…) tout notre sucre et nos noisettes seront importés de l’étranger », a réagi mardi soir auprès de l’AFP Pierre-Guillaume Mercadal, porte-parole de la Coordination rurale du Tarn-et-Garonne.
Pierre-Guillaume Mercadal, porte-parole du CR82, antenne régionale de l’union agricole Coordination Rurale (CR), assiste à un rassemblement du syndicat devant le bâtiment de la Chambre d’agriculture du Tarn à Montauban, dans le sud-ouest de la France, le 12 mai 2025. (MATTHIEU RONDEL/AFP via Getty Images)
Aucune alternative contre les ravageurs
Pour cet éleveur de cochons laineux, le projet Duplomb est « un signe positif dans le sens où on fait une loi pour les paysans » mais « c’est une goutte d’eau, il faut beaucoup plus. »
L’acétamipride, toxique pour la biodiversité et potentiellement pour la santé humaine, est réclamé par les producteurs de betteraves ou de noisettes, qui estiment n’avoir aucune alternative contre les ravageurs et subir une concurrence déloyale des producteurs étrangers.
« On est les premiers écolos »
« La loi Duplomb n’est pas la meilleure du monde mais c’était celle qui écoutait ce qu’on avait à peu près dit », a déclaré à l’AFP Dominique Raud, vice-présidente de la Coordination Rurale de Haute-Garonne et éleveuse de chèvres en transformation fromagère.
« L’opinion populaire ce sont des gens qui sont en ville, nous on est dans la campagne », a-t-elle ajouté en référence à la pétition sans-précédent demandant l’abrogation de la loi Duplomb. « On est les premiers écolos (…) On le voit avec le dérèglement climatique, on le subit », a-t-elle dit.