Tout le temps fatigué ? En voici quelques raisons 

Par Datis Kharrazian
20 avril 2022 22:15 Mis à jour: 20 avril 2022 22:46

Voici ce que les spécialistes de la médecine fonctionnelle entendent le plus souvent de la part de leurs patients : « Je suis toujours fatigué, mon énergie est faible et je n’arrive pas à sortir de ce marasme. »

La fatigue chronique est omniprésente de nos jours. Elle peut être plus ou moins sévère et avoir de très nombreuses causes sous‑jacentes. Pourtant, lorsqu’il s’agit de fatigue, la santé des mitochondries cellulaires, les « centrales à énergie » de chaque cellule qui alimentent la vie humaine, est un problème commun. Chaque cellule contient plusieurs de ces organites, qui fonctionnent comme des batteries rechargeables pour transformer les aliments et l’oxygène en énergie.

Les mitochondries sont extrêmement dynamiques et réagissent constamment aux changements survenant dans l’organisme que ce soit du fait de l’alimentation, de l’air, de l’eau, de l’exercice, du stress, du statut hormonal, d’une inflammation, d’une blessure, d’une infection, de toxines, etc. Dans le meilleur des cas, elles répondent aux différents facteurs de stress de la vie par la fusion, en s’unissant pour former des super‑mitochondries qui augmentent l’énergie et la résilience.

Cependant, les mitochondries sont vulnérables aux conséquences de la vie industrialisée. Des études montrent que de multiples facteurs modernes contribuent à la fission mitochondriale, c’est‑à‑dire à l’endommagement et à la rupture des mitochondries.

Résultat ? Fatigue, démotivation, dépression et difficulté à se remettre d’un exercice, d’une maladie ou d’autres facteurs de stress.

Plus grave encore, le fait de ne pas s’occuper d’une mauvaise santé mitochondriale augmente le risque de :

  • ‑ maladies auto‑immunes ;
  • ‑ maladies neurodégénératives telles que les maladies d’Alzheimer et de Parkinson ;
  • ‑.cancer ;
  • ‑ diminution de l’immunité aux virus ;
  • ‑ déficience hormonale ;
  • ‑ problèmes de santé intestinale ;
  • ‑ mauvais rétablissement après une maladie ou une blessure ;
  • ‑ activité inefficace des cellules souches.

Facteurs quotidiens qui endommagent nos mitochondries

Avant de s’attaquer à une fatigue chronique, il est important d’écarter tout trouble grave tel que l’anémie, l’hypothyroïdie, le diabète, les maladies pulmonaires ou d’autres pathologies.

Nous n’aborderons pas dans cet article le syndrome de fatigue chronique/encéphalomyélite myalgique. Bien que les mitochondries endommagées jouent un rôle, il s’agit d’un trouble neuro‑immunitaire complexe qui dépasse le cadre de cet article. Nous n’aborderons pas non plus les anomalies mitochondriales génétiques, qui ne répondent pas bien aux interventions liées au régime alimentaire et au mode de vie.

De nos jours, bien des études mettent en évidence les nombreux facteurs de la vie moderne qui endommagent nos mitochondries et nous privent d’énergie.

Le mode de vie sédentaire : l’activité physique quotidienne est un facteur de stress sain qui incite nos mitochondries à fusionner et à fonctionner de manière plus solide. Les personnes nonagénaires qui font du ski, du jardinage ou de la randonnée ont gardé leurs mitochondries en bonne santé grâce à une habitude d’exercice. Comme les muscles, les mitochondries ont besoin d’entraînements réguliers pour éviter l’atrophie.

Lorsqu’on est extrêmement fatigué et que cela semble impossible de faire de l’exercice, il faut commencer par une activité physique douce qu’on augmentera progressivement.

Déséquilibres de la glycémie : les mitochondries tirent leur carburant des aliments que nous mangeons. Si nous consommons régulièrement de la malbouffe, des sucres, des édulcorants et des glucides hautement transformés (pâtes, pain, riz blanc, etc.), les mitochondries n’auront tout simplement pas les substrats dont elles ont besoin pour produire efficacement de l’énergie.

De plus, un régime sucré et riche en glucides provoque une résistance à l’insuline, un tremplin vers le diabète qui prive les cellules de glucose. Cela prive les mitochondries du carburant dont elles ont besoin pour se recharger.

Pour avoir plus d’énergie, il faut supprimer les sucres et les édulcorants et modifier sa consommation de glucides.

Les toxines : nous sommes dans une ère d’exposition sans précédent aux toxines et aux métaux lourds, et des milliers d’études montrent qu’ils endommagent les mitochondries et favorisent un certain nombre de maladies, comme le diabète et le cancer.

Il faut choisir les aliments, les produits corporels et les produits d’entretien les moins toxiques possible.

Les médicaments pharmaceutiques : il a été démontré que de nombreux médicaments en vente libre et sur ordonnance endommagent les fragiles mitochondries, de même que la polypharmacie, qui consiste à prendre plusieurs médicaments, peut les submerger.

Certaines modifications du régime alimentaire et du mode de vie peuvent aider à se sevrer de certains médicaments, comme les statines ou la metformine.

Les infections : nous connaissons tous des épisodes d’infections virales ou bactériennes, mais certaines personnes souffrent d’infections chroniques qui commencent à endommager leurs mitochondries. Par exemple, le virus d’Epstein‑Barr non diagnostiqué, la maladie de Lyme, la toxicité des moisissures, les infections fongiques et la prolifération bactérienne dans le tractus gastro‑intestinal.

Il faudra peut‑être demander l’aide d’un praticien qualifié pour dépister et traiter ces infections.

Le manque de sommeil : notre société place l’activité avant tout, souvent au détriment de la santé. Brûler l’huile de minuit pour travailler ou regarder Netflix durant de longues heures peut se traduire par une dégradation des mitochondries.

Si on se couche à l’heure, mais qu’on a du mal à s’endormir ou à rester endormi, une glycémie instable est souvent en cause. Quoiqu’il en soit, on risque d’avoir besoin d’une aide qualifiée pour trouver les causes sous‑jacentes de nos problèmes de sommeil.

L’inflammation systémique : le fondement de la plupart des maladies modernes d’aujourd’hui est l’inflammation systémique (à l’échelle du corps). Les facteurs mentionnés ci‑dessus favorisent l’inflammation ainsi que :

  • ‑ des intolérances alimentaires non diagnostiquées (le gluten et les produits laitiers sont les plus courants.) ;
    ‑ les régimes alimentaires riches en aliments transformés et pauvres en aliments complets, en fruits et légumes et en fibres ;
    ‑ un faible niveau d’antioxydants ;
    ‑ des sensibilités chimiques ;
    ‑ une maladie auto‑immune non diagnostiquée ou non gérée
    ‑ le stress chronique ;
    ‑ Une mauvaise santé intestinale.

Ces facteurs pèsent sur les mitochondries et entraînent une fatigue chronique, des douleurs, la dépression, le brouillard cérébral et d’autres symptômes.

L’inflammation systémique peut souvent être résolue par un régime alimentaire et un mode de vie anti‑inflammatoires.

Carence en nutriments : une mauvaise fonction mitochondriale est rarement le résultat d’une carence en suppléments et il est peu probable qu’un flacon de Coenzyme Q10 puisse résoudre le problème. Cependant, les multiples facteurs liés à l’alimentation et au mode de vie qui endommagent les mitochondries s’accompagnent généralement de carences nutritionnelles.

Les nutriments qui soutiennent la fonction mitochondriale comprennent les vitamines B, K et C. Il est peu probable qu’on constate une amélioration significative en prenant uniquement des compléments alimentaires, mais ceux‑ci peuvent aider à réparer les mitochondries. Une bonne alimentation est le meilleur moyen d’apporter les vitamines adéquates.

Le glutathion soutient la fonction mitochondriale

Un aspect délicat de l’amélioration de la santé des mitochondries est que, si l’inflammation les endommage, les mitochondries elles‑mêmes produisent des radicaux libres inflammatoires dans le cadre du cycle de production d’énergie.

Les radicaux libres sont des atomes instables avec des électrons non appariés qui « volent » des électrons aux cellules saines. Cela déclenche une réaction en chaîne de dommages et de dégénérescence. Pensons au métal qui rouille.

Chez une personne en bonne santé, le système antioxydant de l’organisme compense ce phénomène en protégeant les cellules afin que les mitochondries puissent faire leur travail sans dommages collatéraux.

Cependant, si l’inflammation est déjà élevée et que le statut antioxydant est faible, ce sous‑produit inflammatoire de la production d’énergie n’est pas contrôlé dans un cycle inflammatoire déviant et auto‑entretenu qui endommage les mitochondries tout en favorisant l’inflammation.

La solution ? Le maintien d’un système antioxydant sain est essentiel pour soutenir les mitochondries et nos niveaux d’énergie, et l’antioxydant le plus important est le glutathion.

Le glutathion est le « maître antioxydant » de l’organisme, et une production d’énergie saine exige que le glutathion entoure les mitochondries. Ainsi, lorsque la production d’énergie de la mitochondrie libère des radicaux libres, le glutathion agit comme un garde du corps, « prenant sur lui » les radicaux libres dans leur course folle aux électrons. Le glutathion se recycle ensuite et revient en service actif.

La carence en glutathion est très répandue, car de multiples facteurs de la vie moderne appauvrissent cet antioxydant vital : les toxines, l’inflammation chronique, la polypharmacie, les régimes alimentaires riches en aliments transformés et pauvres en nutriments, le manque de sommeil et le stress chronique.

Un système antioxydant sain dépend également d’une activité physique et neurologique régulière, d’une alimentation riche en nutriments et d’un bon sommeil.

Lorsqu’un patient présentant un dysfonctionnement acquis des mitochondries, on peut lui recommander des doses importantes de glutathion absorbable de haute qualité, comme le glutathion liposomal oral ou le s‑acétyl‑glutathion. Des perfusions de glutathion sont également disponibles auprès de certains praticiens.

Tout le monde ne tolère pas le glutathion. Il faut donc commencer par de petites doses pour s’assurer qu’il convient. Pour ceux qui ne le tolèrent pas, il existe des composés qui favorisent le recyclage du glutathion, notamment la N‑acétylcystéine, le cordyceps, le gotu kola, le chardon‑marie, la L‑glutamine, l’acide alpha‑lipoïque et le sélénium.

Entretenir des mitochondries saines pour avoir de l’énergie toute sa vie

Si une activité physique régulière et un régime alimentaire complet riche en antioxydants sont essentiels à la santé des mitochondries, d’autres facteurs moins connus le sont également.

Un horaire régulier : par exemple, les mitochondries fonctionnent mieux lorsque nous respectons un programme cohérent de sommeil, d’alimentation, d’exercices et d’autres habitudes quotidiennes.

Notre cycle veille‑sommeil, le rythme circadien, implique une orchestration fine de diverses hormones. Des études récentes montrent que la fonction mitochondriale et la production de nouvelles mitochondries dépendent fortement d’un rythme circadien constant. Cela pourrait expliquer pourquoi les personnes ayant des horaires irréguliers sont plus sujettes aux maladies.

Des hormones en quantité suffisante : les hormones ont un impact significatif sur les mitochondries – et vice‑versa. Il s’agit non seulement des hormones reproductives telles que l’œstrogène, la progestérone et la testostérone, mais aussi des hormones thyroïdiennes, surrénales, pancréatiques et des facteurs de croissance.

Par exemple, la testostérone et la progestérone ont des effets antioxydants protecteurs sur les mitochondries, tandis que la testostérone et l’hormone thyroïdienne activent la production d’énergie mitochondriale. L’insuline, en revanche, dévaste la fonction mitochondriale, ce qui explique en partie pourquoi les personnes souffrant d’hyperglycémie et de diabète sont si sujettes aux maladies et à la dégénérescence.

Le corps a du mal à synthétiser les hormones lorsque la fonction mitochondriale est faible. Cela peut contribuer à expliquer pourquoi certaines femmes sont aux prises avec des symptômes graves pendant la périménopause, tels que l’inflammation, la douleur, la dépression, l’anxiété, la perte de mémoire et l’apparition de troubles de santé chroniques.

Les hommes, dont la testostérone décline plus fortement avec l’âge, souffrent également de symptômes.

Si le traitement hormonal substitutif peut être nécessaire pour certaines personnes au milieu de la vie, il ne doit pas être considéré comme la panacée mitochondriale. Il convient plutôt de prendre en compte l’ensemble des facteurs.

Un microbiome intestinal sain : des études montrent que les mitochondries et les bactéries intestinales communiquent entre elles. Les bactéries intestinales saines produisent des sous‑produits tels que les acides gras à chaîne courte (AGCC), qui jouent de nombreux rôles importants dans l’organisme, notamment celui de soutenir une fonction mitochondriale efficace.

En revanche, les sous‑produits des bactéries intestinales malsaines perturbent la fonction mitochondriale. En fait, des études sur des sujets atteints de maladies inflammatoires de l’intestin montrent qu’ils présentent des lésions et des dommages mitochondriaux plus importants que les témoins.

La santé intestinale est un vaste sujet. Cependant, si les patients peuvent tolérer les fibres, il leur est recommandé de favoriser la santé de leurs bactéries intestinales en consommant au moins 25 grammes de fibres par jour dans une gamme très variée de produits. Plus les fibres végétales sont variées, plus les bactéries intestinales sont saines. Il ne faut pas hésiter à explorer les allées de fruits et légumes.

Les personnes dont les problèmes intestinaux empêchent de consommer beaucoup de fibres peuvent bénéficier de la prise d’un supplément d’acides gras saturés comme le butyrate.

Faire du soutien mitochondrial une habitude à vie

Le vieillissement a un impact sur la santé et la fonction mitochondriale, il réduit considérablement la capacité mitochondriale.

Cependant, à l’instar des nonagénaires sportifs, l’adaptation aux changements de mode de vie et d’habitudes simples pour favoriser la fusion mitochondriale donnera une meilleure qualité de vie à tout âge.

L’avantage n’est pas seulement une énergie accrue, mais aussi une meilleure résistance aux virus et une récupération plus rapide, un meilleur fonctionnement du cerveau, une meilleure humeur, une diminution du risque de maladie, une meilleure fonction hormonale, etc.

Nos mitochondries nous aident à rester en homéostasie, ou en équilibre, ce qui nous permet de nous sentir et de fonctionner correctement.

Bien qu’une bonne santé mitochondriale ne soit pas aussi facile que de prendre quelques suppléments, ceux qui sont fatigués d’être fatigués peuvent tenter un régime anti‑inflammatoire, améliorer leur mode de vie, pratiquer un exercice physique, autant de moyens qui peuvent s’avérer bénéfiques en termes de production d’énergie.

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