Traitons les femmes comme des dames : un retour à la chevalerie

Par Jeff Minick
25 septembre 2020 21:19 Mis à jour: 22 avril 2021 21:38

Vous venez de terminer un agréable dîner en duo, vous avez bu une bouteille de vin, et vous vous promenez maintenant sur le parking du restaurant avec votre cavalière, Maggie, qui a obtenu la semaine dernière sa ceinture noire de karaté.

Soudain, un homme de grande stature, lançant des injures, visiblement ivre et le poing levé, commence à sortir de l’ombre et à se diriger vers vous. Allez-vous vous cacher derrière Maggie, qui est plus petite que vous, mais qui est entraînée au combat au corps à corps, ou est-ce que vous passez devant et la mettez derrière vous pour la protéger ?

Quand je posais cette question à mes étudiants masculins, ils se tortillaient, peut-être mal à l’aise derrière leur bureau, mais aucun d’eux n’a jamais opté pour pousser Maggie vers l’agresseur. Ils donnaient de nombreuses raisons – « Le karaté est surestimé », « Le gars est peut-être armé », et « Maggie est trop petite » – mais il y’avait toujours un ou deux étudiants dans le lot qui répondaient : « Un hommes ne doit juste pas faire ce genre de choses. »

Les hommes ne font pas ce genre de choses.

Des chevaliers perdus ?

Aliénor d’Aquitaine (1122-1204), qui était féministe selon les normes de son époque, a contribué à l’élaboration de l’idée du gentleman-chevalier, un modèle de conduite idéal bientôt implanté dans toute l’Europe par les troubadours. Pendant 35 générations, ce code de chevalerie concernant les femmes et la façon dont les hommes doivent les traiter était une donnée de la civilisation occidentale. Il a évolué, s’est affiné et s’est adapté à l’évolution des temps et des circonstances, mais les éléments essentiels du code sont restés les mêmes.

Une femme qui se comportait comme une dame en passant par le Texas sur son chemin vers la Californie en 1880, par exemple, était traitée comme telle par les brutes et les cow-boys qu’elle rencontrait en chemin.

À notre époque, cette posture longtemps pratiquée s’est affaiblie. Notre société postmoderniste a déclaré la mort de la chevalerie, et certains ont enfermé le chevalier blanc dans le donjon de son château. Offrez sa place à une femme dans un bus, et on vous traitera peut-être de misogyne. Complimentez une collègue sur son apparence, et vous pourriez bien vous retrouver dans une réunion avec le service des ressources humaines et risquer de perdre votre emploi. De nombreux établissements d’enseignement supérieur et universités ont publié des directives précises et rigoureuses concernant les relations entre hommes et femmes, réduisant le doux calcul de la romance à une arithmétique de l’école primaire sans joie.

La chevalerie est-elle morte ?

Cherchez cette question sur Google, et vous découvrirez un champ de bataille d’opinions. Certaines féministes prétendent que des actes de gentleman autrefois communs – tirer une chaise au restaurant pour son rendez-vous, ouvrir la porte de la voiture, payer l’addition au bar à vin – font apparaître les femmes comme le sexe faible, renforçant l’idée que les femmes ont besoin des hommes pour les aider.

En face, Suzanne Venker écrit que « la chevalerie est morte parce que les femmes l’ont tuée », mais elle défend ensuite la chevalerie et exhorte les femmes à la ramener si elles souhaitent encourager la formation « d’hommes matures, respectueux et soucieux du mariage ».

Elle ajoute : « Les femmes ont le pouvoir de renverser la situation – car elles sont les pilotes de la relation. Les hommes ont changé uniquement parce que les femmes l’ont fait. C’est parce que les hommes sont nés pour plaire aux femmes. Les femmes modernes ne le savent pas, car elles ont été conditionnées à considérer les hommes comme des oppresseurs […] Adoptez plutôt la chevalerie. Faites l’éloge de la chevalerie. Enhardissez les hommes, pour l’amour de Dieu ! »

Venker a peut-être raison de dire que seules les femmes, comme Aliénor d’Aquitaine, peuvent produire une étiquette entre les sexes qui nous donnera des hommes et des femmes plus matures et plus responsables. Mais si nous souhaitons une telle restauration, nous, les hommes, devons également faire notre part. Voici quelques conseils glanés dans la vie, les conversations, les films et les livres qui m’ont aidé sur le chemin cahoteux des relations avec le sexe opposé.

Respect

Nous pouvons gagner l’amour, l’amitié et la confiance des dames avec un outil tout simple : l’écoute.

Pour beaucoup de femmes, les hommes – en commençant par moi même – sont souvent des créatures bornées lorsqu’il s’agit de communication. Lorsque Sam entend Martha se plaindre de sa journée de travail, il lui fait immédiatement des suggestions pour améliorer la situation, sans réaliser que Martha ne veut pas de solutions, mais simplement que Sam l’écoute. Dans une situation tirée de la vie réelle – j’ai changé les noms – Steve demande voix haute à sa femme, qui a 30 ans, si elle n’est pas trop vielle pour continuer à célébrer la Saint-Valentin. Ici, je laisse la conclusion de cette conversation à l’imagination de mon lecteur.

Il y a longtemps, ma femme et moi avions rendez-vous avec un agent immobilier dans la cuisine de notre chambre d’hôtes afin de la mettre en vente. Je savais que Kris était réticente à vendre, mais je pensais qu’elle et moi étions parvenus à un accord. Elle se tenait à côté de moi, mais lorsque l’agent m’a tendu un stylo pour signer les papiers lui permettant de montrer la propriété, j’ai réalisé que j’étais soudainement seul. Je suis allé dans le salon, j’ai trouvé Kris en train de pleurer près de la cheminée, je suis retourné dans la cuisine et j’ai dit à l’agent : « Je pense que nous ne sommes pas prêts de vendre la maison de sitôt. »

Ce que Kris et moi avons vécu, c’est, comme le dit la réplique du film Luke la main froide, « l’échec de la communication ».

Lorsque Kris et moi nous sommes fiancés, nous avons rencontré un couple de personnes âgées dans un cours d’allemand à l’université locale. Lorsqu’ils ont appris nos fiançailles, ils ont exprimé leur joie, et le mari s’est penché vers moi pour me dire : «43 ans de mariage », a-t-il dit. « Et vous savez pourquoi ? Le respect. »

Écoutez-la, écoutez-la vraiment, et faites preuve de respect.

Sentiment et sensibilité

Beaucoup de femmes veulent que leurs compagnons masculins « expriment leurs sentiments ». Nous, les hommes, sommes souvent mal à l’aise pour le faire – peu d’entre nous feraient pression sur leurs amis masculins pour qu’ils « se lâchent et laissent tout sortir » – et lorsque nous entrons dans l’auditorium des émotions, nous haussons les épaules, nous nous taisons et sommes ineptes comme un écolier timide tenu de faire un discours à ses camarades de classe.

Nous craignons de dire ce qu’il ne faut pas dire, nous pouvons à peine suivre les pensées et le discours agile de cette femme que nous aimons, et nous nous retrouvons souvent avec des idées en tête, mais des mots qui restent souvent sur le bout de la langue.

Mais il existe un antidote à notre discours maladroit et désordonné : la sincérité.

Dans le film Kate et Leopold, le sophistiqué gentleman anglais Leopold (Hugh Grant) offre ces mots à un jeune ami américain Charlie, qui poursuit une femme : « Tout te joue des tours. Les femmes réagissent à la sincérité. Pour cela, il faut arrêter de faire du second degré. Personne ne veut d’une romance avec un bouffon. »

La sincérité – quand ce n’est pas que de belles paroles – est ce qui gagne le cœur de la plupart des femmes.

Mystères et manières

Sigmund Freud a demandé un jour : « Que veut une femme ? »

Cette question est absurde à deux niveaux. Tout d’abord, elle étiquette plus de la moitié de la population mondiale en demandant à toutes ces personnes en même temps ce qu’elles veulent. Deuxièmement – et c’est de ma propre expérience – les femmes attendent d’une relation la même chose que les hommes : du respect, de l’amour, de l’affection, un cœur à l’écoute et un compagnon.

Pourtant, les mystères et les différences abondent également.

Les dramaturges, les poètes et les romanciers ont célébré ces mystères et ces différences tout au long de notre histoire. Les dramaturges grecs, les pèlerins de Chaucer, les personnages de Shakespeare, les brillants portraits d’hommes et de femmes de Jane Austen sont autant de révélateurs des énigmes qui existent entre l’homme et la femme et que le postmodernisme ne pourra jamais effacer.

Certains hommes et femmes que je connais, perplexes devant le comportement ou les opinions du sexe opposé, deviennent frustrés. Ils se demandent, comme le professeur Higgins l’a fait dans My Fair Lady, « Pourquoi une femme ne peut-elle pas être plus comme un homme ? » et vice-versa. Quant à moi, cependant, je me délecte de ces énigmes, préférant dans ce cas le mystère à la dissection.

Acceptons le mystère, ou mieux encore, trouvons la joie et l’amusement dans le gouffre qui nous sépare des femmes, pratiquons les bonnes manières et profitons du voyage.

Une dernière remarque

Lorsque nous traitons les femmes présentes dans notre vie – dans notre famille, parmi nos amies, voire des étrangères, et celle que nous aimons – comme des dames, nous ne nous transformons pas seulement en gentlemen, nous aidons aussi à consolider et à réparer les murs de notre civilisation brisée. Nous apportons une touche de civilité et de grâce dans un monde qui a en bien besoin.

Bien sûr, nous devons toujours nous rappeler et pratiquer la manière la plus élémentaire dont nous, les hommes, pouvons honorer les dames dans nos vies.

Dans une chanson de la pièce Camelot, Arthur se rappelle avoir demandé à Merlin : « Comment s’occuper d’une femme ? » Merlin répond en conseillant à son jeune protégé que « la bonne façon de traiter une femme est de l’aimer, de l’aimer simplement, de simplement l’aimer, de l’aimer, de l’aimer. »

Voilà ce que font les hommes.

Jeff Minick a quatre enfants et un nombre croissant de petits-enfants. Pendant 20 ans, il a enseigné l’histoire, la littérature et le latin en cours à domicile à Asheville, en Caroline du Nord. Aujourd’hui, il vit et écrit à Front Royal, en Virginie, aux États-Unis.

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