La réussite professionnelle et l’esprit d’entreprise peuvent être gratifiants, mais ils ont leurs limites. Se sentir heureux de travailler et avoir un sens du but dans sa carrière sont trop souvent considérés comme ne pouvant venir qu’après avoir décroché l’emploi de ses rêves ou atteint un certain revenu. Mais au lieu de nous attendre à ce que notre vie professionnelle dicte notre vision des choses, nous devons retourner le scénario. En choisissant de commencer chaque journée de travail avec un sentiment de joie, nous nous préparons à faire plus que simplement survivre aux 90 000 heures que nous passerons au travail durant notre vie. Nous nous positionnons pour prospérer.
La joie est un état d’esprit proactif
Nous voulons tous faire l’expérience de l’épanouissement dans notre travail. Même si notre travail ne consiste pas à trouver un remède contre le cancer ou à fabriquer des aliments à partir du dioxyde de carbone comme cela a été récemment découvert, avec une bonne perspective, notre travail peut être enrichissant. L’entrepreneure japonaise Marie Kondo est rapidement devenue un nom connu dans de nombreux pays avec la première de sa série Netflix Tidying Up (La Magie du rangement). Son entreprise repose sur la corvée apparemment banale du rangement de l’intérieur de votre maison. En aidant les autres à trouver la joie à travers une tâche aussi fondamentale, Kondo est un exemple de ce que cela signifie de trouver un but et un sens au travail.
La beauté de la libre entreprise, c’est que vous êtes capable de poursuivre joyeusement des choses qui vous tiennent à cœur, qu’il s’agisse d’élever des poulets sur votre propriété familiale ou d’explorer de nouvelles frontières économiques grâce à la technologie de la chaîne de production en bloc. Vous n’avez peut-être pas sauvé une vie, mais votre travail a peut-être rendu la vie de quelqu’un d’autre un peu meilleure. Nous pouvons tous prendre une leçon de Marie Kondo, en choisissant d’apporter de la joie dans nos foyers, nos lieux de travail et nos communautés.
Que signifie apporter joie et sens au travail pour le professionnel qui gravit les échelons ou pour l’entrepreneur qui lance sa jeune entreprise ? Il s’agira d’une détermination dynamique, d’une résilience à toute épreuve et d’un espoir dans l’avenir. La joie est un état d’esprit proactif qui résiste à la tentation de se voir soi-même et de voir son travail uniquement en fonction d’événements et de circonstances externes. Cela ne veut pas dire qu’il faille se donner un discours d’encouragement : « Je suis assez bon, assez intelligent, et bon sang, les gens comme moi ». Il s’agit plutôt de se rendre compte que la journée sera synonyme de travail acharné et de luttes, mais avec la bonne perspective, vous savez que vous avez le courage de persévérer.
Sans aucun doute, le travail est une partie importante de ce que nous sommes, et pour le professionnel ou l’entrepreneur qui réussit, il peut être extrêmement gratifiant. Pour ceux qui trouvent leur vocation, ou ce que certains appellent un « appel », l’épanouissement au travail peut sembler aussi naturel que la respiration. Mais la vérité est que nous n’avons pas besoin d’attendre l’emploi de nos rêves – ou l’idée commerciale parfaite – pour pratiquer la bonne humeur, la résilience et la bonne volonté. Nous pouvons trouver de la joie chaque jour, même lorsqu’une journée est remplie de tâches qui semblent extrêmement ordinaires ou banales, comme ranger. Préparer des dîners de famille dans votre restaurant, participer à la fabrication de crayons ou construire des commodités modernes qui rendent la vie des gens plus confortable, tout cela peut se faire dans un climat de joie.
Ne comparez pas votre vie à celle des autres
Une façon de développer cette joie est d’affiner vos compétences professionnelles. La confiance qui découle d’une plus grande compétence apporte son propre type de satisfaction et de joie. En choisissant d’apprendre continuellement, vous vous rappelez qu’il y a quelque chose à attendre, quelque chose à espérer. Lorsque nous perdons de vue les objectifs à long terme que nous avions autrefois, nous pouvons rapidement nous décourager. L’apprentissage continu est une immunisation contre l’atrophie professionnelle et peut servir de défense contre le manque de joie.
Une autre façon de jeter les bases de la joie, tant sur le plan professionnel que personnel, est de créer un réseau d’amis et d’alliés. Être en affaires est basé sur les relations, et la plupart des professionnels comprennent la nécessité de construire un réseau de clients. Cependant, il est également important de bâtir une communauté de pairs qui peut offrir soutien, mentorat, sagesse et camaraderie. Les amis au travail rendront votre journée plus agréable et la politique de bureau plus supportable. Et vos relations en dehors du travail, par exemple avec votre famille, vos amis et ceux avec qui vous faites du bénévolat, ne sont pas seulement un rempart contre la solitude, mais elles vous permettent aussi de vivre une vie plus saine. Des relations significatives avec les autres contribuent à la joie d’une manière que la richesse et la reconnaissance ne peuvent tout simplement pas faire.
La joie peut aussi nous aider à tenir le coup pendant les périodes de fatigue et d’épuisement. Apporter de la joie au travail réduit le risque de paralysie professionnelle qui accompagne parfois les saisons difficiles. Une fois que vous avez appris comment retourner le script et prendre plaisir à travailler, protégez-le. L’espoir et la bonne perspective que nous offre la joie nous rappellent que nos carrières suivent parfois un rythme de travail de labourage, de plantation et de récolte. Il y a certainement des moments où les difficultés en milieu de travail nous invitent à évaluer si nous sommes sur la bonne voie. Cependant, la désillusion peut aussi provenir d’une mentalité de bourreau de travail qui nous fait croire que nous devrions trouver le sens ultime et l’accomplissement uniquement dans notre travail. Cet état d’esprit peut nous amener à penser que nous devons toujours être « en marche », sans jamais nous reposer ou nous ressourcer. Tôt ou tard, cette perspective nous privera de joie.
Une fois que vous avez appris comment retourner le script et prendre du plaisir à travailler, protégez-le. Mark Twain a écrit : « La comparaison est la mort de la joie. » La concurrence au sein d’une industrie est nécessaire pour les entreprises. Cependant, au niveau personnel, nous n’avons pas à rivaliser avec nos voisins. Trop souvent, nous nous mesurons au succès des autres. Mais nous ferions bien de nous occuper de nos propres affaires (vraiment, nous devrions nous occuper de nos propres affaires). Souvent, nous ne savons pas d’où sont partis les autres ni comment ils ont réussi. En nous concentrant sur nos propres affaires plutôt que de nous comparer à nos pairs sociaux, nous pouvons être plus productifs et éviter de s’exposer au pouvoir destructeur de l’envie.
Dans notre carrière et nos entreprises, il y a beaucoup de choses qui échappent à notre contrôle. Mais nous sommes libres de définir nous-mêmes ce qu’est pour nous la réussite (que ce soit en termes monétaires ou en termes d’impact social), et nous sommes libres de choisir notre point de vue sur notre travail et notre lieu de travail. En embrassant intentionnellement la joie plutôt qu’en réagissant aux événements quotidiens, nous nous positionnons pour exercer un contrôle sur nos vies et nos carrières. Ce faisant, nous serons plus résilients face aux défis et plus reconnaissants des succès ordinaires. Alors, apportez votre joie au travail aujourd’hui. Quand votre tête touchera votre oreiller ce soir, vous serez content de l’avoir fait.
Brooke Medina est directrice des communications de l’Institut Civitas et siège au conseil d’administration de ReCity Network. Cet article a été publié à l’origine sur FEE.org.
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