Trump s’envole pour l’Asie

2 novembre 2017 09:04 Mis à jour: 2 novembre 2017 09:04

Japon, Corée du Sud, Chine, Vietnam, Philippines: le président américain effectue son premier déplacement dans la région depuis son élection, il y a un an.

Au programme, une série de sommets régionaux mais aussi de nombreux tête-à-tête, avec son puissant homologue chinois Xi Jinping mais aussi le très controversé président philippin Rodrigo Duterte.

Au plus bas dans les sondages, le président septuagénaire sera-t-il accaparé par les soubresauts de l’enquête russe qui s’est spectaculairement accélérée à Washington ? Renoncera-t-il, durant ces 12 jours, à ses tweets matinaux ?

La Maison Blanche met en avant la durée du voyage – le plus long d’un président dans la région depuis depuis George H.W. Bush en 1991 – comme un gage d’engagement et de sérieux avec cette région.

Mais nombre de questions demeurent, en particulier sur le front économique, après son retrait abrupt, trois jours après sa prise de fonction, de l’accord de libre-échange Asie-Pacifique (TPP) qui a désarçonné nombre de pays signataires, Japon en tête.

Cet accord, conclu en 2015 par 12 pays représentant 40% de l’économie mondiale, était vu par ses défenseurs comme un indispensable contrepoids à l’influence grandissante de la Chine.

Après une brève escale à Hawaï, Donald Trump retrouvera dimanche son « ami » Shinzo Abe pour une nouvelle partie de golf, après celle de Floride en février, puis des rencontres visant à réaffirmer la solidité de l’alliance entre les deux pays.

En Corée du Sud, M. Trump ne se rendra par, contrairement à nombre de ses prédécesseurs, sur la célèbre zone démilitarisée (DMZ). Mais le discours qu’il doit prononcer devant l’Assemblée nationale sera scruté avec une attention particulière.

Séoul espère bien sûr la réaffirmation de la force de l’alliance avec Washington au moment où son voisin du nord avance à grands pas sur son programme nucléaire.

« Mais les Coréens du Sud veulent aussi s’assurer que les États-Unis n’entraîneront pas leur pays dans un conflit militaire de manière prématurée ou inutile », souligne Scott Snyder, du Council on Foreign relations (CFR), centre de réflexion basé à New York.

Depuis son arrivée au pouvoir, le locataire de la Maison Blanche a soufflé le chaud et le froid. Il s’est moqué du leader nord-coréen, a promis de déchainer « le feu et la furie », publiquement contredit son secrétaire d’État sur les contacts directs avec Pyongyang et multiplié les messages cryptiques (« Nous ferons ce que nous devons faire »).

Pour Michael O’Hanlon, un expert du cercle de réflexion Brookings Institution à Washington, le président américain « improvise, montre son caractère imprévisible et des gens comme James Mattis (secrétaire à la Défense) et Rex Tillerson (secrétaire d’Etat) essayent, comme ils le peuvent, de donner une cohérence à l’ensemble ».

Après Séoul, Pékin. le 45e président des États-Unis retrouvera son homologue chinois Xi Jinping, tout juste reconduit pour cinq ans à la tête du pays le plus peuplé du monde.

« C’est un homme puissant, je pense que c’est quelqu’un de très bien », a déclaré récemment le locataire de la Maison Blanche, qui en dépit d’une rhétorique de campagne très agressive sur la question de l’excédent commercial chinois, a jusqu’ici fait preuve d’une relative prudence sur ce thème.

« Les Chinois sont plutôt contents du statu quo sur le front économique », souligne David Dollar de la Brookings Institution, qui s’attend à un accueil fastueux mais pas de concessions de la part de l’homme fort de Pékin.

À Da Nang, au Vietnam, où il participera au sommet de l’Apec, Donald Trump déclinera, lors d’un discours très attendu par la communauté économique, sa vision pour « une région Indo-Pacifique libre et ouverte ».

Mais après le rejet du TPP, la feuille de route américaine reste un point d’interrogation. « Je ne pense pas qu’il y ait beaucoup d’espoir sur la négociation d’accords bilatéraux à ce stade », tranche Elizabeth Economy, du CFR.

À Manille, où il participera à un autre sommet régional, celui de l’Asean, M. Trump aura un face-à-face qui pourrait être haut en couleurs avec Rodrigo Duterte, figure controversée en raison de la guerre sanglante qu’il mène contre le trafic de stupéfiants dans l’archipel.

« Nous allons aux Philippines où la précédente administration n’était pas vraiment bienvenue », a lancé, triomphant, Donald Trump cette semaine.

Mais ses détracteurs ont rappelé que si Barack Obama avait mis en garde contre les excès de la politique de Manille, il a lui a opté un ton beaucoup plus conciliant, louant, lors d’un échange téléphonique qui a hérissé les ONG de défense des droits de l’homme, le « travail incroyable sur le problème de la drogue » du dirigeant philippin.

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