Jérôme Jean, gérant d’un magasin de vêtements situé à Amiens (Somme), en a assez des vols. Il a décidé de passer outre la légalité en diffusant sur les réseaux sociaux, les images de vidéosurveillance des larcins dont il a récemment fait l’objet. Il espère ainsi dissuader les auteurs et souhaite vivement que ceux-ci soient retrouvés et punis.
Trois individus, filmés par les caméras de vidéosurveillance, se sont introduits dans un magasin de vêtements situé à Amiens, le 10 janvier dernier. Ils ont volé plusieurs doudounes pour un montant de 700€. Excédé, le gérant a diffusé les images de la scène sur les réseaux sociaux, sans flouter les visages de ces malfaiteurs.
Il espère que la police les retrouve
« Même si je n’ai pas le droit, on s’est dit qu’il fallait faire bouger les lignes », argumente auprès de BFMTV le gérant du magasin, pour expliquer les raisons de cette diffusion. D’autant plus que ce n’est pas la première fois qu’il est victime de vols. « Il y a quelque temps, quatre cuirs ont disparu, il y en avait pour 2500€ », précise-t-il. Cette fois-ci, ils ont dérobé pour 700€ de vêtements. Au total, les vols représentent entre 2 et 4% du chiffre d’affaires annuel, ou autrement dit « plusieurs millions d’euros en France, de démarques », ce qui est pour Jérôme Jean « insupportable ».
Par son action, il souhaite évidemment « que la police et la justice feront en sorte qu’ils soient retrouvés et condamnés ». Il compte aussi sur le côté dissuasif de sa méthode et espère que les auteurs auront « peur de la police, de ce qu’ils risquent », afin de limiter ce genre d’action.
Le commerçant s’expose à un an de prison et 45.000€ d’amende
Les voleurs, eux, étaient bien rodés ce 10 janvier. Jérôme Jean raconte qu’un premier individu est entré seul dans sa boutique, a fait mine de se comporter comme un client normal, puis a rapidement mis une doudoune sans manches dans un sac, l’a refermé, et a aussitôt quitté le magasin. Deux individus sont ensuite arrivés en se dirigeant droit sur les parkas, et suivant le même procédé que l’homme précédent, ils sont repartis avec les parkas. Comment ont-ils fait pour ne pas déclencher l’alarme avec ces vêtements équipés d’antivols ? Grâce à leurs sacs spéciaux, « qui permettent de couper toutes les liaisons qu’il y a avec nos systèmes de sécurité », explique Jérôme Jean.
« Ça coûtera ce que ça coûtera, mais j’assume ce que j’ai fait », ajoute-t-il. Jérôme Jean s’expose en effet à un an d’emprisonnement et 45.000€ d’amende pour « atteinte à la vie privée par la diffusion d’images ». Et si les auteurs des vols envisagent d’en demander le retrait en référé, ce qu’ils peuvent exiger en vertu du Code pénal, ils seront aussitôt démasqués. Il est donc peu probable qu’ils exigent une telle chose.
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