La mairie de Sarran (Corrèze) a été victime d’une escroquerie majeure. En croyant régler une grosse somme d’argent à un menuisier, la secrétaire de mairie a effectué un virement via un faux relevé d’identité bancaire reçu par mail.
L’erreur aurait pu coûter 44.000 euros à cette petite commune qui compte moins de 300 âmes. Grâce à la réactivité de la Banque de France, la perte a pu être divisée par quatre. Une somme tout de même conséquente pour une petite bourgade comme Sarran.
« J’en ai pleuré »
Les faits se sont produits en septembre dernier, comme le rapporte France 3 Nouvelle-Aquitaine. Trompée par un faux RIB intégré à un mail, Justine Rabier, la secrétaire de mairie, a transféré 44.000 euros sur un compte frauduleux, croyant ainsi s’acquitter d’une facture de menuiserie.
« J’en ai pleuré », a confié Justine Rabier en constatant que l’argent s’était retrouvé sur un autre compte. « Je n’étais vraiment pas bien pendant plusieurs semaines. Car après, on se dit qu’on n’a pas été assez prudent », a-t-elle expliqué.
Dans cette mésaventure, par chance, la Banque de France a rapidement réagi, empêchant ainsi une bonne partie de cette somme d’être virée sur ce compte frauduleux. « Cela correspond à 11.000 euros que vous n’avez pas sur le budget d’après », s’est toutefois désolée la secrétaire de mairie, pointant le fait que par la suite, les budgets sont « de plus en plus compliqués à faire ».
Témoigner sur ces arnaques de plus en plus sophistiquées
Aujourd’hui, la commune souhaite alerter sur les risques liés à ce type d’escroquerie, qui touchent aussi bien les zones rurales que les villes. « Pour moi, il faut absolument témoigner pour que tout le monde sente que ça peut arriver. On n’est pas sur un territoire protégé », a assuré Agnès Audureau, la maire (SE) de Sarran. « Ce qui me gêne beaucoup, c’est qu’on ne doit pas être double victime. On ne doit pas aussi subir un préjudice et en avoir honte », a renchéri l’édile, qui a apporté son témoignage lors du carrefour des collectivités à Brive.
Pour Marie Fourie, directrice de l’Association des maires et des présidents d’Intercommunalités en Corrèze, les arnaques deviennent de plus en plus sophistiquées, alors qu’il était autrefois plus facile d’identifier les mails frauduleux, notamment en raison des fautes d’orthographe ou d’adresses d’expéditeurs suspectes. « Aujourd’hui, les mails sont très bien faits. Ils utilisent même des logos du gouvernement », a-t-elle regretté.
Nos confrères ont rappelé qu’en cas de doute sur un mail, il est fortement recommandé de contacter la gendarmerie.
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