Le conférencier Nick Vujicic se positionne sur la montée de la culture woke dans le secteur privé

Par Ella Kietlinska et Joshua Philipp
13 juillet 2021 12:47 Mis à jour: 13 juillet 2021 12:47

Nick Vujicic, un conférencier connu dans le monde entier est devenu le cofondateur d’une banque pro-vie après l’expulsion de sa banque, la publication d’un faux article à son sujet et le lancement d’une grenade dans sa maison.

Nick Vujicic, le fondateur, président et PDG du Ministère de la vie sans membres (Ministry of Life Without Limbs), a été invité à parler pour la cause pro-vie lors d’une réunion avec le conseil d’administration de son organisation. Nick Vujicic a accepté, mais avant même de commencer à parler, il a dû faire face à toutes sortes de harcèlements.

« J’ai été expulsé d’une banque, sans avertissement, elle a gelé mes cartes de crédit, mes cartes de débit… ils ont fait une étude sur moi en tant que client et ils ne veulent plus rien avoir à faire avec moi », a dit M. Vujicic lors d’une récente interview dans le programme « Crossroads » d’EpochTV.

Il a découvert, grâce au cofondateur de sa banque pro-vie, que « la plupart des banques font des dons philanthropiques, en vertu de leur responsabilité sociale, à des causes qui financent les plus grandes cliniques d’avortement d’Amérique ».

Monsieur Vujicic a dit que sa nouvelle banque, Pro-life Bank, sera une entité religieuse à but lucratif et ne financera pas l’avortement.

« Mais nous financerons en fait, à hauteur de 50 % de nos bénéfices nets, des organisations à but non lucratif de ligne judéo-chrétienne qui sont alignées bibliquement et font la volonté de Dieu, selon nos systèmes de croyance. »

Le capitalisme des parties prenantes

M. Vujicic a attribué le refus des industries privées de fournir des services à certaines personnes à de nouvelles normes de gestion des affaires appelées considérations environnementales, sociales et de gouvernance (ESG). Une personne peut être évaluée en fonction de son adhésion aux causes non lucratives de l’entreprise ou de son respect de l’environnement, a dit M. Vujicic.

« Si je possède une [voiture] V12 biturbo, ce qui est le cas, je suis en train de nuire à l’environnement. Je suis catalogué comme un citoyen de seconde classe. Cela va s’appeler des crédits carbone. Et nous serons classés [en fonction] du degré de nocivité de Nick pour l’environnement, sur la base de ses convictions, des personnes auxquelles il donne et de celles auxquelles il ne donne pas. »

Selon le Forum économique mondial (WEF), les considérations environnementales, sociales et de gouvernance (ESG) sont le « critère de mesure du capitalisme des parties prenantes » et seront essentielles à la réussite des entreprises à l’avenir.

Klaus Schwab, le fondateur et président exécutif du WEF, a proposé le concept de la Grande Réinitialisation (Great Rest) pour transformer l’économie mondiale du « capitalisme actionnarial » au « capitalisme des parties prenantes« .

Les parties prenantes « comprennent les propriétaires et les actionnaires de l’entreprise, les clients, les fournisseurs, les collaborateurs de toute nature, ainsi que le gouvernement et la société, y compris les communautés dans lesquelles l’entreprise opère ou qui peuvent être affectées par elle de quelque manière que ce soit », selon un rapport du Forum économique mondial (WEF) (pdf).

Le WEF a proposé un ensemble de mesures qui seront utilisées pour évaluer les entreprises en fonction des normes ESG (environnementales, sociales et de gouvernance) afin d’éclairer les décisions d’investissement. Le Corporate Finance Institute a noté que les stratégies d’investissement basées sur l’ESG ont gagné en popularité parmi les milléniaux.

Le siège de la Commission américaine des opérations de bourse (SEC) à Washington, le 28 janvier 2021. (Sauk Loeb/AFP via Getty Images)

Les mesures environnementales « peuvent se concentrer sur l’impact d’une entreprise sur l’environnement – par exemple, sa consommation d’énergie ou sa production de pollution, … [ainsi que] sur les risques et les opportunités associés aux impacts du changement climatique », selon un bulletin de la Securities and Exchange Commission (SEC) des États-Unis.

Les mesures sociales « peuvent se concentrer sur la relation de l’entreprise avec les personnes et la société – par exemple, les questions qui ont un impact sur la diversité et l’intégration, les droits de l’homme, les questions confessionnelles spécifiques, la santé et la sécurité des employés, des clients et des consommateurs au niveau local et/ou mondial ».

Les mesures de gouvernance « pourraient se concentrer sur des questions telles que la façon dont l’entreprise est gérée – par exemple, la transparence et les reportages, l’éthique, la conformité, les droits des actionnaires, ainsi que la composition et le rôle du conseil d’administration ».

En septembre 2020, le Forum économique mondial a fourni des lignes directrices (pdf) pour les indicateurs du capitalisme des parties prenantes basées sur l’ESG (considérations environnementales, sociales et de gouvernance) qui évalueront la composition de l’organe directeur de l’entreprise en fonction de facteurs tels que le genre, la participation des parties prenantes et le ratio des « groupes sociaux sous-représentés ».

Parmi les autres paramètres recommandés par le Forum économique mondial en matière d’environnement figurent les émissions de gaz à effet de serre, la superficie des terres utilisées, la consommation d’eau et la pollution de l’air et de l’eau.

Le rapport du Forum économique mondial a également défini plusieurs indicateurs liés aux facteurs sociaux, tels que le pourcentage d’employés par âge, sexe, origine ethnique, les ratios d’égalité salariale comparant les femmes aux hommes, les groupes ethniques mineurs aux principaux groupes ethniques, les écarts salariaux fondés sur le sexe et d’autres catégories de diversité, le nombre d’incidents de discrimination et de harcèlement, le nombre de fournisseurs recourant au travail des enfants ou au travail forcé, la participation des employés aux programmes de santé et de bien-être et l’investissement communautaire.

Willis Towers Watson a interrogé 170 membres de conseils d’administration dans plus de 20 pays et a découvert que l’équité salariale est une préoccupation majeure pour de nombreux administrateurs en Europe et en Amérique du Nord, ont écrit Shai Ganu et Kenneth Kuk, directeurs chez Willis Towers Watson (un des plus grands cabinets de conseil, de courtage et de solutions logicielles au monde).

« Un administrateur européen a raconté que le conseil d’administration de son entreprise avait exhorté la direction à plafonner sa marge bénéficiaire à un certain niveau – et ce faisant, avait encouragé la direction à investir dans les priorités ESG et de durabilité, ce qui a augmenté la valeur à long terme de l’entreprise », ont écrit Shai Ganu et Kenneth Kuk pour le WEF.

Les entreprises présentant un meilleur profil ESG (considérations environnementales, sociales et de gouvernance) peuvent bénéficier de conditions préférentielles et d’un coût de la dette plus faible offerts par les sociétés de services financiers, ainsi que d’un afflux de capitaux dans l’investissement durable, ont dit les directeurs.

Le panneau d’affichage numérique du Nasdaq à Times Square à New York, le 10 décembre 2020. (Kena Betancur/AFP via Getty Images)

Le Nasdaq a déjà proposé des règles de diversité au sein du conseil d’administration (pdf) qui imposeraient des quotas en fonction du sexe, de l’orientation sexuelle, de la race et de l’origine ethnique.

David Burton, Senior Fellow en politique économique à la Heritage Foundation, a affirmé que « l’adhésion du Nasdaq au ‘mouvement de justice sociale’ et au capitalisme participatif, si elle était largement adoptée, aurait des effets négatifs sur les Américains en réduisant les salaires, les revenus et l’emploi ».

Deux chercheurs de l’Institut Mises, Hunter Hastings et Peter G. Klein, considèrent les exigences ESG ainsi que les exigences en matière de diversité, d’équité et d’inclusion comme « des formes de copinage, détournant les activités commerciales de la satisfaction des besoins des clients dans le cadre d’échanges volontaires sur le marché libre pour les aligner sur les directives gouvernementales, certaines actuelles et d’autres anticipées ».

Hunter Hastings et Peter G. Klein décrivent ces pratiques comme des comportements et des mesures non marchands qui sont obscurs, ambigus et coûteux à mettre en œuvre.

« Les dirigeants accueillent favorablement l’ambiguïté qui rend la responsabilité plus difficile », ont écrit M. Hastings, consultant en affaires, et M. Klein, professeur d’entrepreneuriat à l’Université Baylor pour l’Institut Mises.

« Les entreprises font preuve d’un comportement économique destructeur similaire [à celui des écoles de commerce] avec leurs campagnes publicitaires ‘woke’ et leurs programmes de formation d’entreprise. La longue marche de Gramsci à travers les institutions semble avoir atteint les ministères des RH des entreprises qui sont à l’origine de la majeure partie de ces comportements antiéconomiques et anticapitalistes », ont écrit messieurs Hastings et Klein.

Antonio Gramsci était un éminent communiste italien qui a compris qu’il était difficile d’inciter à une révolution pour renverser un gouvernement légitime lorsque les gens ont encore une foi religieuse, et que la révolution du prolétariat devait donc commencer par la subversion de la religion, de la moralité et de la civilisation.

Antonio Gramsci a écrit que pour subvertir la société occidentale de l’intérieur, les socialistes devaient mener une « guerre de position », un concept qui a ensuite été appelé « la longue marche à travers les institutions ».

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