D’après nos confrères de l’hebdomadaire Le Point, le député de la 1re circonscription du Vaucluse Joris Hébrard quitte son poste à l’Assemblée nationale. Cette démission pourrait être liée à une polémique autour de l’inauguration d’une mosquée franco-turque dans sa circonscription.
Joris Hébrard, un parcours frontiste depuis 2007
L’élu démissionnaire du Vaucluse est un fidèle de la formation actuellement dirigée par Jordan Bardella. Kinésithérapeute dans la société civile, il a rejoint le Front national en 2007 avant d’être élu maire du Pontet en 2014, réélu en 2015 à la suite de l’invalidation de sa première élection et réélu dès le premier tour lors des municipales de 2020. En parallèle de ses activités de maire du Pontet depuis 2014, il est élu conseiller départemental du Vaucluse en 2015, pour être ensuite réélu en 2021.
En 2022, il est investi candidat dans la 1re circonscription de son département d’origine par le parti de Marine Le Pen. Au premier tour, il obtient 29,97 % des suffrages, se plaçant en deuxième position derrière le candidat LFI-NUPES Farid Faryssy qui récolte 30,55 % des voix.
Cependant, Joris Hébrard l’emporte au second tour avec 51,16 % contre 48,84 % pour son adversaire.
La polémique
En mars dernier, le député et président du groupe d’amitié France-Turquie à l’Assemblée nationale, Joris Hébrard a en effet crée une polémique en participant à l’inauguration d’une mosquée franco-turque dans la ville dont il a été maire entre 2014 et 2022, Le Pontet. Cet évènement avait suscité de vives réactions de la part du parti d’Éric Zemmour, Reconquête!.
« Si le RN dans le Vaucluse veut se soumettre à l’islamisation du pays, je confirme que ce n’est pas notre cas » avait tweeté le 22 mars, le président de génération Zemmour, Stanislas Rigault. « Un député RN participait activement à l’inauguration de la plus grande mosquée du Vaucluse (1500 m2) avec dôme et minaret, sous tutelle de la Turquie. Pire, il assume et considère que les temps changent et qu’il faut s’y faire… Ne vous laissez plus tromper par ces gens-là ! », a publié quant à lui, Nicolas Bay, le Vice-président de Reconquête!, répondant à une déclaration du collaborateur de Joris Hébrard, Xavier Magnin. Ce dernier avait justifié cette inauguration en indiquant que le député Hébrard « assume totalement » avant d’ajouter : « La France change de visage, il va falloir que Reconquête s’y fasse ».
Réactions et départ de l’élu du Vaucluse
Du côté de l’état-major du RN, l’attitude de l’élu du Vaucluse a fortement déplu. La présidente des députés frontistes, Marine le Pen a « désapprouvé très clairement l’initiative personnelle de ce député ». Le président du RN, Jordan Bardella a lui aussi condamné cette inauguration.
Ce mardi 4 avril, Le Point a donc rapporté que Joris Hébrard quitte son poste de député. Marine Le Pen réfute le lien entre la polémique et le départ de l’élu vauclusien, et a préféré évoquer comme justificatif la « réintégration des soignants non-vaccinés ». Joris Hébrard, professionnel de santé non vacciné, a désormais la possibilité d’exercer son métier. Des sources proches du RN ont aussi évoqué « la volonté de Joris Hébrard de redevenir maire » et donc, en application de la loi sur le non-cumul des mandats, son devoir de quitter l’Assemblée nationale.
Cette situation peut-elle impacter le RN ?
Cette situation ne devrait pas être réellement gênante pour le parti de Marine Le Pen. Même si la polémique a de quoi surprendre venant d’un élu RN, elle reste l’œuvre d’un seul parlementaire peu médiatisé et peu connu à l’échelle nationale. Par ailleurs, un récent sondage Ifop-Fiducial pour Sud Radio et le Figaro magazine indique que peu importe le candidat du camp présidentiel en 2027, Marine Le Pen arrive en tête au premier tour.
D’un point de vue plus technique, le groupe Rassemblement national à l’Assemblée ne devrait pas perdre de député. Normalement, Joris Hébrard devrait être remplacé par sa suppléante, Catherine Jaouen.
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