Un opposant chinois qualifie de « farce » la visite de l’OMS à Wuhan

Par Eva Fu
11 février 2021 19:01 Mis à jour: 11 février 2021 19:01

Un dissident chinois a qualifié de « farce » les conclusions de l’Organisation mondiale de la santé sur l’origine de la pandémie, ajoutant que le régime chinois est susceptible de les utiliser pour détourner la responsabilité de la crise mondiale.

Selon Yuan Hongbing, un universitaire chinois vivant en Australie et critiquant ouvertement le Parti communiste chinois (PCC), l’enquête de l’OMS à Wuhan s’apparente à « une farce mise en scène par le régime chinois ».

« Nous aurions pu prévoir que cette soi-disant enquête en arriverait là », a-t-il déclaré dans une interview.

Alors qu’une équipe d’experts de l’OMS terminait son voyage le 9 février, Peter Ben Embarek, un scientifique danois qui a dirigé la mission de l’OMS, a rejeté la théorie selon laquelle le virus du PCC aurait pu s’échapper d’un laboratoire de virologie comme étant « extrêmement improbable ». Les chauves-souris, a-t-il dit, restent une source probable.

Le ministère des Affaires étrangères a mis en doute le degré de transparence accordé à l’équipe de l’OMS et a déclaré que les États-Unis présenteraient leur conclusion après avoir examiné le rapport complet de l’OMS.

Gordon Chang, auteur de The Coming Collapse of China (l’effondrement à venir de la Chine), a décrit les commentaires de Ben Embarek d’« intensément politisés ».

« Cette mission à Wuhan est fortement négociée avec des conditions qui ont été essentiellement conçues pour qu’ils ne découvrent rien », a déclaré Gordon Chang dans l’émission American Thought Leaders (maîtres à penser américains) diffusée par Epoch Times.

« Ils sont là pour un mois, dont deux semaines de quarantaine, et ils vont à l’Institut de virologie de Wuhan pour trois heures et demie », a-t-il dit. L’équipe a visité le laboratoire le 3 février.

« Je ne sais pas comment les membres de l’OMS peuvent affirmer cela après un examen aussi superficiel. »

Le marché de fruits de mer a subi un nettoyage complet en mars 2020, en détruisant tout le bétail et les biens qui y étaient entreposés. Zhang Meng (pseudonyme), un volontaire qui a aidé au nettoyage, a déclaré qu’ils ont tout mis à nu pendant le processus.

« Il ne restait rien, sauf la planche métallique », a-t-il déclaré dans une récente interview, ajoutant que l’équipe de l’OMS n’avait rien à y voir. « Tout a été passé au karcher. »

Chang a également critiqué Embarek pour avoir donné de la crédibilité à l’idée que le virus aurait pu être importé via des aliments surgelés sur le marché de Wuhan, lieu dans lequel le premier groupe de cas connus est apparu en décembre 2019. L’enquêteur a ainsi déclaré que la transmission du virus par le biais d’aliments surgelés est une possibilité qui justifie une enquête plus approfondie.

Les autorités chinoises ont attribué les épidémies locales de Covid-19 à des aliments surgelés importés, bien que l’OMS et les responsables de la Santé américains aient tous deux déclaré qu’il n’y avait aucune preuve que des personnes puissent contracter le Covid-19 à partir d’aliments ou d’emballages alimentaires.

« Les experts vous diront que oui, le coronavirus peut survivre sur les emballages de produits surgelés, mais personne dans une position responsable en dehors de la Chine ne pense que c’était une source probable de transmission », a déclaré Chang.

« Il s’agit d’une parodie du récit de Pékin », a-t-il déclaré. « Cela vous montre simplement que la mission de l’OMS est complètement inutile. En fait, elle est même pire qu’inule puisqu’elle éloigne tout le monde de la vérité. »

L’administration Trump a entamé l’année dernière le processus de retrait de l’OMS, car l’institution a été critiquée pour avoir répété les récits de Pékin sur l’épidémie. Le président Joe Biden, lors de son entrée en fonction, a annulé la décision et a rétabli les liens avec l’OMS le 20 janvier.

Le 9 février, l’ancien secrétaire d’État Mike Pompeo a également remis en question les conclusions de l’OMS, déclarant qu’il ne pense pas « qu’ils[les experts] aient obtenu les autorisations dont ils avaient besoin pour enquêter correctement ».

« Je dois dire que la raison pour laquelle nous avons quitté l’Organisation mondiale de la santé est que nous en sommes venus à croire qu’elle était corrompue, qu’elle avait été politisée. C’était mettre un genou à terre au secrétaire général Xi Jinping en Chine », a-t-il déclaré dans une interview à la Fox. Il a déclaré que l’annonce de l’OMS n’a pas ébranlé sa conviction qu’« il y a des preuves significatives […] que ce [virus] pourrait très bien provenir de ce laboratoire ».

Quelques jours avant que Pompeo ne quitte son poste, le ministère des Affaires étrangères a publié une fiche d’information indiquant qu’il avait des raisons de croire que plusieurs chercheurs de l’Institut de virologie de Wuhan présentaient des symptômes semblables à ceux du Covid-19 à l’automne 2019, bien qu’un virologue de haut niveau de l’établissement ait déclaré le contraire.

Matt Pottinger, l’ancien conseiller adjoint à la sécurité nationale, a ensuite appelé à accorder plus d’attention à cette fiche d’information qui, selon lui, a été « très soigneusement examinée » par les fonctionnaires du ministère de la Santé et des Services sociaux, de la Maison-Blanche et des services de renseignement.

Peter Daszak, un scientifique américain de l’équipe de l’OMS, a co-rédigé des articles avec Shi Zhengli du laboratoire de virologie de Wuhan. Il a précédemment condamné la théorie de l’évasion du laboratoire comme une « théorie conspirationniste », mais a ensuite concédé qu’il l’avait fait « par solidarité » avec les scientifiques chinois dans le but de les protéger du « harcèlement en ligne ».

Dans un tweet du 9 février en réponse aux commentaires du ministère des Affaires étrangères, Peter Dazsak a déclaré que Biden « doit avoir l’air dur avec la Chine ». « Ne vous fiez pas trop aux informations des services secrets américains : elles sont de plus en plus désengagées sous Trump [et] franchement erronées sur de nombreux aspects », a-t-il écrit.

Heng He, un commentateur des affaires chinoises, a déclaré que l’implication de Daszak dans la recherche constituait un conflit d’intérêts.

« Pourquoi l’OMS l’a-t-elle exclu ? » a-t-il déclaré. « C’est essentiellement un signal au PCC que l’OMS va suivre son jeu. »

Il a également noté la visite de l’OMS à une exposition de propagande vantant les réalisations de Pékin dans la lutte contre le virus. « Cela ne compte même pas comme énième preuve », a-t-il dit. « Ce sont juste des histoires inventées. »

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