Un post sur les médias sociaux envoyé à un groupe Facebook privé pour les étudiants du Royal Melbourne Institute of Technology (RMIT) a révélé qu’un professeur d’université offrait à ses étudiants des notes complètes pour une évaluation s’ils « assistent à la grève du climat aujourd’hui ».
Un étudiant du RMIT a publié un post sur RMIT StalkerSpace, une communauté en ligne pour les étudiants du RMIT qui n’est pas officiellement liée à l’université, incluant une capture d’écran d’un courriel qu’il avait reçu de son professeur d’ingénierie.
« J’espère que vous allez bien », a écrit le Dr Hormoz Marzbani, conférencier principal. « Oui, vous pourriez obtenir des notes complètes (5 % de la note du projet) si vous assistez à ‘la grève du climat’ aujourd’hui à Melbourne. »
Le conférencier a ensuite expliqué ce que les étudiants devraient faire pour obtenir les notes d’évaluation.
« Tout ce que vous avez à faire, c’est de m’envoyer par courriel un selfie de groupe montrant votre présence pour la grève, à une condition », a déclaré le professeur Marzbani.
Il a ajouté que toute photo avec « moins de la moitié des membres du groupe » serait inacceptable.
Les personnes qui n’étaient pas en mesure de satisfaire à ces conditions ont été encouragées à assister à la conférence à la place.
« Au cas où vous n’auriez pas assez de personnes pour la photo, je vous suggère d’assister à la conférence et à la réunion du groupe. Je serai disponible dans la salle de conférence », a-t-il écrit.
Le Dr Marzbani n’a pas commenté le courriel lorsqu’il a été approché par l’édition d’Epoch Times. Il a transmis l’enquête au Bureau de communication du RMIT.
Un porte-parole du RMIT a répondu à Epoch Times en lui envoyant un courriel confirmant que l’élève de la classe de M. Marzbani s’était vu offrir des notes d’évaluation complètes vers son projet.
« Les étudiants de ce cours terminent actuellement un projet de conception, et une composante de ce projet porte sur l’impact environnemental et l’éthique.
« Bien que l’enseignant ait déterminé que la discussion d’aujourd’hui sur la grève du climat mondial est éducative et pertinente pour l’apprentissage de ce projet, le RMIT examinera bien sûr la décision afin de s’assurer que l’intégrité de l’évaluation est maintenue », a expliqué le porte-parole.
Le porte-parole a souligné que la « valeur de l’évaluation en question est de 5 % ».
Réactions des utilisateurs de Facebook
Les réactions au post de Facebook saisissant le courriel naviguaient entre l’excitation et la déception.
« Renversant et courageux« , a dit un utilisateur.
« Il se fait toujours une légende », dit un autre.
« Qu’on refasse ça pendant les examens ! », plaisante un élève.
D’autres commentateurs n’ont pas été aussi impressionnés.
« Bon sang, c’est soudoyer des étudiants pour aller au rassemblement sur le changement climatique. C’est certainement illégal », a commenté une personne.
« Cela nous donne une mauvaise image, les anciens élèves de RMIT », a dit un ancien élève.
« Je soutiens certainement la cause, mais est-ce que cela ne mine pas la valeur de la note ? », a demandé un autre.
Un de ses étudiants du semestre précédent a dit : « C’est l’un des meilleurs professeurs du monde. »
Grève mondiale pour le climat
RMIT a déclaré que l’université a « un engagement de longue date en faveur du développement durable, et nous sommes fiers des progrès que nous réalisons par rapport à nos objectifs de développement durable » dans une déclaration publique concernant la « Grève mondiale pour le climat » du 20 septembre.
« Le changement climatique est un problème grave pour nous tous et nous savons que bon nombre de nos élèves et de nos enseignants s’investissent avec passion pour changer les choses », peut-on lire dans la déclaration.
« Avec la responsabilité de RMIT tout d’abord envers l’ensemble de la communauté, notre objectif de résultats et de pratiques durables et positives est, et sera toujours, partie intégrante à notre mode de fonctionnement.
« Même si nous continuerons d’écouter les commentaires, nous devons équilibrer l’expérience de nos étudiants, et c’est pourquoi les activités de l’université se poursuivent aujourd’hui.
« Nous reconnaissons qu’un certain nombre d’étudiants souhaitent participer à la grève, et notre personnel s’est efforcé de s’assurer qu’ils ne seraient pas désavantagés en le faisant. »
Les organisateurs de la grève du climat ont estimé à 100 000 le nombre de personnes présentes au rassemblement de Melbourne’Global Strike 4 Climate’. Le nombre de participants a été révisé à la baisse, passant de 150 000 dans les estimations initiales. La police de l’État de Victoria n’a pas fourni d’estimation.
Les organisateurs ont cité des foules plus petites mais importantes dans d’autres États, avec 80 000 participants estimés pour Sydney et plus de 35 000 pour Brisbane. La police du Queensland a donné une estimation de 12 000 pour le rassemblement de Brisbane.
Un élève de 10 ans, Parker Renshaw, qui a assisté au rassemblement à Brisbane, a dit à l’ABC que lui et ses camarades de classe avaient peur pour leur avenir.
« J’aimerais beaucoup aller à l’école en ce moment, mais je n’ai pas vraiment le choix d’être ici, le gouvernement nous oblige à venir », a-t-il dit. « Mon éducation est importante, mais le monde est encore plus important et nous devons l’aider. »
À Darwin, Argus Gurry, un lycéen de 11 ans, a fait part à AAP de ses craintes : « Le niveau de vie ici va baisser de façon spectaculaire. Il fera chaud et la population d’ici diminuera. Moins de gens voudront émigrer ici et y rester », a-t-il dit.
Dans un communiqué de presse diffusé le jour de la grève, le Dre Blanche Verlie, du RMIT, a déclaré : « Les jeunes endurent la douleur de la fin d’un monde qu’ils ont connu et s’efforcent de trouver des alternatives prometteuses en raison des obstructions des personnes au pouvoir. » Mme Verlie étudie l’impact émotionnel sur les jeunes face aux terribles avertissements concernant le changement climatique du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC).
Le mouvement de grève mondial a commencé en août 2018 lorsque la militante suédoise de 16 ans Greta Thunberg a commencé à protester devant le parlement suédois les jours d’école.
Arrivée à New York la semaine dernière, la jeune Thunberg a fait sa première apparition officielle le 13 septembre devant la Maison-Blanche. Elle n’a pas mentionné dans ses remarques le président Donald Trump, que beaucoup considèrent comme un sceptique face au changement climatique à la suite du retrait des États-Unis de l’Accord de Paris sur le changement climatique.
Greta Thunberg assistera au premier sommet de la jeunesse sur le climat organisé par l’ONU.
Une mobilisation devra avoir lieu le vendredi 27 septembre, pendant l’Assemblée générale de l’ONU.
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