Cela fait presqu’ un an que Jean-Pierre vit devant le magasin Ikea de Vénissieux (Rhône). Auparavant, il possédait un camping-car, mais un malheureux concours de circonstances l’a conduit à sa situation actuelle.
Depuis l’été 2024, Jean-Pierre, un homme d’une soixantaine d’années, se retrouve sans logement. Le Fiat Ducato qui lui servait d’habitation a terminé à la fourrière. Ne pouvant payer l’amende, il n’a jamais pu le récupérer et s’est retrouvé à la rue avec pour seule compagnie, sa chienne. Le véhicule a depuis été vendu par l’État pour la coquette somme de 32.000 euros, comme le rapporte Le Progrès.
Il investit la totalité de ses économies pour acheter ce van
Surnommé à Vénissieux « le SDF d’Ikea », Jean-Pierre est un ancien ouvrier de la chimie. Il avait investi la totalité de ses économies – soit 56.000 euros – dans l’achat de ce Fiat Ducato. Il l’avait aménagé pour y vivre avec sa chienne, Oli. Et afin de subvenir à ses besoins en attendant la retraite, il enchaînait les petits boulots.
« Je trouve ça formidable » : Jean-Pierre, SDF devant Ikea, touché par les attentions que son histoire suscite#Lyon
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Les ennuis ont commencé au printemps 2024, lorsque son van est tombé en panne. Trop volumineux pour rester chez le garagiste, le véhicule a été stationné à proximité, le long d’un boulevard. La situation devait être temporaire, le temps de recevoir les pièces nécessaires aux réparations. Jean-Pierre a continué à vivre dans le van, bien qu’il n’ait pas obtenu d’autorisation.
Considéré comme abandonné
En juillet 2024, la fourrière a procédé à la saisie du véhicule, dans lequel se trouvait également sa chienne. La police municipale avait jugé le stationnement dangereux.
Ne pouvant régler l’amende dans le temps imparti, Jean-Pierre, originaire de Chambord (Loir-et-Cher), n’a jamais pu récupérer son camping-car. Il a toutefois pu retrouver son animal, après avoir marché cinq heures pour se rendre à la fourrière. Quinze jours plus tard, délai légal écoulé, le véhicule a été considéré comme abandonné et transféré au Domaine.
La Ville a confirmé que le camping-car avait été remis aux Domaines à la mi-septembre. Une lettre d’information avait bien été envoyée fin août au propriétaire, mais elle avait été adressée à une ancienne adresse, dans le Loir-et-Cher. Jean-Pierre ne l’a donc jamais reçue.
« Le système est vraiment très mal foutu »
Et l’histoire ne s’arrête pas là. À l’automne suivant, Le Progrès a repéré sur le site des Domaines un camping-car Chausson fonctionnant au gazole, vendu sans clé ni carte grise, et affichant un kilométrage inconnu. L’annonce mentionnait un intérieur « encombré » et proposait le Fiat Ducato au prix de 17.000 euros.
Il sera finalement vendu pour 32.000 euros. Une somme importante dont Jean-Pierre n’a jamais vu la couleur, le Trésor public ayant conservé l’intégralité du produit de la vente. N’ayant jamais été informé, faute de courrier, il a découvert la revente par l’intermédiaire des journalistes. « Le système est vraiment très mal foutu », a déploré auprès de nos confrères celui qui s’est alors retrouvé sans-abri. « Pourquoi ne m’ont-ils pas versé la différence entre les frais de fourrière et le reste ? », s’est-il encore interrogé, face à cette révélation.
Une vague de soutiens
Grâce à la médiatisation de son histoire, Jean-Pierre a reçu de nombreux témoignages de solidarité, qui lui ont réchauffé le cœur. « Je trouve ça formidable », a-t-il confié, soulignant qu’« une quinzaine de personnes sont passées [le] voir », certaines lui apportant nourriture, argent ou vêtements, d’autres lui proposant même un hébergement pour une nuit.
Désormais, le sexagénaire n’attend plus qu’une chose : la retraite. Il espère ensuite régler ses affaires et quitter la France pour s’installer définitivement en Grèce.
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