Un témoin de l’assassinat de JFK rompt le silence 60 ans après, et réfute une affirmation clé

Un témoin de l'assassinat du président John F. Kennedy s'est exprimé pour la première fois depuis 60 ans.

Par Jack Phillips
16 septembre 2023 07:05 Mis à jour: 16 septembre 2023 07:17

Un témoin de l’assassinat du président John F. Kennedy s’est exprimé pour la première fois depuis 60 ans et a réfuté une affirmation clé concernant l’incident de 1963 et l’existence d’une « balle magique ».

Paul Landis, un ancien agent des services secrets âgé de 88 ans, se trouvait à quelques mètres de l’endroit où le président Kennedy a été abattu à Dallas, au Texas. Il était alors chargé de protéger Jackie Kennedy, l’ancienne première dame.

Dans une récente interview accordée au New York Times, M. Landis a mis en doute la conclusion de la commission Warren, soutenue par le gouvernement, qui affirme qu’une « balle magique » aurait touché le corps du président et en serait sortie pour atteindre le gouverneur du Texas de l’époque, John Connally Jr, une théorie qui fait l’objet de critiques depuis des décennies et qui a contribué à alimenter toute une série de thèses alternatives sur l’assassinat de l’ancien président. Officiellement, le gouvernement américain et la Central Intelligence Agency (CIA) ont maintenu qu’un tireur isolé – Lee Harvey Oswald – aurait été l’unique auteur de l’assassinat.

S’appuyant sur les divergences existantes entre les faits dont il a été témoin lors de l’assassinat et le rapport de la commission Warren qui a enquêté sur la mort du président, il a déclaré : « Je commence à douter de moi » et « Maintenant, je commence à me poser des questions ».

Dans l’interview accordée au journal, publiée le 9 septembre, M. Landis s’est souvenu avoir entendu plusieurs coups de feu sur la place Dealy à Dallas, alors qu’il se trouvait derrière la limousine du président Kennedy, et a vu le président avancer après avoir reçu une balle dans la tête. Après l’assassinat, M. Landis s’est souvenu avoir ramassé ce qu’il a appelé une balle dans un état presque parfait sur le siège arrière de la limousine du président Kennedy, près de l’endroit où le président était assis.

L’ancien agent a ensuite transporté la balle à l’hôpital où le président Kennedy avait été emmené et installé sur une civière pour être examiné. Il a pris la balle en pensant que quelqu’un pourrait la garder en souvenir. Il n’a pas décrit la balle de façon précise.

M. Landis a suggéré dans l’interview que la raison pour laquelle les enquêteurs pensaient que la « balle magique » avait touché à la fois l’ancien président et le gouverneur du Texas, M. Connally, tenait au fait que la balle découverte par M. Landis avait été retrouvée plus tard sur la civière de l’ancien président. Ce n’est que lors de l’interview du New York Times cette semaine que M. Landis a confirmé que c’était lui qui avait trouvé la balle et l’avait placée là.

Il pense que la balle ne s’est pas enfoncée trop profondément dans le dos du président Kennedy avant, selon lui, de « ressortir » alors qu’il était encore dans la limousine.

« Je me suis tout de suite rendu compte qu’il s’agissait d’un élément de preuve très important, » a indiqué M. Landis au journal. « Je ne voulais pas qu’il disparaisse ou se perde. Je me suis donc dit : ‘Paul, tu dois prendre une décision’, et je l’ai saisie. »

Le président John F. Kennedy et son épouse Jacqueline, peu avant son assassinat à Dallas, Texas, le 22 novembre 1963. (AFP/Getty Images)

Après cet incident, il s’est souvenu que « personne n’était là pour sécuriser la scène, ce qui m’avait beaucoup, beaucoup gêné, » ajoutant que « tous les agents présents étaient concentrés sur le président ».

Selon le journal, ce n’est qu’en 2014 que l’intéressé s’est rendu compte que l’endroit où il avait retrouvé la balle était différent de celui cité par la commission Warren. Il s’est alors renseigné auprès de plusieurs responsables, mais a été accueilli avec scepticisme, ces derniers lui ont rappelé qu’il avait lui-même déposé plusieurs rapports écrits auprès de la Commission plusieurs décennies auparavant.

Selon le journal, M. Landis a dit avoir déposé deux rapports distincts auprès de la commission Warren. Aucune de ces déclarations ne faisait référence au fait d’avoir trouvé la balle presque parfaite ou de l’avoir placée sur une civière. Au lieu de cela, il a mentionné avoir entendu des coups de feu. M. Landis a ajouté qu’il se trouvait en état de choc et qu’il n’avait pas beaucoup dormi avant de déposer ses déclarations.

La balle retrouvée était sur le brancard du président Kennedy, mais la commission Warren a longtemps rejeté cette allégation. Le rapport indique notamment que « la balle retrouvée n’était pas sur la civière du président Kennedy ».

Expliquant pourquoi il n’avait pas parlé pendant 60 ans, l’ancien agent a déclaré : « Je ne voulais pas en parler ». Il a quitté les services secrets quelques mois après l’assassinat. « J’avais peur. J’ai commencé à me demander si j’avais fait quelque chose de mal. Il y avait la peur d’avoir fait quelque chose de mal. Je ne devais pas en parler, » a-t-il confié.

Toujours en 2014, selon M. Landis, un ancien collègue des services secrets, Clint Hill, lui aurait conseillé dans un courriel de ne pas parler ouvertement de sa version des faits. Les ramifications seraient « nombreuses », avait-il écrit dans ce courriel, qu’il a partagé avec le NY Times.

M. Hill a déclaré au journal que cette nouvelle affirmation « soulevait des inquiétudes » car « l’histoire qu’il raconte aujourd’hui, 60 ans après les faits, est différente des dépositions qu’il avait faites dans les jours qui ont suivi la tragédie, » ajoutant : « Il y a de graves incohérences parmi les différentes déclarations/récits de [M. Landis] ».

L’historien James Robenalt, qui a participé à la rédaction des mémoires à paraître de M. Landis, a expliqué que le récit de ce témoin oculaire soulevait l’hypothèse de la présence de plusieurs tireurs.

« Si la balle que nous connaissons comme la balle magique ou immaculée s’est arrêtée dans le dos du président Kennedy, la thèse centrale du rapport Warren, la théorie de la balle unique, est donc fausse, » a-t-il affirmé au New York Times.

Dans un article paru dans Vanity Fair, M. Robenbalt estime que si la « balle magique » n’a pas atteint à la fois le président Kennedy et M. Connally, il y a peut-être eu un autre tir.

« La reconstitution du FBI suggère qu’Oswald n’aurait pas eu le temps de tirer deux coups de feu distincts aussi rapidement pour atteindre Connally après avoir touché le président dans le dos, » a-t-il écrit. Selon les autorités, M. Oswald a utilisé une carabine d’infanterie Carcano Modèle 38 à verrou.

En ce qui concerne ses mémoires, M. Landis a souligné qu’« il n’y a pas d’objectif à ce stade. Je pense simplement que j’ai attendu suffisamment longtemps avant de raconter mon histoire ».

Note de l’éditeur : une version précédente de cet article indiquait à tort que la balle avait été placée sur « une civière appartenant à M. Landis » alors qu’elle avait été placée sur la civière du président Kennedy. Epoch Times regrette cette erreur.

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