Une femme-médecin de New York laisse une note à ses enfants: «Au cas où je ne m’en sortais pas… maman a vraiment essayé de faire son travail de son mieux»

Par Louise Bevan
3 avril 2020 21:54 Mis à jour: 3 avril 2020 21:54

Une femme-médecin au sein de la pandémie, luttant pour sauver des vies à New York, fait passer un message d’adieu déchirant à ses jeunes enfants sur les médias sociaux au cas où elle ne s’en sortait pas indemne.

Le 29 mars 2020, le Dr Cornelia Griggs, chirurgien pédiatrique, a publié sur Twitter une photo d’elle-même vêtue d’un équipement de protection individuelle (EPI, de l’anglais PPE) de la tête aux pieds. « Mes bébés sont trop jeunes pour lire ça maintenant », paroles émouvantes sous la légende du médecin. « Bref, ils ne me reconnaîtraient à peine dans mon équipement. »

« En l’occurence, si je succombe à COVID » poursuit Mme Griggs, « je veux qu’ils sachent que maman a fait de son mieux pour faire son travail. »

La chirurgienne a ajouté deux hashtags à son poste, #GetMePPE et #NYC, en guise de reconnaissance à ses camarades sur le front. Au 31 mars, le post du Dr Griggs avait été retweeté plus de 120 000 fois. De nombreux internautes ont laissé des commentaires de soutien au docteur, la félicitant pour sa contribution et lui offrant l’assurance que ses enfants grandiraient en connaissant l’héroïsme de leur mère.

« Auparavant, les enfants utilisaient une cape en jouant le rôle de super-héros », a écrit un partisan. « Les enfants du futur porteront des EPP pour s’afficher comme des super-héros. » « C’est une tenue de super-héros. »

« Vous allez bercer vos petits-enfants et leur raconter des histoires sur comment vous avez aidé à sauver le monde », a écrit un autre, ajoutant : « Nous vous aimons. Merci beaucoup ! »

Les médecins testent le COVID-19 sur le personnel hospitalier présentant des symptômes de type grippal dans les tentes de triage de l’hôpital St. Barnabas dans le Bronx, à New York. (©Getty Images | Misha Friedman)

Ce n’est pas la première fois que Mme Griggs s’exprime sur l’état des lieux dans les hôpitaux de New York lors de l’épidémie de virus. Face à une pénurie de masques, de fournitures et de vêtements de protection, le 19 mars, elle décrivait dans le New York Times l’augmentation du nombre de cas et le manque de ressources comme une « crise pour nos patients vulnérables et les travailleurs de la santé ».

« Les équipements de protection ne sont qu’un seul des types de fournitures insuffisantes », a-t-elle expliqué. « Le ciel nous tombe sur la tête. Je dis cela non pas pour affoler qui que ce soit mais pour vous mobiliser. Nous avons besoin de plus d’équipement et nous en avons besoin maintenant. » On sent l’immédiat de la situation et des priorités.

Dans un centre de dépistage au volant du campus médical de l’université de Washington à Seattle, des infirmières manipulent un écouvillon potentiellement infecté. (©Getty Images | John Moore)

Les travailleurs de la santé de tout le pays se sont fait l’écho des préoccupations de Cornelia Griggs concernant la diminution des ressources pour garantir un meilleur niveau de protection de la sécurité et de la santé. Dans une enquête sur les médias sociaux menée par NBC News et publiée le 20 mars, les réactions de plus de 250 travailleurs de la santé de première ligne ont indiqué que les cliniques, les hôpitaux et les bureaux où ils travaillaient manquaient de fournitures.

Sous le couvert de l’anonymat par crainte de perdre son emploi, une infirmière de Flint, dans le Michigan, s’est réjouie de commander cinq contenants de lingettes désinfectantes mais n’en a reçu qu’un seul.

« Un contenant de lingettes à l’eau de javel pour 42 lits », a déclaré l’infirmière à NBC News. « Je n’ai pas l’impression que mon hôpital nous laisse tomber, c’est tout le système qui fait défaut. »

Un homme portant un masque de protection marche sur le pont de Brooklyn au cours de l’épidémie de virus à New York. (©Getty Images | Victor J. Blue)

Dans une interview accordée à CNN après que son émouvant post sur Twitter est devenu viral, Mme Griggs a précisé qu’elle se sentait « fière et privilégiée » d’être médecin. Ses héros, a-t-elle dit, sont les gens avec qui elle travaille.

Elle a néanmoins décidé de fournir un filet de sécurité à ses enfants en remplissant d’importants documents. « Le week-end dernier, avec mon mari, également chirurgien », explique-t-elle, « nous nous sommes assis et nous avons rédigé notre testament. C’était la chose adulte et responsable à faire en tant que deux parents et travailleurs de la santé en ce moment ».

À ce jour, New York est la ville la plus touchée par la pandémie aux États-Unis. Selon The Independent, le 30 mars, les autorités de la ville ont approuvé la construction d’un hôpital de fortune de 68 lits dans le Central Park pour aider à accueillir le trop-plein de patients des hôpitaux new-yorkais atteints du virus du PCC (Parti communiste chinois), communément appelé nouveau coronavirus.

Le mot d’adieu sincère de Cornelia à ses jeunes enfants fait état de la contribution de tous les professionnels de la santé en cette période d’incertitude.

C’est aussi un appel aux citoyens du monde entier à rester chez eux, à rester en sécurité et à œuvrer pour le meilleur résultat possible pour tous.

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