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« Une menace existentielle pour la civilisation occidentale » : Washington sonne l’alarme sur la crise migratoire européenne
Qualifiant l’immigration de masse de « menace existentielle pour la civilisation occidentale », le gouvernement des États-Unis enjoint ses alliés à revoir leurs politiques migratoires et annonce un dispositif inédit de surveillance diplomatique des systèmes judiciaires européens jugés trop indulgents envers les migrants.

Photo: Brendan Smialowski/Getty Images
Washington hisse la question migratoire en Europe au rang d’enjeu existentiel pour la survie de l’Europe. Dans un communiqué publié sur le réseau social X ce 21 novembre, le département d’État affirme que l’immigration de masse constitue une « menace existentielle pour la civilisation occidentale » et enjoint les alliés européens des États-Unis à réviser leurs politiques en la matière.
Se disant inquiet pour la « stabilité » du Vieux continent, le gouvernement assortit cet avertissement d’une critique sévère des systèmes judiciaires européens, qu’il estime fonctionner « à deux vitesses », les étrangers pouvant bénéficier, dénonce-t-il, d’un traitement plus clément que les citoyens natifs.
La lutte contre la migration de masse requalifiée en enjeu de droits de l’homme
Cette prise de position ne se limite pas à un message diplomatique. Le département d’État annonce que l’ensemble des ambassades américaines seront désormais chargées de surveiller « les politiques qui sanctionnent les citoyens opposés à la migration de masse », ainsi que les crimes commis en Europe par des personnes ayant un « passé migratoire ». Une expression suffisamment large pour englober non seulement les nouveaux arrivants, mais aussi les descendants de générations antérieures d’immigrés.
Revendiquant une approche humanitaire, Washington fait valoir que « la migration de masse est une question de droits de l’homme » et lui impute « des vagues de criminalité, des attentats terroristes, des agressions sexuelles et le déplacement de communautés entières » qui « affectent les citoyens des nations occidentales depuis des années ». À ce titre, les États-Unis appellent les gouvernements européens à « prendre des mesures audacieuses » pour protéger leurs populations et répondre à ce qu’ils présentent comme une menace pour la sécurité publique.
Washington fonde son avertissement sur une série d’affaires emblématiques survenues en Europe, qu’il présente comme les manifestations les plus visibles d’un système migratoire et judiciaire en crise.
D’abord au Royaume-Uni. Le scandale des « grooming gangs », réseaux pédophiles composés majoritairement d’hommes musulmans originaires du Pakistan, a mis au jour l’exploitation sexuelle systématique de jeunes filles blanches de la classe ouvrière, livrées à leurs agresseurs pendant des décennies. « Beaucoup de ces jeunes filles ont enduré des abus indicibles pendant des années avant que les autorités n’interviennent », rappelle le communiqué du Département d’État.
Dans de nombreuses villes anglaises, les forces de l’ordre et les municipalités ont été accusées d’avoir détourné le regard, paralysées par la peur d’être accusées de racisme ou d’islamophobie. Rien qu’à Rotherham, environ 1500 mineures ont été violées, droguées ou exploitées. Au moins 155 des 396 criminels condamnés auraient déjà été libérés, selon une enquête du Daily Mail.
L’un des cas les plus symboliques est celui de Qari Abdul Rauf, chef du gang de Rochdale : libéré depuis près de dix ans, il n’a jamais été expulsé vers le Pakistan malgré la recommandation d’un juge. Il « marche dans les rues de Rochdale comme s’il possédait la ville », confie une victime au quotidien britannique, signe d’une profonde défiance envers les institutions.
En Allemagne, à Hambourg, un groupe d’hommes, pour la plupart migrants, reconnus coupables du viol collectif d’une adolescente de 15 ans a reçu des peines que beaucoup jugent particulièrement indulgentes : sursis multiples et statut de mineur maintenu malgré des preuves contraires.
À l’inverse, une femme ayant publiquement qualifié l’un des agresseurs de « porc violeur » a été condamnée à une peine de prison ferme assortie d’une lourde amende. Pour Washington, cet écart de sévérité constitue une illustration nette d’une justice à deux vitesses.
La Suède ferme ce triptyque de dérives judiciaires dénoncées par les États-Unis. Dans ce pays, Yazied Mohamed, un Érythréen condamné pour le viol d’une jeune fille de 16 ans, n’a pas été expulsé. Les juges ont estimé que son statut de réfugié arrivé mineur devait primer, jugeant que l’infraction ne justifiait pas son renvoi du territoire.
La migration de masse, une « crise mondiale » pour Washington
À la lumière de ces affaires, l’administration américaine détaille sa nouvelle ligne de conduite : ses diplomates seront chargés de surveiller « les politiques des nations occidentales qui accordent une forme de clémence aux crimes ou violations des droits de l’homme commis par des migrants », ainsi que les dispositifs légaux ou administratifs qui pourraient, selon elle, avantager les étrangers au détriment des citoyens nationaux.
Tout en réaffirmant son attachement à « la souveraineté de ses alliés », Washington assume désormais néanmoins de pousser les gouvernements européens alliés à renouer un dialogue direct avec des opinions publiques de plus en plus inquiètes face à la migration de masse. « Les États-Unis sont prêts à aider leurs alliés à résoudre la crise mondiale de la migration de masse », souligne le Département d’État.
Cette orientation a été incarnée au plus haut niveau par Donald Trump lui-même. Début novembre, le président américain a publiquement exhorté le Premier ministre britannique Keir Starmer à « faire quelque chose au sujet de l’immigration », avertissant qu’en cas d’inaction, « il ne restera plus de pays ».

Etienne Fauchaire est un journaliste d'Epoch Times basé à Paris, spécialisé dans la politique française et les relations franco-américaines.
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