Une physiothérapeute traite les patients en un temps très court

« C’est un moment délicieux chaque fois qu'un patient sourit à la fin alors qu'on sait vraiment que nous l'avons aidé à se sentir mieux. »

Par Andrew Thomas
4 septembre 2018 19:51 Mis à jour: 6 septembre 2019 00:52

Quand Gabriella Camacho a fracturé son bras à l’âge de 13 ans, elle ne pensait pas que cela l’amènerait dans un voyage révélateur au Mexique 10 ans plus tard.

C’est le processus de guérison qui l’a inspirée à vouloir guérir les autres, mais ce qu’elle a vu au Mexique dépassait ses attentes et son expérience.

Le médecin qui a opéré Gabriella lui avait dit qu’elle ne pourrait jamais étendre complètement son bras. Cependant, son physiothérapeute lui a assuré le contraire.

Lorsque Gabriella, âgée de 13 ans, a fracturé son bras, elle a dû subir une intervention chirurgicale suivie de trois mois de physiothérapie après la guérison de la fracture.

Elle souffrait énormément et était nerveuse à propos de la thérapie physique qu’elle devait endurer pour retrouver la pleine utilisation de son bras.

« J’avais peur de bouger mon bras et je savais que ces gens allaient bouger mon bras », a dit Gabriella à Humanité

À la fin de son traitement, elle avait de nouveau toute l’amplitude des mouvements de son bras. Elle est retournée chez son médecin pour lui montrer cette réussite.

« J’ai redressé mon bras et cet adulte en a été ébranlé », se souvient Gabriella.

Le médecin a appelé tous les résidents pour leur montrer ce qu’elle était capable de faire à nouveau avec son bras.

Cette expérience pour retrouver le mouvement de son bras l’a motivée à devenir elle-même physiothérapeute.

Gabriella Camacho traite un patient. (Photo de Beth Bextermueller)

Maintenant âgée de 24 ans, Gabriella Camacho est une étudiante diplômée en physiothérapie à l’Université de Cincinnati.

Au cours de l’été 2017, elle a fait sa première expérience pratique en traitant des patients. C’était intéressant pour elle d’appliquer à un patient ce qu’elle avait appris en classe.

« On se sent bien de savoir qu’ils se sentent mieux », explique Gabriella.

Gabriella et ses collègues de l’Université de Cincinnati College of Allied Health Sciences (Photo de Beth Bextermuller)

Au printemps passé, Gabriella et un contingent d’étudiants de l’Université de Cincinnati College of Allied Health Sciences ont eu l’occasion de se rendre à Cancún, au Mexique, pour acquérir encore plus d’expérience pratique.

Elle était particulièrement enthousiaste pour ce voyage parce que sa mère a grandi au Mexique et que son père est Colombien.

Ses parents étaient allés au Mexique l’été précédent et sa mère lui a raconté une histoire lorsqu’elle est rentrée à la maison.

Sa mère lui a dit qu’il y avait une femme qui nettoyait leur chambre tous les jours. Elle travaillait à Cancún parce que c’est là qu’elle pouvait gagner sa vie, mais elle ne voyait pas ses enfants pendant des semaines.

Ses enfants vivaient avec leurs grands-parents à des heures de route et elle envoyait de l’argent à la maison pour subvenir à leurs besoins.

« C’était un peu mon coup de pouce », explique Gabriella. « Oui, je voulais aller au Mexique parce que je voulais partir en voyage. Mais j’étais aussi très attirée à l’idée que ces gens travaillent très fort et que c’est l’occasion de les servir lorsqu’ils sont au service des gens. »

Elle ne savait pas à quel point l’expérience serait intense mais enrichissante.

Contrairement au traitement à domicile, Gabriella ne disposait que de 45 minutes pour traiter chaque patient tout au long de la semaine

(Photo de Beth Bextermueller)

Le lundi 30 avril était la première journée complète de traitement des patients par l’équipe à l’hôtel Sunrise. Elle s’était lancée à l’eau et était terrifiée à l’idée de ne pas pouvoir aider les gens.

« Le premier jour à Sunrise, j’étais frustrée parce que je sentais que je n’avais pas fait grand-chose. Je me sentais inutile. J’avais l’impression de devoir poser beaucoup de questions », se souvient-elle.

Les patients qu’elle a rencontrés avaient toutes sortes de blessures, certaines d’origine potentiellement bouleversante.

Une femme souffrait de graves douleurs dorsales. La douleur était si intense que Gabriella pensait qu’elle avait une coiffe de rotateurs déchirée, ce qui est une blessure au groupe de muscles et de tendons qui maintiennent l’os du bras supérieur dans la cavité de l’épaule.

La patiente lui a dit que cinq ans plus tôt, quelqu’un l’avait tirée vers l’arrière par les cheveux – elle ne se souvenait pas comment elle était tombée, a-t-elle dit.

D’après la façon dont la patiente décrivait sa blessure et la façon dont elle était tombée, Gabriella a eu l’impression qu’elle avait été maltraitée.

(Photo de Beth Bextermueller)

Elle ne savait pas si elle devait l’interroger davantage. Elle n’était pas familière avec les lois sur la violence familiale au Mexique et ne savait pas si le fait de poser des questions sur la violence l’aiderait.

De plus, le traducteur de Gabriella était un homme et elle ne savait pas si la patiente se sentirait à l’aise de discuter de la violence devant lui.

« Cela m’a brisé le cœur parce que je me sentais vraiment impuissante. Je savais qu’elle était l’une de ces personnes que je voudrais voir beaucoup plus souvent. Je pensais aussi à son bien-être et à sa sécurité », se souvient-elle.

Cependant, à ce moment-là, Gabriella s’est rendu compte qu’elle pouvait l’aider avec quelque chose – son mal de dos

« C’était un moment où je me suis rendu compte que peut-être que je ne peux rien faire [au sujet de la violence soupçonnée], mais je peux lui donner 45 minutes pour qu’elle puisse se reposer et peut-être se sentir un peu plus en sécurité », a-t-elle expliqué.

Elle traite une patiente avec sa collègue Gabriela Bobadilla. (Photo de Beth Bextermueller)

Le lendemain, Gabriella a soigné un patient souffrant de douleurs lancinantes au genou et qui avait été heurté par une voiture 20 ans auparavant. Elle a réalisé qu’il avait probablement un ligament déchiré.

Le traitement était épuisant, 50 contractions du muscle de la cuisse, mais ils se sentaient tous les deux très bien après.

« J’étais contente parce que j’avais su quoi faire [en seulement 45 minutes] », se souvient-elle. « Il se sentait si bien. Il était comme ‘mon genou ne me fait plus mal’. C’était un moment vraiment cool. »

Le même jour, elle a traité un deuxième patient qui était en très mauvais état. Il est arrivé en fauteuil roulant et lui a dit qu’il voulait marcher à nouveau. Il n’avait pas marché depuis trois ans.

« Quoi ? Je ne peux pas vous aider à marcher », avait-elle pensé.

Après avoir examiné sa force, elle a conclu qu’en effectuant des étirements et des exercices, il pourrait marcher à nouveau.

Elle a réussi à faire en sorte que l’homme utilise le dossier de son fauteuil roulant comme marchette, c’est ainsi qu’après trois ans il a fait ses premiers pas.

Gabriella était ravie et s’est arrangée pour qu’un déambulateur soit livré chez cet homme à Cancún pour qu’il puisse continuer à pratiquer chez lui en toute sécurité.

« C’était incroyable. C’était l’un de ces moments ou on se dit : «  Ouah, je n’oublierai jamais », se souvient-elle. « C’était édifiant pour la confiance en soi de réaliser qu’on peut faire quelque chose. »

(Photo de Beth Bextermueller)

Au bout d’une semaine, Gabriella et les autres étudiants ont dû partir. C’était une expérience difficile de rentrer chez soi

« J’ai pleuré tout le long du voyage en avion. Je ne m’attendais pas à être aussi attachée émotionnellement », se souvient-elle. « C’est un moment délicieux chaque fois qu’un patient sourit à la fin alors qu’on sait vraiment que nous l’avons aidé à se sentir mieux et devoir quitter ceci… »

Mais ce qu’elle emporte avec elle influencera probablement le reste de sa carrière professionnelle.

(Photo de Beth Bextermueller)

La contrainte de temps était un grand changement d’état d’esprit. Normalement, elle traiterait les patients et leur dirait qu’ils se sentiraient mieux dans quelques semaines. Maintenant, elle pense aux différentes méthodes et traitements qu’elle peut utiliser pour aider les patients à se sentir mieux plus rapidement.

« Pourquoi prendrais-je mon temps pour qu’ils se sentent mieux si je peux les aider à se sentir mieux dès maintenant ? », dit-elle.

Cependant, sa plus grande prise de conscience va au-delà des soins médicaux – c’est le besoin de compassion pour tous les gens, quelle que soit leur situation.

« Nous avons cette responsabilité envers les humains en général. »

Version originale

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