Les États-Unis et leurs alliés s’apprêtent à établir un blocus naval de la Corée du Nord

20 janvier 2018 07:44 Mis à jour: 20 janvier 2018 07:48

Dans le cadre de l’escalade des sanctions frappant de plein fouet la Corée du Nord, les États-Unis et leurs alliés discutent maintenant d’un blocus naval pour mettre fin au trafic de marchandises nord-coréen, allant ainsi au bout de leur campagne de pression exercée sur le pays.

Le Conseil de sécurité des Nations Unies a adopté une nouvelle série de sanctions plus sévères juste avant Noël, réduisant considérablement le commerce nord-coréen, alors que des rapports font état du fait que le régime ne peut pas nourrir ses propres soldats.

Avec les informations selon lesquelles le régime chinois jouerait le jeu d’appliquer ce nouveau niveau de sanctions, l’administration Trump se veut davantage confiante dans la possibilité d’une résolution diplomatique du conflit.

La Maison-Blanche a publié une déclaration, le 12 janvier, annonçant que l’administration Trump était « heureuse que la Chine réduise fortement ses échanges commerciaux avec la Corée du Nord ».

Le président Donald Trump, en route vers la Floride, quitte la Maison-Blanche après avoir signé le projet de loi sur la réduction des impôts et la réforme fiscale au Bureau ovale de Washington, le 22 décembre 2017. (Samira Bouaou/The Epoch Times)

« Ce plan d’action soutient l’effort mondial mené par les États-Unis pour exercer une pression maximale jusqu’à ce que le régime nord-coréen mette fin à ses programmes illicites, modifie son comportement et s’oriente vers la dénucléarisation de la péninsule coréenne. »

Le département d’État espère concrétiser ces gains par d’autres mesures lors d’une prochaine réunion à Vancouver, a annoncé le directeur de la planification politique du département d’État américain Brian Hook.

Les ministres des Affaires étrangères des États-Unis, du Canada, de la Corée du Sud et de plusieurs des pays qui ont combattu la Corée du Nord pendant la guerre de Corée se sont réunis à Vancouver le 16 janvier.

Toujours selon M. Hook, la réunion vise à exercer davantage de pression sur la Corée du Nord tout en maintenant les options diplomatiques « ouvertes et viables ».

« Ils ressentent la tension. Et nous estimons que cette campagne de pression demeure le meilleur moyen de contraindre Kim Jong-un à changer son comportement et de faire en sorte qu’il accepte de se mettre à la table des négociations pour des discussions constructives », a précisé M. Hook lors d’un point de presse du 11 janvier.

Maintenant que des sanctions plus sévères sont en vigueur, le Département d’État cherche des moyens de s’assurer que la Corée du Nord ne contourne ni les limites punitives imposées aux importations ni les 90 % de ses exportations déclarées publiquement.

Un navire nord-coréen passe sur la rive de la ville frontalière chinoise de Dandong (à l’arrière), dans la province du nord-est du Liaoning, en face de la ville nord-coréenne de Sinuiju, le 4 septembre 2017. (GREG BAKER/AFP/Getty Images)

Un blocus naval marquerait un tournant décisif. Il est question d’un blocus naval, car les États-Unis envisagent sérieusement de mener une frappe limitée contre la Corée du Nord dans le but de la punir en cas de toute autre provocation sans que cela n’aille jusqu’à la déclaration de guerre.

« Même si nous avons évoqué sérieusement la menace militaire, nous préférons bien évidemment la solution des négociations », a souligné M. Hook.

Cela signifie qu’il faut sévir à l’encontre de quiconque ne respecte pas les sanctions actuelles.

« Nous devons faire davantage pour gérer les navires qui se livrent à des activités interdites en vertu des résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU », a martelé M. Hook.

Une façon d’y parvenir est de sévir contre les navires qui se livrent à la contrebande en les empêchant d’entrer dans d’autres ports, les contraignant à cesser leurs activités.

« Nous devons accroître les conséquences auxquelles feront face tous les navires qui se livrent à ce genre d’activité », a-t-il ajouté.

Mais envisager un blocus naval pourrait venir déranger le régime chinois, qui s’oppose aux pourparlers de Vancouver.

Un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères a déclaré aux journalistes à Pékin que la réunion de Vancouver porterait atteinte aux efforts de paix.

« Cela ne fera qu’engendrer des divisions au sein de la communauté internationale et nuira aux efforts conjoints visant à résoudre de façon appropriée la question nucléaire dans la péninsule coréenne », a déclaré le porte-parole Lu Kang aux journalistes à Pékin, selon CBC/Radio-Canada.

Un soldat nord-coréen marche sur les rives du fleuve Yalu, dans la ville nord-coréenne de Sinuiju, en face de la ville chinoise de Dandong, province du Liaoning, au nord-est de la Chine, le 10 avril 2013. (Wang Zhao/AFP/Getty Images)

La Chine et la Russie n’ont pas été invitées à la réunion. Ces deux pays étant frontaliers avec la Corée du nord, la réussite de toute sanction dépend en particulier de leur coopération. La difficulté est que ces deux nations partagent la même idéologie politique que la Corée du nord, les amenant donc à la soutenir malgré sa menace nucléaire. Ces deux pays ont également créé la Corée du Nord et lui ont donné le soutien nécessaire pour lancer la guerre de Corée.

Ces deux nations historiquement communistes ont lancé une bouée de sauvetage à la Corée du Nord. Elles sont comme deux amies du Conseil de sécurité de l’ONU prêtes à apprivoiser les sanctions jusqu’à un niveau tolérable, mais les nouvelles sanctions de décembre et le durcissement des plafonds sur les importations de pétrole ont coïncidé avec le regain d’intérêt de la Corée du Nord pour les options diplomatiques.

Depuis le discours du Nouvel An de Kim Jong-un, le régime a fait basculer les provocations belligérantes vers la diplomatie, réclamant une solution bilatérale à la crise actuelle en travaillant avec la Corée du Sud, et c’est dans ce but que la Corée du Nord a entamé des pourparlers pour négocier son entrée aux prochains Jeux Olympiques en Corée du Sud.

Le porteur du flambeau Yang Jung-mo tient le flambeau des Jeux Olympiques d’hiver de PyeongChang 2018 pendant le relais de la flamme des Jeux Olympiques d’hiver de PyeongChang 2018, le 4 novembre 2017, à Busan, Corée du Sud (Chung Sung-Jun/Getty Images)

Si les États-Unis et d’autres pays se sont félicités de ces pourparlers, la Corée du Nord continue de proclamer son ferme engagement à l’égard de son programme d’armes nucléaires.

Puisqu’il n’y a aucun changement sur ce point décisif, le département d’État américain appelle à des contrôles financiers plus stricts pour mettre fin à toute circulation illicite d’argent vers ou en provenance du régime, a déclaré M. Hook.

« Nous imposerons des sanctions secondaires lorsque nous le devrons, et c’est quelque chose que la Chine a très bien compris d’après nos conversations », a confié M. Hook.

Ces sanctions pourraient viser d’autres banques et entreprises chinoises, partenaires importantes du régime nord-coréen.

Version anglaise

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