«Vaincre ou mourir»: l’éloge du panache de la première production cinématographique du Puy du Fou

Par Ludovic Genin
9 février 2023 14:36 Mis à jour: 11 février 2023 12:46

« Combattu souvent, battu parfois, abattu jamais ! », la devise de François-Athanase Charette de La Contrie traverse le temps pour s’incarner dans le premier long-métrage du Puy du Fou « Vaincre ou mourir » sorti le 25 janvier. À la surprise générale, le film fait plus de 100.000 entrées la première semaine avec seulement 188 copies. Une « anomalie », tant certains médias se sont ligués contre ce docu-fiction retraçant l’histoire du génocide vendéen.

Qu’est-ce qui explique alors la réussite inattendue de « Vaincre ou mourir » ? Peut-être la recette qui a fait du Puy du Fou le « meilleur parc d’attractions du monde », des spectacles épiques sur les héros français, des costumes et des décors d’époque, des émotions qui se partagent facilement.

Deux salles, deux ambiances

Le destin du film n’était pourtant pas écrit d’avance. Avec un budget de 3,5 millions d’euros (un petit budget pour le cinéma) et tourné en 18 jours, « Vaincre ou mourir » aurait pu pâtir de la mauvaise presse des médias. Libération, Télérama, L’Obs, France Inter, Huffington Post, Le Monde, etc. ont, en effet, redoublé d’imagination pour le disqualifier aux yeux des spectateurs. Le Monde a même publié la tribune des députés LFI Alexis Corbière et Matthias Tavel qualifiant le film de « falsification de l’Histoire », de « culture de l’effacement », d’ « offensive réactionnaire », etc.

Si l’on sort de cette doxa médiatique pour se faire sa propre opinion, on pourra trouver un autre son de cloche avec les retours des spectateurs. Sur le site Allociné, quand la presse notait le film de 1,4/5 (sur 10 critiques, en date du 7 février), les spectateurs le notaient de 4/5 avec un total de 3200 notes et 1400 critiques. Le film atteignait alors les 170.000 entrées pour sa deuxième semaine et était programmé pour une troisième semaine dans près de 300 salles.

Affiche du film « Vaincre ou Mourir (©️Vaincre ou Mourir)

La plupart des critiques des spectateurs sont positives : « Très bon film montrant avec émotion et grand spectacle un pan de l’histoire de France. Il n’y a pas dans ce film les méchants et les bons, mais juste une approche neutre. Dans les deux camps, rien n’est tout bon, ni tout mauvais. Il n’en demeure pas moins l’existence d’un véritable massacre prouvé par de très nombreux écrits dans les deux camps, malheureusement propre à cette période révolutionnaire » a commenté Oasis78.

« Sacrée réussite pour un 1er film. On retrouve dans ‘Vaincre ou Mourir’ ce qui fait le succès du parc du Puy du Fou : un scénario simple et efficace, une super musique, de très beaux costumes et ce petit je ne sais quoi d’émotion et d’héroïsme qui marque après la séance », selon Alban D. Et, cela continue sur des milliers de commentaires.

Pourquoi un tel succès ? La production l’explique : « Ce film ne cherche pas à rouvrir une plaie de l’Histoire, mais il se donne pour vocation de faire œuvre de réconciliation. »

Inspiré de faits réels

Le film s’inspire de faits attestés et documentés par les historiens. Quelques recherches sur Internet permettent de conclure à la réalité historique des scènes jouées dans le film, notamment, la violente répression des forces républicaines entre l’hiver 1793 et le printemps 1794.

Réalisé par Vincent Mottez et Paul Mignot, le film retrace le destin de Charette, ancien général de la Marine Royale, qui prît la tête d’une armée de paysans pour résister aux armées républicaines de 1793 à 1796. En sous-nombre et sans expérience militaire, il inventa une stratégie de guérilla profitant de la connaissance du terrain, des bosquets et des forêts, pour venir à bout de bataillons républicains.

(©️Vaincre ou Mourir)

Pour le réalisateur Vincent Mottez « la Guerre de Vendée est une fresque grandiose et tragique, peuplée de géants, dont François Athanase Charette de La Contrie. Il est non seulement l’un des généraux les plus emblématiques, mais sans doute aussi le plus intéressant pour être porté à l’écran, de par sa longévité dans la guerre, sa stratégie visionnaire et son caractère pétri de contradictions. »

Le film montre en effet que les valeurs de noblesse et d’honneur ne se trouvaient pas uniquement du côté des Vendéens, mais aussi des généraux républicains tels que le général Jean-Pierre Travot interprété par l’acteur Grégory Fitoussi. Des deux côtés, sont montrées des exactions inhumaines s’éloignant de la bienveillance élémentaire — même si les massacres de l’armée républicaine n’ont eu de communes mesures dans l’horreur et le nombre, avec la résistance des Vendéens. Les scènes macabres sont d’ailleurs discrètement abordées, loin de l’horreur qu’elles ont été en réalité. On verra là, une manière de ne pas brusquer le spectateur, pour lui laisser à l’esprit l’image du panache des Vendéens, plutôt que la barbarie des troupes républicaines.

En 1796, Charette sera capturé par le général Travot et déclarera : « Rien ne se perd jamais. » Un écho toujours audible plus de deux cents plus tard, mais moins que le panache blanc que Charette portait à son chapeau et qui le rendait visible de ses ennemis — car « on ne se dérobe pas à l’honneur d’être une cible ».

Pour l’acteur Hugo Becker (Baron noir, Diane de Poitiers), interprète de Charette, « c’est un homme de valeur, un homme de panache, qui a l’héroïsme chevillé au corps (…) Il représente à mes yeux la combativité, la détermination, la passion. C’est quelqu’un pour qui la parole a une valeur, et il tient à la respecter et à l’honorer ».

(©️Vaincre ou Mourir)

Une « œuvre inédite et inclassable »

Le film « Vaincre ou mourir » est inspiré du spectacle « Le Dernier Panache », un des plus grands succès du Puy du Fou. Joué depuis 2016, le spectacle a réuni plus de 12 millions de spectateurs depuis sa création.

On assiste dans le long-métrage à des scènes d’une rare beauté esthétique, proches du spectacle vivant et servies par des reconstitutions historiques d’époque fidèles, accompagnées par une musique d’épopée. On pourrait reprocher le rythme monocorde propre aux docu-fictions historiques, alors qu’en réalité, il s’agit d’une œuvre artistique inédite et inclassable. Un genre nouveau servi par l’expérience des arts vivants du spectacle.

Pour Nicolas de Villiers, président du parc du Puy du Fou, « le cinéma est une discipline artistique nouvelle pour le Puy du Fou, mais notre message reste le même : nous célébrons la grandeur française et mettons en valeur des héros qui nous rendent meilleurs et nous donnent envie de les imiter, car l’homme est fait pour admirer. » Le souhait est de montrer la « part lumineuse de l’histoire française dans un cinéma grand spectacle qui rassemble les spectateurs » autour des valeurs de la chevalerie, de l’honneur, de la loyauté, de la force, du courage, etc.

L’éloge du panache

« Qu’il se sente proche du héros ou tout à fait aux antipodes, le spectateur vibre d’une émotion universelle » peut-on lire sur le site du film. Il se passe en effet quelque chose avec ce film que l’on n’a plus l’habitude de voir au cinéma et qui est plus que du cinéma. Une impression sur l’esprit, des restes d’images et d’émotions d’une autre époque, une envie de se comporter avec plus de panache…

Ce panache que l’on emporte en quittant la salle de cinéma et qui a traversé les siècles jusqu’à nous, ravivant l’intérêt de connaître notre propre histoire et les valeurs qui l’ont construite.

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