Val-de-Marne : un écolier de dix ans assène deux coups de tête à son professeur pendant la classe

Par Paul Tourège
14 décembre 2019 11:49 Mis à jour: 14 décembre 2019 11:49

Bouleversé par l’agression dont il a été victime, l’enseignant est en arrêt maladie et a déposé plainte.

Les faits ont eu lieu le lundi 9 décembre à l’école Paul-Bert de Maisons-Alfort. Un enseignant venait de reprendre son travail après deux semaines d’arrêt maladie, lorsqu’il a été violemment agressé par l’un de ses élèves âgé de seulement dix ans.

Selon Le Parisien, « le professeur essayait de le raisonner lors d’une énième crise de nerfs » quand l’écolier lui a asséné deux coups de tête pendant la classe.

Si l’enseignant n’a pas été blessé, il a quand même été touché au niveau de la pommette. Très choqué, il s’est à nouveau mis en arrêt maladie et a déposé plainte. L’enfant est pour sa part toujours en cours.

D’après les journalistes du quotidien francilien, cet élève scolarisé dans une classe à double niveau CE2/CM2 donnerait du fil à retordre au personnel de l’établissement scolaire depuis la rentrée.

« Mon fils m’a dit qu’il mettait le bazar dans l’école », témoigne le père d’un élève scolarisé à l’école Paul-Bert.

« Il jette des projectiles sur tout le monde, il frappe les élèves, les pousse violemment dans les escaliers. Il arrive qu’il demande à ses camarades d’en frapper d’autres », renchérit une source proche du dossier citée par Le Parisien.

« Nos enfants sont aujourd’hui en danger »

La mère d’un écolier aurait d’ailleurs déposé plainte après que son fils a subi des violences de la part de l’élève concerné.

« Les autres élèves sont évidemment très perturbés », souligne une enseignante de l’école. Une situation que ne laisse pas d’inquiéter les parents des enfants qui fréquentent l’établissement.

« Il faut prendre urgemment cette décision. Nos enfants sont aujourd’hui en danger. Nous apportons aussi tout notre soutien à l’enseignant que nous apprécions beaucoup », observe un parent d’élève.

« On banalise ce type de situation »

Contactée par les journalistes du Parisien, la Direction académique des services de l’Éducation nationale (Dasen) affirme que « l’équipe enseignante a été très fortement accompagnée ». Pour autant, elle n’envisagerait pour l’instant pas de « déplacer » l’enfant dont le comportement pose problème.

« Dans le premier degré, il n’y a pas d’exclusion. Il peut y avoir un déplacement de l’élève pour des besoins éducatifs. Cela intervient quand l’inspecteur constate que l’enfant est en souffrance et l’équipe enseignante fatiguée. Mais auparavant, nous mettons à disposition tout un accompagnement avec l’intervention d’une psychologue scolaire, d’une infirmière, d’un médecin, d’un enseignant régulateur… Hors handicap, plutôt que de sortir un élève de la classe, nous encourageons une co-intervention. Dans le cas de Maisons-Alfort, il ne faut pas oublier que l’enfant est en grande souffrance », explique la Dasen.

« Notre collègue a parfaitement conscience que l’élève est en grande souffrance. Mais cela fait des semaines que nous alertons notre hiérarchie sur cette situation. Mais les psychologues ou les médecins scolaires sont débordés. On préfère nous répéter qu’on ne sait pas faire. L’enseignant de Maisons-Alfort, qui est expérimenté, devait justement être accompagné le jour de sa reprise. Et cela n’a pas été le cas. On banalise ce type de situation », précise le Snuipp-FSU – le syndicat des professeurs des écoles

« Il faut arrêter avec cette omerta »

Selon l’organisme syndical, l’agression dont le professeur de l’école Paul-Bert a été victime est malheureusement « loin d’être un cas isolé ».

« Cela arrive régulièrement mais beaucoup de collègues ne saisissent personne ou minimisent. Il faut arrêter avec cette omerta. Les choses doivent être dites. […] Il ne faut pas banaliser ce genre de chose », confie une institutrice.

Le 18 octobre 2018, une jeune enseignante qui assurait un remplacement dans l’école Joliot-Curie de Villejuif avait déjà été rouée de coups et menacée de mort par un élève de dix ans. Elle s’était vu délivrer une ITT de 28 jours.

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