Le variant américain du marxisme

Par David Flint
11 août 2021 18:47 Mis à jour: 14 août 2021 13:29

Malgré l’existence de la technologie moderne, il n’y a toujours pas de meilleur moyen d’envoyer un message au monde que par un livre bien écrit et publié au moment opportun.

C’est ce qu’a démontré par son dernier livre American Marxism Mark Levin, l’ancien chef de cabinet d’Edwin Mees, procureur général du président américain Ronald Reagan. Aujourd’hui, il est devenu une personnalité médiatique de premier plan faisant partie du contrepoids principal aux organismes médiatiques traditionnels et aux sociétés de médias sociaux qui éloignent de plus en plus le journalisme des principes d’honnêteté, d’exactitude et de véracité.

M. Levin est également l’auteur d’une série d’ouvrages très influents : chacun de ses sept livres a été classé parmi les best-sellers par le New York Times.

Le grand avantage de Levin en tant qu’auteur est le fait que son style, tout en maintenant son intégrité intellectuelle, reste compréhensible et accessible à tous.

Mark Levin prend la parole lors de la Conservative Political Action Conference (CPAC) 2016 tenue à Oxon Hill, le 4 mars 2016. (Saul Loeb/AFP/Getty Images)

Dans son dernier livre, Mark Levin a réussi à révéler le fondement commun des dogmes apparemment sans rapport, sans limites et de plus en plus bizarres qui sont apparus aux États-Unis et qui se sont répandus dans le monde entier ces dernières années. Il réussit à percer le camouflage de séparation soigneusement érigé autour de chaque mouvement basé sur ces dogmes. Il démontre que tous ces mouvements peuvent être ramenés à une source commune : à ce que Winston Churchill a décrit comme le bacille ou la bactérie du marxisme.

Ainsi, Levin établit l’existence du marxisme avec des caractéristiques américaines. Dès le début de son livre, il explique que cette nouvelle forme de marxisme constitue une contre-révolution qui dévore la société et la culture américaines et qui menace de détruire la nation américaine et les autres nations occidentales.

Karl Marx croyait qu’il était inévitable que le prolétariat exploité (classes inférieures) renverse la classe capitaliste et installe une utopie communiste dans laquelle l’État disparaîtrait progressivement. Pourtant, comme le dit Levin, Marx avait tort sur presque tous ses points.

Le fait est que Lénine n’est pas arrivé au pouvoir à la suite d’un soulèvement du prolétariat, mais à la suite d’un coup d’État bolchevique remporté de justesse.

Mao n’a pas non plus installé son règne sur la Chine à la suite d’une révolution prolétarienne ; de toute façon, sans industrialisation, le prolétariat était trop petit en Chine.

Une femme passe devant une statue de Mao Zedong, à Pékin, le 9 octobre 2007. (Guang Niu/Getty Images)

Pendant ce temps, les travailleurs des États-Unis et d’autres pays anglophones n’étaient tout simplement pas intéressés dans une révolution. Ils étaient beaucoup trop conservateurs et de plus en plus prospères économiquement – et dans le cas des États-Unis, très religieux et ayant une grande foi dans l’exceptionnalisme de leur pays.

Ainsi, tout en s’accrochant à l’essence du marxisme, les acolytes de Marx ont cherché à suivre l’instruction fondamentale du marxisme américain : « Jusqu’à présent, les philosophes n’ont fait qu’interpréter le monde de diverses manières ; il s’agit de le changer. »

Herbert Marcuse, un philosophe marxiste d’origine allemande qui a enseigné dans plusieurs des plus grandes universités américaines, a utilisé la liberté que lui offraient ses postes universitaires pour devenir le père fondateur de l’idéologie de la théorie critique – l’idéologie d’où sont issus les mouvements qui prônent la théorie critique de la race, du genre et autres.

Tous ces acolytes actuels de Marx cherchent à détruire la société américaine et, à la fin, toute la société occidentale par le biais d’une lutte sans fin menée contre les « oppresseurs » par de plus en plus de classes ou de groupes déterminés par leur race, orientation sexuelle ou autres critères de division sociale.

Les sciences humaines et sociales regorgent de marxistes militants qui forment des diplômés endoctrinés par la théorie critique et qui œuvrent aujourd’hui dans l’enseignement, les médias, l’administration, le domaine juridique et qui occupent les postes de direction dans des grandes sociétés et dans la politique.

Ainsi, ces gens accomplissent la « longue marche à l’assaut des institutions » – la réponse proposée par le marxiste italien Antonio Gramsci à l’improbabilité d’une révolution prolétarienne.

Le matérialisme dialectique – cette essence du marxisme – déclare que toutes les idées, croyances et institutions, où que ce soit, en Amérique ou dans un autre pays, sont les produits des oppresseurs et, par conséquent, doivent être rejetées et éliminées – et ce, violemment si nécessaire.

En ce qui concerne la race, les paroles sages et paisibles de Martin Luther King qui espérait voir le jour où les gens « ne seront pas jugés selon la couleur de leur peau, mais selon leur caractère » sont désormais anathèmes.

En endoctrinant la jeunesse, les marxistes ont introduit ce que l’écrivain britannique George Orwell avait prédit dans son fameux roman 1984 : un langage qui limite l’étendue de la pensée de chacun – le Newspeak (la novlangue).

Une peinture murale représentant George Orwell et sa citation « La liberté, c’est le droit de dire aux gens ce qu’ils ne veulent pas entendre » à Belgrade, capitale de la Serbie, le 8 mai 2018. (Oliver Bunic/AFP via Getty Images)

Dès lors, le « sexe » a été remplacé par le « genre » pour créer le mythe que le sexe n’est qu’une simple question de choix.

Les nouveaux décrets émanent constamment des marxistes qui donnent des instructions à tout le monde sur ce qu’on peut dire et comment on peut décrire une large gamme de relations et d’événements.

Malheureusement, trop de gens se plient aujourd’hui à ces décrets. Dans le même temps, la religion a été attaquée par des juges militants et retirée de l’enseignement public.

L’acceptation généralisée de la propagande marxiste peut s’expliquer par le fait que les gens sont intrinsèquement programmés pour croire. Comme l’a formulé G.K. Chesterton, un autre écrivain britannique de renom : « Le malheur de nos contemporains n’est pas de ne croire à rien : leur malheur est de croire à tout, à n’importe quoi et à n’importe qui. »

Il faut également souligner le courage de Mark Levin qui dénonce l’approche dogmatique et la promotion de l’idée du réchauffement climatique d’origine humaine – une idée qui avantage Pékin dans sa quête de domination de l’Occident.

Dans le chapitre intitulé Fanatisme du changement climatique, il considère que cette idée fait partie du mouvement visant la décroissance de l’Occident, dont l’objectif a été dénoncé il y a bien longtemps par la philosophe et écrivaine américaine d’origine russe Ayn Rand comme étant « la destruction des vestiges du capitalisme dans l’économie mixte d’aujourd’hui et l’établissement d’une dictature mondiale ».

Mark Levin fait sienne l’opinion de Ian Plimer, professeur émérite de sciences de la terre et de géologie minière, selon laquelle le catastrophisme du changement climatique est « la plus grande fraude scientifique qui ait jamais eu lieu », ainsi que celle du scientifique Robert Carter selon laquelle aucun expert de la planète ne peut dire avec une probabilité crédible « si le climat… deviendra plus chaud ou plus froid ».

Le livre de Levin est important non seulement pour l’Amérique, mais également pour le reste du monde libre. Le monde libre qui est en train de devenir aussi infecté par le variant américain du bacille du marxisme qu’il l’a été par le virus du Parti communiste chinois – le virus, communément connu comme le nouveau coronavirus, dont les gens soutiennent aujourd’hui volontiers qu’il aurait pu être fabriqué dans le laboratoire de Wuhan.

David Flint est professeur émérite de droit connu pour sa direction des Australiens en faveur de la monarchie constitutionnelle et pour avoir dirigé l’Autorité australienne de radiodiffusion. Il a également été président du Conseil de la presse australienne et de l’Association mondiale des conseils de la presse.

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

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