Des volailles « Frankenstein » : L214 dénonce « la génétique de la souffrance » dans un élevage de poulets de LDC

Par Léonard Plantain
1 août 2021 08:11 Mis à jour: 1 août 2021 08:11

L214, l’association de défense des animaux, a publié une nouvelle enquête pointant les conséquences néfastes de la sélection génétique des poulets, dont certaines races ont été créées pour grossir le plus vite possible, engendrant de très nombreux problèmes pour ces animaux.

Des poulets boiteux, d’autres peinant à accéder à la nourriture, à l’eau, voire complètement incapables de se déplacer : l’association de défense des animaux L214 a dévoilé ce jeudi 29 juillet une nouvelle enquête pointant les terribles conséquences de la sélection génétique des poulets par l’entreprise Arrivé (marque Maître CoQ), l’une des filiales du géant LDC.

Cette enquête, présentée par l’actrice Julie Depardieu, présente des images qui ont été tournées en juin dans un élevage de 35 000 poulets situé à Torfou, dans la région des Pays de la Loire :

À travers cette enquête, L214 reproche à l’entreprise d’utiliser une race de poulets issue d’une sélection génétique intensive appelée Ross 308, créée pour que les oiseaux grossissent le plus vite possible. En effet, ces poulets grandissent en 42 jours, soit 4 fois plus vite que dans les années 1950, où il fallait 120 jours à un poulet de chair pour atteindre 1,5 kg, selon un rapport publié en 2016 par la Commission européenne, qui pointait déjà les conséquences néfastes de cette sélection génétique sur la santé des animaux.

Dans son rapport, la Commission a notamment pointé des déformations au niveau de pattes et des problèmes de locomotion car « ces oiseaux passent plus de temps couchés à cause de la douleur », développant ainsi des dermatites de contact, en plus d’une compression des organes vitaux entraînant des problèmes cardiaques et respiratoires, a relevé Sud-Ouest.

Désormais, L214 entend porter plainte contre le groupe LDC, invoquant l’article 2 de l’arrêté du 25 octobre 1982 relatif à l’élevage, à la garde et à la détention des animaux, qui stipule que ceux-ci « ne doivent entraîner, en fonction de leurs caractéristiques génotypiques ou phénotypiques, aucune souffrance évitable, ni aucun effet néfaste sur leur santé ».

L214 fonde aussi sa plainte sur des documents montrant que le programme lumineux auquel sont soumis les poulets est insuffisant et ne respecte pas la réglementation européenne. Ainsi, l’association a demandé à LDC de respecter « un strict minimum » les mesures du European Chicken Commitment : « Races de poulets à croissance moins rapide, lumière naturelle, intensité lumineuse minimale, baisse des densités dans les élevages, enrichissement du milieu de vie et abandon de l’accrochage des poulets encore conscients à l’abattoir », a relevé L214.

De son côté, le groupe LDC a répondu : « Nous sommes conscients que ces images peuvent choquer. Mais les idées développées sont biaisées et simplistes. » Le groupe, qui s’est engagé à améliorer les conditions d’élevage chez tous ses éleveurs d’ici 2025, a notamment assuré que 40 % des volailles élevées pour Maître CoQ, qui met en avant sur son site Internet que « l’animal et son bien-être sont le cœur du métier », sont issues de souches à croissance intermédiaire et lente.

« LDC, leader en Europe de la mise en place de souches à croissance lente, avec l’élevage de poulets en plein air (Label et Bio), s’attache également à proposer des produits français », a indiqué le groupe, qui a ajouté lutter ainsi contre les importations.

Des importations « qui représentent près d’un poulet sur deux vendus en France, alors qu’ils proviennent de pays moins exigeants en termes de bien-être animal », a conclu LDC.

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