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Essais d’armes nucléaires

Vladimir Poutine teste un nouveau drone sous-marin capable d’emporter des charges nucléaires

Donald Trump a ordonné jeudi la reprise des essais d’armes nucléaires des États-Unis, interrompus depuis plus de trente ans, en réaction à une série de déclarations de Vladimir Poutine vantant les nouveaux armements atomiques russes.

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Photo: YAMIL LAGE/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 6 Min.

Donald Trump a ordonné jeudi la reprise des essais d’armes nucléaires des États-Unis, interrompus depuis plus de trente ans, en réaction à une série de déclarations de Vladimir Poutine vantant les nouveaux armements atomiques russes.

Cette annonce du président américain, dénuée pour l’heure de précisions concrètes, a sonné comme un geste de fermeté à quelques minutes de sa très attendue rencontre, à Busan en Corée du Sud, avec son homologue chinois Xi Jinping.

Un ton de plus en plus ferme envers Moscou

L’initiative intervient alors que le président républicain a durci son discours face au Kremlin, après des efforts restés vains pour mettre un terme à la guerre qui ravage l’Ukraine depuis plus de trois ans et demi.

« En raison des programmes d’essais menés par d’autres pays, j’ai demandé au ministère de la Guerre de commencer à tester nos armes nucléaires sur un pied d’égalité. Ce processus commencera immédiatement », a-t-il déclaré sur son réseau Truth Social.

« Les États-Unis possèdent plus d’armes nucléaires que tout autre pays », s’est-il félicité. « La Russie arrive en deuxième position et la Chine loin derrière en troisième, mais elle rattrapera son retard d’ici cinq ans. »

Selon le dernier rapport de l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri), la Russie compte 5 489 ogives nucléaires contre 5 177 pour les États-Unis et environ 600 pour la Chine. Au total, neuf puissances détiennent plus de 12 200 têtes : Russie, États-Unis, Chine, France, Royaume-Uni, Pakistan, Inde, Israël et Corée du Nord.

Poutine vante ses « armes invincibles »

À son arrivée pour son entretien avec Xi Jinping, Donald Trump s’est refusé à tout commentaire sur sa récente et spectaculaire déclaration nucléaire. Celle-ci répond à une série d’annonces du président russe, qui ne cesse depuis plusieurs années d’exhiber les avancées technologiques de son arsenal.

Dimanche, Vladimir Poutine s’était félicité de la réussite de l’essai final du missile de croisière à propulsion nucléaire Bourevestnik, doté selon lui d’« une portée illimitée » et capable de déjouer « presque tous les systèmes d’interception ».

« C’est inapproprié », avait répliqué Donald Trump, exhortant le maître du Kremlin à « mettre fin à la guerre en Ukraine ».

Sans prêter attention à ces propos, Poutine a affirmé dès le lendemain avoir testé un autre système prometteur, le drone sous-marin Poséidon, propulsé par un réacteur nucléaire et capable d’emporter des charges atomiques.

« Aucun autre appareil dans le monde n’est égal à celui-là par sa vitesse et la profondeur à laquelle il opère », a assuré le dirigeant russe, en affirmant qu’il n’existait « aucun moyen de l’intercepter ».

Une diplomatie américaine en quête de résultats

Depuis son retour à la Maison-Blanche, Donald Trump se présente comme un président de la paix. Mais l’échec de son sommet de l’été dernier en Alaska avec Vladimir Poutine semble avoir marqué un tournant.

La semaine dernière, il a reporté sine die une rencontre prévue à Budapest avec le président russe, jugeant inutile de « discuter pour rien ». Peu après, Washington a imposé de nouvelles sanctions visant les hydrocarbures russes.

À l’issue de son entretien avec Xi Jinping, devenu un allié stratégique du Kremlin, le président américain a toutefois assuré que Washington et Pékin allaient « travailler ensemble » pour tenter de mettre fin au conflit ukrainien.

Le spectre d’une nouvelle course aux armements

Washington et Moscou demeurent liés par le traité de désarmement New Start, qui limite à 1 550 le nombre d’ogives stratégiques offensives déployées par chaque partie et prévoit des mécanismes d’inspection. Ces derniers sont suspendus depuis deux ans.

Alors que le traité doit expirer en février prochain, Vladimir Poutine a proposé début octobre de le prolonger d’un an, sans évoquer toutefois une reprise des inspections.

Les relations russo-américaines en matière de contrôle de l’armement restent fragiles. En 2019, lors de son premier mandat, les États-Unis s’étaient déjà retirés du traité sur les armes nucléaires intermédiaires (INF) conclu en 1987.

En 2020, la presse américaine avait par ailleurs évoqué un projet de relance des essais nucléaires voulu par Donald Trump, présenté comme un avertissement adressé à la Russie et à la Chine.

Entre le premier essai nucléaire américain en juillet 1945, dans le désert du Nouveau-Mexique, et le moratoire instauré par George H. W. Bush en 1992, les États-Unis ont conduit 1 054 essais et réalisé deux bombardements atomiques sur Hiroshima et Nagasaki en 1945.