« Nous voyons des différences dans les effets secondaires du cancer chez les personnes recevant ces traitements complémentaires »

31 octobre 2016 07:36 Mis à jour: 29 octobre 2016 23:49
ET : Beaucoup de gens semblent aujourd’hui s’intéresser à des thérapies complémentaires comme le tai-chi, l’acupuncture et la pleine conscience. On ne sait pas si elles sont efficaces. Pourquoi les proposez-vous  dans le cadre des soins ?

Dr. Shahar Lev-Ari : Parce qu’il existe d’innombrables études qui prouvent leur efficacité. Une étude a par exemple démontré les effets de la méditation chez les personnes souffrant d’hypertension artérielle (1). Elle a été réalisée sur environ 20 ans, et a comparé l’espérance de vie de ceux qui ont pratiqué la méditation à ceux ne l’ayant pas pratiqué. Il a été découvert que l’espérance de vie des personnes pratiquant la méditation et qui ont formé leur esprit à se concentrer sur un mantra particulier deux fois par jour pendant 20 minutes, était significativement plus longue que les autres.

Une autre importante étude a examiné les effets du tai-chi chez les patients atteints de la maladie de Parkinson. La pratique du tai-chi combinant la sensibilisation, la respiration, le mouvement, et même une sorte d’exercice de la pensée, sont des mesures très importantes qui ont amélioré la vie des personnes atteintes de la maladie de Parkinson, avec y compris une réduction du nombres de chutes (2).

Cela fonctionne-il bien pour les patients atteints de cancer ?

Il y a eu une très grande étude menée sur des patientes atteintes de cancer du sein (3). Il a été démontré que la pleine conscience avait amélioré la qualité de leur sommeil et de leur état émotionnel. De nombreuses études montrent maintenant que la vie des patients en est améliorée, avec une progression positive de l’état de la maladie.

Tout cela fait donc aujourd’hui partie des soins reçus par les patients atteints de cancer dans votre service?

Oui. Quand un patient arrive au service d’oncologie, l’oncologue peut ouvrir sa fiche de médecine complémentaire et voir quel traitement d’acupuncture a-t-il reçu, quelles médications suit-il, ses informations dans le domaine du rapport entre le corps et l’esprit, son imagerie, ainsi que ce qui lui convient au mieux sur le plan nutritionnel.

Et les médecins s’intéressent vraiment à ces traitements complémentaires ?

Bien sûr. Cela fait partie du processus de soin. Nous voyons des différences dans les effets secondaires et dans le fonctionnement des personnes qui reçoivent la médecine complémentaire de ceux ne l’acceptant pas, et que plus de la moitié de nos patients nous ont été envoyés par des médecins et des infirmières.

Si j’ai un mal de tête, me conseillez-vous de faire du yoga ? Ou plutôt que de prendre des somnifères, d’aller méditer ?

Sur des troubles légers comme des troubles du sommeil,  la recherche a suggéré que le yoga peut remplacer les somnifères. Par exemple, une étude portait sur 400 patientes atteintes de cancer du sein souffrant de troubles du sommeil en suivant les traitements indiqués, et la pratique du yoga s’est montrée aussi efficace que les somnifères.

Il y a également un grand nombre d’études sur l’acupuncture qui ont été en mesure de démontrer qu’en plus de soulager de la douleur, elle peut également réduire l’inflammation, réduire la fatigue et plus encore. Dans le cas de l’arthrite par exemple, en combinaison avec les médicaments conventionnels, l’acupuncture peut non seulement soulager la douleur, mais aussi permettre d’améliorer les indices fonctionnels du patient – le patient peut par exemple marcher sur de longues distances, entre autres bénéfices.

Certaines de vos études de laboratoire parlent aussi beaucoup d’herbes.

Oui, nous avons à l’hôpital un laboratoire unique dans tout le pays : le Laboratoire de plantes médicinales pour le traitement et la prévention du cancer. Nous avons publié un article sur une plante intéressante qui pousse dans les régions chaudes – la moringa. Nous avons par exemple vu  que dans le cas du cancer du pancréas, qui est considéré comme un type de cancer très persistant, l’état de certains patients ayant reçu cette plante s’est amélioré tandis que l’état de leur maladie s’est stabilisé pendant longtemps.
Au laboratoire de l’hôpital, nous avons découvert qu’en combinaison avec les médicaments conventionnels, cette plante permet aux médicaments de mieux fonctionner. Elle permet à la cellule d’entrer dans un état appelé mort cellulaire, de sorte que la cellule cancéreuse se met à mourir. Elle est pour l’instant aux stades des études préliminaires. Ce n’est toujours pas un médicament, mais elle va bientôt entrer en essai clinique.

Comment choisissez-vous les plantes pour vos patients ?

Il nous arrive des centaines de comptes-rendus sur des plantes ayant présenté un effet thérapeutique. Parmi celles-ci, nous cherchons les plus efficaces.

1. American Journal of Cardiology, May 2005.
2. Tai Chi and Postural Stability in Patients with Parkinson’s Disease 2012, The New England Journal of Medicine.
3. Breast Cancer Res Treat, Jan 2012.
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