Wauquiez dans la tempête après ses propos sans filtre devant des étudiants de Lyon

17 février 2018 15:39 Mis à jour: 19 février 2018 15:32

Laurent Wauquiez, président des Républicains (LR) depuis quelques mois, doit affronter sa première tempête avec la diffusion de propos enregistrés à son insu dans lesquels il porte de graves accusations contre Nicolas Sarkozy, Emmanuel Macron ou Gérald Darmanin.

Dans un texte transmis samedi matin à l’AFP, le président de LR a dénoncé des propos « enregistrés de façon illégale, avec des méthodes peu déontologiques qui ouvrent la voie à des suites judiciaires ».

En cause, des extraits sonores diffusés vendredi soir par l’émission Quotidien, dans lesquels on entend notamment M. Wauquiez affirmer, devant les étudiants d’une école de commerce lyonnaise, que Nicolas Sarkozy « mettait sur écoutes pour pomper tous les mails, tous les textos », les portables des membres du gouvernement lors des Conseils des ministres.

https://twitter.com/Qofficiel/status/964574020518793219

Le président d’Auvergne-Rhône-Alpes se dit également « sûr et certain » qu’Emmanuel Macron et ses équipes « ont largement contribué à mettre en place la cellule de démolition » contre François Fillon.

Quant au ministre Gérald Darmanin, qui était visé par une plainte pour viol classée sans suite, mais qui doit affronter une deuxième enquête pour abus de faiblesse, « il sait ce qu’il a fait » et « il va tomber », affirme M. Wauquiez.

Le patron de LR a évoqué samedi des « propos tenus dans le cadre privé d’un enseignement, au cours d’une discussion libre avec des étudiants, parfois sur le ton de l’humour. Ce cours amenait notamment les étudiants à réfléchir sur les rumeurs et les fantasmes qui nourrissent la vie politique ».

« Il n’a par exemple jamais été question dans mon esprit de soutenir qu’on ait fait surveiller des membres du gouvernement dans le cadre du Conseil des ministres », écrit M. Wauquiez.

Sollicité par l’AFP, l’entourage de Nicolas Sarkozy « dément formellement cette grotesque histoire d’écoutes ». Laurent Wauquiez « s’est excusé » auprès de l’ancien chef de l’Etat, « qui en a pris note », a-t-on ajouté de même source.

« Je n’ai pas de commentaire à faire sur les propos étonnants de M. Wauquiez. Ce que je peux vous dire, c’est que je regarde cela en me disant qu’il y a de drôles d’enseignements dans de drôles d’écoles de commerce », a de son côté réagi M. Darmanin, à Auch, en marge du congrès des maires du Gers.

Cet enregistrement constitue un accroc dans la présidence de M. Wauquiez, dont la ligne est contestée au sein de la droite. Ces derniers jours, l’ancien maire du Puy-en-Velay bénéficiait d’une séquence plutôt favorable, avec une remontée notable dans plusieurs sondages auprès de son propre électorat, après deux élections législatives partielles remportées par LR face à des candidats de la majorité.

Petite ombre au tableau : son appel à la démission de Gérald Darmanin, démarche dont il explique lui-même dans les extraits diffusés qu’elle l’a « mis en minorité » au sein de LR. Et M. Wauquiez de relater une discussion avec des responsables du parti, lors de laquelle il s’est demandé: « il y en a combien qui se disent : +pourvu que ça n’arrive pas+ ».

« Cynisme », « outrecuidance », « théorie du complot »… a résumé sur BFM TV Christophe Castaner, délégué général de LREM, à pour qui M. Wauquiez « n’aime personne et donc, flingue à tout-va ».

Pour le vice-président de LR Guillaume Peltier, « la méthode discrédite l’ensemble. On peut couper, on peut tronquer… (…) C’était un cours de jeu de rôles sur des situations irréelles, exceptionnelles liées aux rumeurs dans le monde politique ».

LG avec l’AFP

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