Xi Jinping, l’invasion de Taïwan, et les semi-conducteurs

Par Aymeric Belaud, Chargé d'études Diplômé en Science politique de l'Institut Catholique de Vendée et en Sciences politiques et Affaires publiques à HEIP
14 octobre 2022 22:40 Mis à jour: 14 octobre 2022 22:43

Alors que le monde a les yeux rivés sur la guerre en Ukraine, menée par l’impérialiste néo-soviétique Poutine, une autre catastrophe pourrait se produire si le monde libre ne réagit pas.

Dans un article paru dans le Wall Street Journal, Vivek Ramaswamy et Mike Pompeo –  respectivement président exécutif de Strive Asset Management, qui détient des sociétés de semi-conducteurs, et ancien secrétaire d’Etat américain – s’inquiètent d’une possible annexion de Taïwan. Alors que Xi Jinping sera très probablement réinvesti pour un troisième mandat à la tête du Parti communiste chinois (PCC), il a déclaré sans ambiguïté que la reconquête de Taïwan est un pilier de son programme de rajeunissement national et un objectif national vital. L’annexion de Taïwan pourrait, en effet, lui permettre d’affirmer sa domination et de détourner l’attention des Chinois des problèmes intérieurs.

Cette annexion serait, bien sûr, une agression honteuse d’un régime totalitaire contre un pays du monde libre, mais elle serait aussi une catastrophe économique mondiale. La Taiwan Semiconductor Manufacturing Company (TSMC) produit plus de la moitié des semi-conducteurs de pointe du monde dont 90% des puces les plus avancées qui alimentent les iPhones d’Apple, les processeurs d’AMD et les Snapdragon de Qualcomm utilisé dans de nombreux téléphones Android. Le président de TSMC expliquait à CNN en juillet dernier que si la Chine venait à envahir Taïwan, « les installations TSMC deviendraient inopérantes ». Comme le disent les auteurs de l’article du WSJ, « si TSMC ne peut pas produire de puces, l’économie mondiale va s’effondrer. Si TSMC est toujours en mesure de produire des puces mais que la Chine dicte les conditions d’accès, les entreprises qui dépendent de TSMC et d’autres sociétés taïwanaises de semi-conducteurs seront à la merci des exigences de Pékin. »

Les États-Unis ont déjà fait l’expérience d’une pénurie de puces, en 2021, qui a provoqué des pertes estimées à 210 milliards de dollars dans l’industrie automobile ! Une interruption d’un an de la production de semi-conducteurs à Taïwan entraînerait une perte de revenus de 490 milliards de dollars pour les fabricants d’appareils électroniques.

Ainsi, si la défense de Taïwan est une obligation morale face au totalitarisme du PCC, elle est également un impératif économique qui concerne tous les pays occidentaux. La France, comme les autres États de l’Union européenne, doivent prendre leurs responsabilités et se positionner sur la souveraineté taïwanaise.

Article écrit par Aymeric Belaud, avec l’aimable autorisation de l’IREF.

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