Zelensky prêt à négocier, ouvert à des pourparlers de paix au plus haut niveau à Jérusalem

Par Tom Ozimek
13 mars 2022 19:21 Mis à jour: 13 mars 2022 19:27

Samedi, le président ukrainien Volodymyr Zelensky s’est déclaré prêt à organiser des pourparlers de paix au plus haut niveau avec la Russie, en indiquant Jérusalem comme lieu possible et en exprimant l’espoir que le Premier ministre israélien Naftali Bennett puisse aider à négocier un accord.

Zelensky a déclaré aux journalistes étrangers, lors d’un point de presse à Kiev, que la tenue de négociations de moindre niveau en Biélorussie, en Russie ou en Ukraine serait « peu constructive », préconisant davantage une « réunion de chefs d’État », à Jérusalem éventuellement.

Il s’est montré favorable à ce que Naftali Bennett soit le médiateur entre les parties belligérantes et a demandé qu’Israël fasse partie des garants de la sécurité de l’Ukraine.

« Nous y sommes globalement favorables », a déclaré Zelensky se référant à l’idée que Bennett joue le rôle de médiateur pour la paix. « Je suis personnellement d’accord pour que qui que ce soit assure cette médiation… Attention, je ne dis pas que Bennett soit ‘n’importe qui’ parce que je pense qu’il est en mesure de jouer ce rôle important », ajoutant qu’« il serait très bon d’avoir une telle médiation. »

Bennett, à la demande de l’Ukraine, a rencontré Vladimir Poutine samedi dernier et s’est depuis entretenu par téléphone à plusieurs reprises avec lui et Zelensky.

Moscou n’a que peu évoqué ces efforts de médiation israéliens, par contre Poutine a fait preuve d’optimisme à différents moments des négociations entre les délégués ukrainiens et russes en Biélorussie, affirmant qu’il avait constaté une évolution positive au cours des discussions.

« Il y a certains développements positifs là‑bas, d’après ce que les négociateurs de notre côté m’ont rapporté », a‑t‑il déclaré vendredi lors d’une réunion avec son homologue biélorusse Alexandre Loukachenko, selon l’agence de presse russe Tass.

Vladimir Poutine n’a pas donné plus de détails, se contentant de dire qu’il « parlera de tout cela plus tard ».

Les discussions au plus haut niveau qui se sont tenues jeudi à Antalya, en Turquie, entre les ministres des Affaires étrangères de la Russie et de l’Ukraine n’ont débouché sur aucun progrès concernant un cessez‑le‑feu de 24 heures qui aurait permis l’évacuation des civils des villes assiégées.

Pour sa part, commentant les différents cycles de négociations entre la Russie et l’Ukraine qui ont eu lieu jusqu’à présent, Zelensky a déclaré qu’aucun progrès substantiel n’avait été réalisé en raison des « ultimatums » posés par la partie russe, jugés inacceptables par l’Ukraine.

Des soldats ukrainiens montent la garde à Irpin, au nord de Kiev, le 12 mars 2022. (Sergei Supinsky/AFP via Getty Images)

Moscou a exigé de l’Ukraine de stopper toute action militaire, de s’engager à ne jamais adhérer à l’OTAN, d’inscrire la neutralité dans sa constitution, de considérer la Crimée comme un territoire russe et de reconnaître l’indépendance des régions de Donetsk et de Louhansk, contrôlées par les séparatistes.

Zelensky avait auparavant indiqué qu’il était ouvert à un compromis avec Poutine sur certaines de ses principales exigences pour mettre fin à l’offensive en Ukraine, notamment en ce qui concernait l’adhésion à l’OTAN et le statut des territoires contestés, mais il a insisté sur le fait que ses forces ne capituleraient pas.

« Je suis prêt à dialoguer, mais nous ne sommes pas prêts à nous rendre », a insisté Zelensky dans une interview accordée à ABC News mardi.

Samedi, Zelensky s’est dit « heureux » de voir la Russie prête à entamer des discussions sérieuses « au lieu de lancer des ultimatums ».

« Nos diplomates travaillent et discutent des détails des dates qui nous conviendrons à nous comme à la Russie », a‑t‑il ajouté.

Selon Zelensky, des milliers de personnes ont été tuées en Ukraine par les forces russes du « fait que la Russie n’a pas une seule fois confirmé la possibilité d’une rencontre. »

« Et cela relève entièrement de leur responsabilité », a‑t‑il ajouté.

Le porte‑parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a annoncé vendredi que le conflit cesserait dès que l’Occident prendrait les mesures nécessaires pour répondre aux préoccupations de la Russie, à savoir le massacre de civils dans les régions ukrainiennes contrôlées par les séparatistes pro‑russes et l’expansion de l’OTAN vers l’est.

« Gardons bon espoir. Cela doit être fait. Ensuite, tout cela prendra fin », a‑t‑il dit.

Poutine a décrit l’invasion comme une « opération militaire spéciale » visant à démilitariser l’Ukraine et à faire basculer son gouvernement, un double objectif qu’il a appelé « démilitarisation et dénazification » et qui, selon lui, était nécessaire pour protéger les populations russophones vivant dans les régions de l’est de l’Ukraine contrôlées par les séparatistes pro‑russes contre « des abus et un génocide ».

Les responsables ukrainiens et leurs alliés occidentaux affirment que tout cela n’est qu’un prétexte à l’expansion territoriale de la Russie et à l’assujettissement de l’Ukraine, qui, selon Poutine, n’est pas digne d’être un État.

Le conflit entre la Russie et l’Ukraine a poussé 2,6 millions de civils à quitter leur foyer, selon les Nations unies. Le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a décrit cet exode comme « la crise de réfugiés la plus rapide d’Europe depuis la Seconde Guerre mondiale ».

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