À l’intérieur de la zone anarchique et auto-déclarée «autonome» de Seattle

Par Bowen Xiao
19 juin 2020 07:39 Mis à jour: 19 juin 2020 07:40

SEATTLE – Au cœur du centre de contre-culture de la Cité d’Émeraude se trouve la « zone autonome de la colline du Capitole », ou ZACC, une zone de non-droit occupée par des manifestants quand des policiers ont abandonné leur bâtiment de la cité est après une semaine d’affrontements.

Un coup d’œil rapide sur la zone – qui couvre environ six blocs de maisons et un parc – fait apparaître des images d’un festival de musique, ou d’une « fête de quartier », comme le décrit le maire de la ville. Mais la réalité n’est pas aussi rose que le décrivent certains, car il existe des témoignages de violence, d’intimidation et de prétendus « seigneurs de la guerre » qui proposent un système de règles violent.

La première chose qui attire l’attention après être entré dans la zone « sans droits » sont les graffitis. Des symboles anarchistes, des images pro-Black Lives Matter, des messages pro-révolution et des graffitis anti-police sont peints à la bombe ou gribouillés à la craie sur presque toutes les surfaces.

Certains annoncent simplement « Fin de l’Amérique », tandis que d’autres affirment : « Vol à l’étalage dans le futur ».

Les habitants de la ZACC ont installé des tentes, des toilettes publiques, des stands de « nourriture gratuite » (grâce à des dons), et des stands de nourriture payante ont fait leur apparition. Des tentatives d’exploitation agricole ont eu lieu dans toute la zone et des barricades improvisées ont été mises en place pour isoler la zone du monde extérieur. La cellule des socialistes démocrates d’Amérique de Seattle a également installé un stand à l’intérieur.

L’une des entrées de la zone a été baptisée zone autonome de la colline du Capitole (ZACC) à Seattle, dans l’État de Washington, le 14 juin 2020. (The Epoch Times)

La perte du bâtiment du quartier est de la ville a paralysé la capacité d’intervention des forces de l’ordre de la ville, ce qui représente une préoccupation majeure. Certaines entreprises locales ont également été touchées, comme Trader Joe’s Capitol Hill, qui a annoncé le 13 juin qu’il fermerait ses portes pour une durée indéterminée « en raison des troubles persistants de la région ».

La chef de la police de Seattle, Carmen Best, a déclaré que « les appels de service ont plus que triplé », ajoutant que « ce sont des appels d’urgence » pour « viols, vols et toutes sortes d’actes violents » qui « se sont produits dans la zone que nous ne sommes pas en mesure d’atteindre ».

La zone, que certains à l’intérieur veulent rebaptiser CCOM (Colline du Capitole occupée par des manifestants), a été conquise pour la première fois le 8 juin.

Les manifestants présents à l’intérieur ont dressé une liste de revendications en constante évolution, dans un post publié sur Medium, qui comprend entre autres la suppression du département de police de Seattle, de l’appareil de justice pénale qui y est rattaché, et des dédommagements en faveur des victimes de brutalités policières.

Décourageant

Car Tender, un atelier automobile situé au Capitol Hill, à environ une centaine de mètres de ZACC, a été cambriolé le 14 juin.

Le propriétaire et sa famille ont réussi à arrêter le suspect, qui a tenté de voler de l’argent et de mettre le feu à leur magasin, mais ils ont ensuite dû le laisser partir, car les agents de police ne sont pas arrivés, même après avoir passé plusieurs appels au 911.

Matt McDermott, le fils du propriétaire, a expliqué qu’ils avaient été informés par leurs voisins de la présence sur leur parking d’une personne qui brandissait un marteau et tentait d’entrer par effraction.

« Nous avons appelé la police plusieurs fois sans succès – ils ne sont jamais venus », a déclaré M. McDermott au journal Epoch Times. « C’est vraiment décourageant quand vous appelez, vous espérez qu’ils arrivent. »

Matt McDermott a déclaré qu’il savait que les policiers voulaient les aider, mais qu’ils ne pouvaient pas le faire pour des raisons politiques. Il a ajouté qu’il espérait voir la mairie et le bureau du gouverneur collaborer pour trouver une solution « pour permettre aux forces de police de revenir et d’aider les citoyens ».

« Ils sont demandés, on a besoin d’eux et ils veulent être ici », a-t-il déclaré, en faisant référence aux forces de la loi.

Alors qu’ils procédaient à l’arrestation du suspect, une foule de gens de la ZACC se sont précipités vers leur magasin, leur disant qu’ils devaient laisser partir le suspect. On ne sait pas exactement pourquoi les manifestants ont envahi leur propriété.

« Entre 500 et 1 000 personnes menaçaient de nous tuer si nous ne relâchions pas le gars que nous avons attrapé en train d’essayer de brûler notre bâtiment », a déclaré M. McDermott.

Les vidéos de la scène montrent des manifestants qui renversent la clôture du magasin et se ruent sur la propriété. Certains manifestants ont tenté de retenir ceux qui chargeaient.

Un résident de la ZACC a déclaré avoir choisi, avec quelques autres de son entourage, de partir vivre ailleurs. Cette personne, qui a choisi de rester anonyme, a déclaré à KIRO 7, affilié de CBS, que la manifestation était devenue « un mouvement différent ». D’autres résidents ont soulevé des questions de sécurité.

Cette zone a suscité la colère du président américain Donald Trump, qui a appelé le maire de Seattle et le gouverneur de Washington, tous deux démocrates, à « reprendre » la ville. Le président Trump a qualifié ceux qui ont pris le contrôle de la région de « terroristes nationaux ».

Le « chef de guerre »

Il existe des vidéos mettant en scène des habitants armés à l’intérieur de la ZACC, mais il y a une personne en particulier qui se fait remarquer – un artiste hip-hop local qui est devenu l’un des leaders de facto de la zone et qui a été qualifié de « seigneur de la guerre ».

Le rappeur Raz Simone, de son vrai nom Solomon Samuel Simone, a rejeté le qualificatif de « chef de guerre terroriste » dans une interview accordée le 13 juin au journal Epoch Times à l’intérieur de la ZACC. Des rapports en ligne brossent un tableau différent.

Au cours de la première nuit qui a suivi l’évacuation du commissariat de Seattle, Raz Simone, qui portait un AK-47 sur l’épaule et un pistolet sur la hanche, aurait crié : « C’est la guerre ! » en utilisant un mégaphone et a « ordonné aux paramilitaires armés de garder les barricades à tour de rôle », selon le City Journal, un magazine de politique urbaine.

Raz Simone a nié avoir porté une arme à feu à l’époque.

« Je ne suis absolument pas un chef de guerre terroriste, un monarque, ou l’un de ces noms qu’on m’a donnés. C’est complètement faux », a déclaré Raz Simone au journal Epoch Times.

« Quand j’ai entendu ça aux infos, une partie de moi était en train de mourir de rire, et une partie de moi se disait : ‘C’est une accusation effrayante’, parce que je sais ce que ça fait – c’est comme un coup de sifflet pour tout Américain patriote, ils vont venir ici et éliminer le chef de guerre terroriste. »

Une vidéo montre Raz Simone en train de remettre un long fusil à quelqu’un d’autre de la zone. Selon le journaliste Andy Ngo, « les armes à feu, les armes et les drogues sont omniprésentes dans la zone ‘sans flic’ et ses environs ».

Selon le Washington Times, plusieurs comptes Twitter ont dépeint Raz Simone comme une sorte de chef de guerre du quartier de Seattle, où il remplace la police et les autorités municipales. Une vidéo de Raz Simone le montre en train d’essayer d’empêcher un homme de réaliser des graffitis avant que la confrontation ne se transforme en bagarre.

Raz Simone, qui portait un pistolet sur lui pendant l’interview, a affirmé qu’il le portait à découvert uniquement pour se défendre.

Tiré du journal Epoch Times

Le saviez-vous ?

Epoch Times est un média indépendant, différent des autres organisations médiatiques. Nous ne sommes influencés par aucun gouvernement, entreprise ou parti politique. Notre objectif est d’apporter à nos lecteurs des informations factuelles et précises, en étant responsables envers notre lectorat. Nous n’avons d’autre intention que celle d’informer nos lecteurs et de les laisser se faire leur propre opinion, en utilisant comme ligne directrice les principes de vérité et de tradition.

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.