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Elon Musk

L’UE frappe fort contre le réseau social d’Elon Musk avec une amende de 120 millions d’euros à X

L'Union européenne a infligé vendredi une amende de 120 millions d'euros à X, le réseau social d'Elon Musk, au risque de raviver les tensions avec l'administration du président américain Donald Trump.

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Elon Musk, lors du Forum d'investissement américano-saoudien au John F. Kennedy Center for the Performing Arts à Washington, DC, le 19 novembre 2025.

Photo: BRENDAN SMIALOWSKI/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 5 Min.

Avant même l’annonce officielle de cette sanction, le vice-président américain JD Vance avait pris position contre la démarche européenne. « L’UE devrait défendre la liberté d’expression au lieu de s’en prendre à des entreprises américaines pour des foutaises », a-t-il déclaré, s’attirant immédiatement un message de remerciement d’Elon Musk.

Bruxelles rejette toute accusation de censure

La vice-présidente de la Commission européenne chargée du numérique, Henna Virkkunen, a fermement répondu aux critiques lors d’un point presse. L’amende contre X « n’a rien à voir avec de la censure », a-t-elle affirmé. « Nous ne sommes pas là pour imposer les amendes les plus élevées, mais pour nous assurer que nos lois sur le numérique soient respectées ».

Une première sanction historique sous le DSA

La sanction annoncée par Bruxelles constitue la première amende imposée à une plateforme dans le cadre du règlement sur les services numériques (DSA). Cette législation phare, entrée en vigueur il y a deux ans, vise à combattre les contenus illégaux et dangereux en ligne en imposant des obligations renforcées aux plus grandes plateformes opérant dans l’UE.

Le dossier des coches bleues au cœur du litige

Cette amende sanctionne uniquement les infractions notifiées en juillet 2024 à X. À cette date, l’UE avait simultanément accusé la plateforme de plusieurs manquements : tromperie des utilisateurs avec les coches bleues censées certifier les sources d’informations, transparence insuffisante concernant les publicités, et non-respect de l’obligation d’accès aux données internes par des chercheurs agréés.
Les coches bleues étaient initialement attribuées par l’ex-Twitter aux utilisateurs au terme d’un processus de vérification de leur identité, afin d’aider à déjouer les impostures. Toutefois, après avoir racheté le réseau social en 2022 pour 44 milliards de dollars et l’avoir rebaptisé X, Elon Musk a réservé ces badges aux abonnés payants, risquant selon Bruxelles d’induire les utilisateurs en erreur.

Des investigations toujours en cours

Entre-temps, l’UE a élargi son enquête sur X à des soupçons de non-respect de ses obligations en matière de contenus illégaux et de désinformation, mais n’a pas encore terminé ses investigations sur ces autres aspects.

Un dossier à haute tension politique

Ce dossier a pris une dimension hautement politique en raison de la proximité très forte entre Elon Musk et le président américain Donald Trump, jusqu’à leur rupture fracassante en juin. Ces dernières semaines, les relations entre les deux milliardaires se sont quelque peu réchauffées, sans être revenues au beau fixe.
Quoi qu’il en soit, Washington n’a cessé cette année de critiquer les lois européennes contre les abus des géants de la tech, les accusant de cibler les champions américains. Fin novembre, des responsables américains en visite à Bruxelles ont appelé l’Europe à assouplir ces lois en échange d’une baisse des droits de douane américains sur l’acier européen.
Cette forme de marchandage a été aussitôt rejetée par les responsables européens, qui ont réaffirmé le droit souverain de l’Union européenne à adopter et appliquer ses propres lois.

Une sanction mesurée, selon Bruxelles

La Commission a défendu le montant de la sanction prononcée contre X, alors qu’elle pouvait théoriquement, pour chacune des infractions constatées, frapper le fournisseur de la plateforme à hauteur de 6 % de son chiffre d’affaires mondial annuel.
« Nous avons estimé que c’était proportionné », a expliqué Mme Virkkunen, ajoutant que cela prend en compte « la nature, la gravité et la durée des infractions commises ».
Elle a néanmoins rappelé que les investigations concernant la désinformation et les contenus illégaux sur X se poursuivaient et s’est dit attendre qu’elles soient bouclées « plus vite ».

TikTok évite la sanction

Parallèlement, la Commission a annoncé avoir accepté des engagements de la plateforme d’origine chinoise TikTok qui répondaient à des griefs qu’elle lui avait adressés, concernant ses obligations de transparence en matière de publicité.
Avec AFP