À Mayotte, l’État veut toujours détruire 1000 logements insalubres

Par Epoch Times avec AFP
19 mai 2023 11:26 Mis à jour: 19 mai 2023 11:41

L’État prévoit toujours de détruire à Mayotte dans les prochains mois « 1000 cases identifiées » comme étant des logements insalubres, a indiqué vendredi le préfet de ce département français de l’océan Indien lors d’une visite dans le quartier de Cavani, à Mamoudzou.

Les autorités françaises ont déployé depuis avril des forces de l’ordre en nombre à Mayotte pour préparer une série d’interventions de police regroupées sous le nom de Wuambushu (« reprise » en mahorais). Cette opération vise à déloger les migrants en situation irrégulière, pour la plupart venus des Comores voisines, des bidonvilles insalubres du département le plus pauvre de France.

« Les gens vivent dans des conditions insupportables »

Lors d’une visite ouverte à la presse tôt vendredi à Cavani (nord-est), le préfet, Thierry Suquet, a réaffirmé sa ferme volonté de « lutter contre l’habitat insalubre ». « Les gens vivent dans des conditions insupportables, ils mettent leur vie en danger », a-t-il insisté. Une quinzaine d’agents de l’Agence régionale de santé, de la préfecture et de travailleurs sociaux étaient présents à ses côtés pour identifier les cases en tôle à démolir.

À Cavani, « nous en avions recensé 90 par vue aérienne mais nous en avons déjà dénombré 10 de plus », a souligné Psylvia Dewas, en charge de la résorption de l’habitat insalubre à la préfecture. « Les travailleurs sociaux reviendront ensuite pour réaliser des enquêtes sociales dans le but de proposer des solutions de relogement aux familles », a-t-elle assuré.

Démolition « même si les familles refusent les propositions »

Selon le préfet, sur les 1000 logements identifiés pour être démolis à Mayotte, « 300 ont déjà fait l’objet d’enquêtes sociales ». Les personnes en situation régulière se verront proposer « une solution de relogement au fur et à mesure » mais, a-t-il prévenu, « le principe de démolition n’est jamais remis en question, même si les familles refusent les propositions ».

« Nous ne savions pas qu’ils allaient détruire nos maisons », lance Nadjim Rouzounati, mère de trois enfants, devant le numéro « 62 » qui vient d’être marqué à la bombe sur la case de son voisin à Cavani. Cette femme en situation régulière habite ici depuis près de 30 ans. « Et maintenant, on va aller où ? », s’inquiète celle qui n’a pas encore reçu de proposition de relogement.

La démolition du bidonville de Cavani devrait intervenir « dans deux à quatre mois », selon le préfet.

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