Affaire Kenzo lors du match AC Ajaccio-Marseille, trois supporters jugés en août

Kenzo et son père ont été agressés par des supporters d'Ajaccio au stade François-Coty le 3 juin 2023.
Photo: PASCAL POCHARD-CASABIANCA/AFP via Getty Images
Trois supporters de l’AC Ajaccio vont être jugés pour « violences aggravées » le 25 août pour l’agression du petit Kenzo et sa famille en marge du match entre le club corse et l’Olympique de Marseille le 3 juin, a indiqué mercredi le procureur d’Ajaccio.
« Les trois mis en cause, âgés d’une vingtaine d’années, inconnus de la justice (…), se verront remettre une convocation » mercredi après-midi pour être jugés par le « tribunal correctionnel d’Ajaccio le 25 août à 10h30 », a précisé dans un communiqué Nicolas Septe, le procureur de la République d’Ajaccio. Ils seront poursuivis pour « violences aggravées au sein d’une enceinte sportive et extorsion par violence du maillot commise sur le père de Kenzo ».
« Un placement sous contrôle judiciaire prévoyant une interdiction de fréquenter une enceinte sportive sera également requis jusqu’au jugement », a indiqué le magistrat. La garde à vue d’un quatrième supporter, « soupçonné un temps d’avoir mis le feu au maillot de l’OM » arraché au père de Kenzo, avait été levée mardi « sans qu’il n’ait pu être établi ou même corroboré le fait que ce maillot a effectivement été brûlé, comme cela avait été initialement rapporté », a ajouté le magistrat.
« Deux présentations des faits s’affrontent »
Les trois mis en cause « ont tous donné une version des faits (…) en très net retrait avec les déclarations constantes des victimes, notamment s’agissant des coups portés sur le père de Kenzo », a souligné M. Septe, en précisant que « le jeune Kenzo a maintenu avoir été « bousculé » dans la loge ». « Ils nient en particulier avoir commis une quelconque violence sur le jeune Kenzo », l’un des protagonistes admettant néanmoins « que le ton employé à l’égard du père » et « leur comportement » avaient pu « impressionner et choquer Kenzo et son frère », détaille le procureur.
« Deux présentations des faits s’affrontent », rapporte le procureur : « Celle défendue par le père de Kenzo, qui maintient avoir été insulté et frappé à deux reprises dans la loge pendant que son fils Kenzo âgé de 8 ans et son autre fils étaient présents ». Il assure également avoir été « obligé, sous la pression du groupe, de leur donner son maillot de l’OM ».
En contradiction se trouve la version « des trois gardés à vue, qui admettent s’être rendus dans la loge en question après avoir été provoqués par le père de Kenzo alors qu’il tenait en main le maillot de l’OM ». Selon eux, « quatre personnes se seraient effectivement rendues dans la loge » pour « demander au père de Kenzo de leur donner le maillot, et ce sans violence ».
« Retentissement traumatique avéré » et ITT
« Les examens médicaux réalisés sur les victimes » font état « d’un retentissement traumatique avéré et d’une incapacité totale de travail (ITT) allant de 1 à 2 jours sur le père de Kenzo, Kenzo, son frère et leur mère », a encore précisé le procureur, en saluant le travail de la police et « la coopération » de l’AC Ajaccio.
Kenzo, jeune supporter de huit ans de l’Olympique de Marseille, atteint d’un cancer au cerveau, avait été invité le 3 juin en Corse pour réaliser son « rêve » de rencontrer des joueurs du club de Ligue 1.
Cette affaire a suscité des réactions jusqu’au président Emmanuel Macron, qui a demandé des sanctions « claires et fortes ». La Ligue de football professionnel (LFP) et l’ACA ont déposé une plainte.

Articles actuels de l’auteur
0
Commentaires
Pas encore de commentaires - écrivez le premier commentaire sur cet article.









