Agriculture, un an après la création des GIEE

17 février 2016 07:00 Mis à jour: 16 février 2016 21:41

Vendredi dernier, les agriculteurs ont encore une fois manifesté leur colère. Fumier, barrages, feu de pneumatiques ont rendu la vie pénible aux automobilistes dans plusieurs régions françaises. Pourtant cela s’est produit le lendemain de l’annonce d’une baisse générale des cotisations sociales pour l’ensemble des agricultures.

Loin des feux des projecteurs, les Groupements d’intérêt économique et environnemental (GIEE) fêtent cette semaine leur premier anniversaire.

Alors que leur nombre a été multiplié par 20 en l’espace d’un an, leur impact représente une aiguille dans une botte de foin. Pourtant, la transition écologique en agriculture pourrait bien être la solution à l’impasse dans laquelle se trouve l’agriculture conventionnelle.

Que sont les GIEE ?

Les GIEE ont été instaurés par la loi d’avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt de 2014. Il s’agit d’un groupement d’agriculteurs qui ont pour vocation de soutenir la transition écologique de la production agricole vers une agriculture plus respectueuse de l’environnement impliquant l’ensemble des acteurs de la production agricole. L’un de ses avantages est une majoration des aides de l’État et une relocalisation de la production.

La question est : sommes-nous prêts à payer plus pour aider cette transition ?

À leur lancement au Salon de l’Agriculture 2015, 11 GIEE ont été créés sous la coupelle du ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll. Au 31 janvier 2016, ce nombre est passé à 240, dont un en Île-de-France. Les projets sont variés et concernent l’élevage, le maraîchage, la commercialisation des produits, ainsi que toute une panoplie d’actions locales.

Une transition est-elle possible ?

La France est l’une des premières puissances agricoles européennes et mondiales. Son agriculture industrielle est tournée vers l’export massif. Mais le revers de la médaille montre sa face plus sombre. Cette production massive subit les fluctuations capricieuses du marché alimentaire mondial.

Les agriculteurs français, équipés de matériel industriel onéreux et accablés par les crédits, ne peuvent ni faire face aux importations des pays en développement où les conditions de travail sont plus souples, ni s’imposer sur le marché national. Le système agricole industriel français a atteint sa limite systémique que ce soit à l’export ou sur le marché local. La transition vers les GIEE semble inévitable, elle devrait être accompagnée d’un coup de main substantiel de l’État.

La transition ne fera certes pas que des heureux, ni dans les rangs des agriculteurs étranglés par les dettes ni auprès des consommateurs. La question étant, sommes-nous prêts à payer plus pour aider cette transition, pour une agriculture qui respecte l’environnement, la vie animale et accessoirement notre santé ?

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