Amiens : touchée par la détresse d’un jeune SDF et de son chien, elle leur offre une nuit d’hôtel

Par Paul Tourège
8 février 2020 00:44 Mis à jour: 8 février 2020 00:44

Bouleversée par le sort d’un sans-abri et de son chien, une avocate a décidé de leur venir en aide. Un geste généreux qui finira par emporter l’adhésion d’un directeur d’hôtel et de son personnel.  

C’est une belle histoire que rapportent les journalistes de France 3. À l’occasion d’un déplacement professionnel à la cour d’appel Amiens où elle devait plaider un dossier, une avocate croise la route de Pierre et de son chien White dans une rue du centre-ville. La vision du jeune homme en train de faire la manche avec son animal de compagnie émeut profondément l’avocate.

« Il faisait froid et je me suis arrêtée pour lui parler et lui donner de l’argent pour se nourrir et nourrir son chien, et puis, je me suis dit que je pouvais peut-être le soulager plus qu’en l’aidant à se nourrir pour une journée », a-t-elle expliqué.

Elle décide alors de leur offrir une chambre d’hôtel afin que Pierre et White puissent bénéficier d’une nuit au chaud.

« Une nuit d’hôtel ne me mettrait pas sur la paille, mais pour lui ce serait 24 heures de répit, l’accès à un lit, à un endroit chaud et confortable, l’accès à des toilettes, à une douche, un luxe inouï pour quelqu’un qui vit dans la rue. »

« Je ne voulais pas être intrusive ou autoritaire dans sa vie privée. Ce geste était à ma portée, alors je l’ai fait », poursuit la membre du barreau de Beauvais.

« Il m’a remercié mille fois. Pierre est un jeune homme très poli et bien élevé. Son chien est également très gentil et calme », ajoute-t-elle.

Une déconvenue passagère

Son interlocuteur lui précise toutefois qu’il n’a pas de pièce d’identité à présenter à la réception de l’hôtel où elle compte faire une réservation. L’avocate lui demande alors l’autorisation de le prendre en photo afin de pouvoir montrer son visage au personnel de l’hôtel.

Elle se présente ensuite à la réception de l’établissement où elle expose sa démarche. D’abord surprise, la réceptionniste finit par accepter la réservation et le règlement de l’avocate.

Mais sur les coups de 13 heures, Pierre la rappelle et lui explique que le directeur de l’hôtel refuse de le laisser accéder à sa chambre au motif qu’il n’a pas de pièce d’identité.

« Choquée qu’on lui demande à lui sa carte nationale d’identité alors qu’à moi, l’hôtel ne l’avait pas demandée, j’ai vérifié les textes applicables en matière hôtelière et constaté que l’hôtel n’avait pas le droit de lui refuser l’accès à la chambre payée pour lui, dans la mesure où j’avais donné mon identité et réglé avec une carte de paiement à mon nom », souligne l’avocate.

Un bras de fer s’engage et la spécialiste du droit menace de déposer plainte pour discrimination. Elle prévient la police, la mairie et le centre d’action sociale, en vain.

Tout est bien qui finit bien 

En fin de journée, le directeur de l’hôtel finit pourtant par la rappeler pour lui annoncer une bonne nouvelle. Après avoir consulté son service juridique, le responsable de l’établissement hôtelier finit en effet par admettre qu’il n’est pas en droit d’exiger que Pierre lui présente sa carte d’identité, les conditions générales de l’hôtel n’ayant pas été présentées à la personne ayant effectué la réservation pour lui.

« Non seulement il a pris l’engagement par écrit de différer la réservation au lendemain, mais comme je m’inquiétais de savoir si le prix de la chambre comprenait le petit-déjeuner, il m’a déclaré qu’il allait offrir celui-ci », raconte l’avocate.

Ému par sa démarche, le directeur de l’hôtel amiénois l’informera par la suite que son personnel a décidé de se cotiser pour offrir à Pierre et White une seconde nuit d’hôtel.

« Que pourrait-il bien se passer pour Pierre et White si d’autres personnes étaient touchées à leur tour ? » conclut la bienfaitrice.

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