Antidotes naturels: des aliments et des plantes pour soigner la toxicité des métaux lourds

La prévention, comme première ligne de défense, et un régime alimentaire sain sont des solutions alternatives à la thérapie par chélation, parfois risquée et coûteuse

Par Alexandra Roach
25 octobre 2023 14:48 Mis à jour: 15 novembre 2023 05:42

Les aliments sains, notamment les fruits et les légumes entiers, contiennent des nutriments qui peuvent aider l’organisme à se débarrasser des métaux lourds.

Depuis des décennies, beaucoup de gens sont conscients des dangers de la peinture au plomb, mesurent soigneusement la quantité de thon qu’ils consomment en raison de sa teneur élevée en mercure et évitent d’utiliser des déodorants contenant de l’aluminium. Ils se sentent donc à l’abri d’un empoisonnement aux métaux lourds. Mais est-ce le cas ?

Les personnes souffrant d’empoisonnement aux métaux lourds présentent rarement des symptômes extérieurs graves. Les toxines issues de l’exposition aux métaux lourds agissent plutôt comme un « tueur silencieux » qui se manifeste sous la forme de maladies telles que les maladies cardiovasculaires, les maladies coronariennes et les accidents vasculaires cérébraux.

Une étude publiée en 2018 dans le British Medical Journal a établi des liens clairs entre un risque accru de coronaropathie et de maladie cardiovasculaire et l’exposition à l’arsenic, au cadmium, au cuivre et au plomb.

Les personnes intoxiquées au plomb peuvent souffrir de maux de tête, de constipation, de fatigue, de crampes d’estomac, de douleurs musculaires ou articulaires, ou encore de troubles du sommeil. Elles peuvent également souffrir d’irritabilité et de perte de libido, mais beaucoup ne se sentent pas du tout malades.

Les symptômes les plus courants sont une température corporelle basse, la déshydratation, la diarrhée, des nausées ou des vomissements, un engourdissement ou une sensation de picotement dans les mains et les pieds, ainsi qu’une gorge irritée.

Si l’on ne sait pas que l’on a été exposé au plomb, ces symptômes, surtout s’ils sont peu nombreux à la fois, peuvent ne pas être directement révélateurs d’une toxicité aux métaux lourds. Les symptômes varient en intensité en fonction du niveau d’exposition.

L’arsenic, le cadmium, le plomb et le mercure sont des agents cancérigènes pour l’homme. Un document soumis à l’Agence américaine de la protection de l’environnement (EPA) en 2004 indique que l’agence est également préoccupée par l’aluminium, l’antimoine, le baryum, le béryllium, l’argent, le strontium et le thallium.

Le Centre international de recherche sur le cancer partage cet avis, de même que les recherches publiées dans Molecular, Clinical, and Environmental Toxicology, qui considèrent les cinq métaux prioritaires (arsenic, cadmium, chrome, plomb et mercure) comme des substances toxiques systémiques présentant un risque pour la santé publique.

Les antidotes naturels contre les toxines

Comme pour toutes les toxines, la première ligne de défense consiste à éviter l’exposition. Une désintoxication régulière, en particulier après une exposition connue, peut contribuer à stopper le développement d’une maladie.

Outre l’amélioration des processus naturels de désintoxication de l’organisme par une alimentation saine, l’exercice physique et la transpiration, nous pouvons également désintoxiquer notre corps par la chélation, un processus naturel de liaison entre les ions organiques et les métaux. Bien que la thérapie par chélation soit un traitement conventionnel de la toxicité des métaux lourds, elle peut coûter plus de 4700 euros et n’est généralement pas couverte par l’assurance maladie. Elle comporte aussi ses propres risques et effets secondaires potentiels, comme le mentionne un article de 2015 intitulé Dietary Strategies for the Treatment of Cadmium and Lead Toxicity, dans lequel des chercheurs ont étudié des stratégies alimentaires peu coûteuses pour la prévention et le traitement de la toxicité des métaux lourds.

Deux autres études, publiées dans le Journal of Environmental Science and Pollution Research International en 2019 et 2020, affirment que les approches diététiques et nutritionnelles permettent d’améliorer la détoxification après l’exposition.

Cette voie est facilement disponible, abordable et présente peu ou pas d’effets secondaires par rapport aux chélateurs de métaux classiques utilisés pour traiter la toxicité des métaux lourds. Les auteurs de l’étude de 2019 mettent en garde contre le fait que les chélateurs de métaux classiques peuvent redistribuer certains métaux lourds dans le cerveau. Dans ce cas, la neurotoxicité augmente, des métaux essentiels peuvent être perdus (par exemple, le cuivre et le zinc) et des effets secondaires graves tels que des dommages au foie (hépatotoxicité) peuvent survenir.

La meilleure contre-défense : les aliments riches en antioxydants

Nombre de nos processus biologiques fonctionnent grâce aux métaux lourds tels que le fer, le cuivre et le zinc. Leur excès génère toutefois des radicaux libres qui entraînent un stress oxydatif. Selon une étude publiée en 2010 dans Pharmacognosy Review, ce stress peut « altérer négativement les lipides, les protéines et l’ADN et déclencher un certain nombre de maladies humaines ».

Les scientifiques de l’étude de 2020  considèrent les fruits et légumes à forte teneur en antioxydants comme des antidotes naturels.

« Les chélateurs synthétiques présentent l’inconvénient majeur d’éliminer les métaux essentiels au fonctionnement normal de l’organisme, en même temps que les métaux toxiques. Les antioxydants naturels sont dotés de propriétés de piégeage et de chélation et peuvent remplacer les agents chélateurs synthétiques. [Cela] permet de lutter contre les maladies liées à la toxicité de HM », note l’étude.

Nous devrions toujours privilégier les aliments sains et non transformés. Une étude publiée en 2010  dans le Nutrition Journal a examiné plus de 3100 aliments, herbes, épices et suppléments pour déterminer leur capacité à protéger les cellules contre les radicaux libres et leur pouvoir antioxydant.

Cette recherche exhaustive a donné lieu à un index de 138 pages (pdf) des aliments, y compris les céréales pour le petit-déjeuner, les grains, les légumineuses, les noix et les graines, les produits laitiers, les fruits et les baies, les légumes, la viande et le poisson, les médicaments à base de plantes, les vitamines et les compléments alimentaires.

Une étude publiée en 2021 dans l’International Journal of Food Properties confirme les résultats de 2010 et acclame les fruits et légumes riches en antioxydants comme des promoteurs de santé très efficaces capables de chélater les métaux lourds.

Une recherche publiée dans l’International Journal of Molecular Sciences confirme que les antioxydants alimentaires peuvent aider l’organisme à se remettre d’une intoxication aux métaux lourds. Comme ces toxines provoquent un stress oxydatif dans l’organisme – et donc des complications qui vont des dysfonctionnements physiologiques et biochimiques aux dysfonctionnements comportementaux – les légumes, les fruits, les herbes et les épices sont nos auxiliaires naturels.

En termes simples, la recherche publiée dans Nutrients recommande les tomates, les baies, les oignons, l’ail et les raisins comme stratégies alimentaires pour le traitement de certains métaux lourds.

Les plantes médicinales et les suppléments comme solution

Les médicaments à base de plantes ou d’origine traditionnelle sont relativement peu coûteux, ont peu ou pas d’effets secondaires et semblent très efficaces. Les herbes et les épices sont utilisées depuis des siècles pour le traitement de diverses maladies, y compris la désintoxication. Des études modernes confirment leur efficacité.

Une recherche approfondie sur l’utilisation des remèdes naturels, publiée dans le Journal of King Saud University – Science en 2022, indique que « la toxicité des métaux lourds induite expérimentalement chez les animaux de laboratoire a été réduite de manière significative en utilisant une variété d’herbes médicinales et de produits naturels ».

Un article publié dans le Journal of Interdisciplinary Toxicology résume un examen des études précliniques réalisées entre 1998 et 2018, qui a révélé que « 27 plantes médicinales et 27 produits naturels présentaient une atténuation significative de la toxicité du mercure chez les animaux de laboratoire ». L’examen approfondi comprend des plantes que nous utilisons souvent au quotidien, par exemple l’ail, le gingembre et le curcuma.

Le curcuma est acclamé, pour prévenir les dommages au foie, l’inflammation, les dommages à l’ADN et la mort cellulaire, dans une autre étude portant sur le stress oxydatif causé par l’exposition au plomb, ainsi que sur la toxicité du cuivre et de l’arsenic.

Des recherches dans le Saudi Journal of Biological Science ont montré que la vitamine E est « bénéfique pour réduire et ralentir les maladies rénales progressives qui sont considérablement accélérées par le stress oxydatif. La thérapie à la vitamine E peut être efficace pour réduire les maladies cardiovasculaires associées à l’insuffisance rénale chronique et à l’état d’urémie ».

Une étude en 2020  sur des lapins souffrant de toxicité cardiaque montre que la vitamine C peut jouer un rôle protecteur contre les effets de certains métaux toxiques.

Une autre étude s’est penchée sur la désintoxication du cadmium chez les lapins à l’aide de la vitamine C, du complexe B et du miel. Les chercheurs ont montré que les animaux souffrant des effets toxiques d’un empoisonnement au cadmium se rétablissaient le plus efficacement avec un traitement au miel. Le complexe de vitamines a également diminué les effets nocifs.

La gelée royale, une sécrétion des abeilles mellifères utilisée pour nourrir les larves et les reines adultes, semble être un autre antidote contre la néphrotoxicité induite par le cadmium. Les chercheurs de l’étude de 2019 ont constaté que la gelée royale créait un équilibre entre les oxydants et les antioxydants et prévenait l’inflammation et la mort cellulaire (apoptose). Ils considèrent la gelée royale comme un « agent puissant de protection rénale contre la néphrotoxicité induite par le cadmium ».

Une cuisine riche en antioxydants

Il existe littéralement des milliers de légumes, de fruits et de baies, d’herbes, d’épices et de boissons riches en antioxydants. Leur utilisation dans les recettes peut avoir de multiples facettes et être délicieuse. Vous pouvez faire preuve de créativité.

Beaucoup de recettes contiennent plusieurs de ces ingrédients bien étudiés et offrent un repas délicieux, riche en antioxydants, neuroprotecteurs et réduisant la dépression, l’anxiété et les troubles de la mémoire causés par la toxicité des métaux lourds.

La recherche de telles recettes vous aidera à contrecarrer les métaux lourds auxquels nous pouvons être exposés quotidiennement.

Soyez vigilants, renseignez-vous sur les niveaux de métaux lourds dans votre région, soyez prévoyants et consommez des aliments sains et riches en antioxydants.

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