Israël a mené vendredi des frappes contre l’Iran, soupçonné de vouloir se doter de l’arme atomique, visant un site d’enrichissement d’uranium et tuant de hauts responsables militaires de la République islamique, qui a promis de riposter.
Cette attaque intervient alors qu’un nouveau cycle de négociations entre les États-Unis et l’Iran sur le nucléaire iranien devait avoir lieu dimanche sur fond de fortes tensions. Les craintes d’une frappe imminente d’Israël grandissaient depuis quelques jours.
Oman, médiateur entre Washington et Téhéran, a condamné une « escalade dangereuse » tandis que l’ONU a appelé les deux parties à la « retenue maximale ».
Frappes sur des installations nucléaires et des sites militaires
Selon une source militaire israélienne, Israël a mené « des dizaines » de frappes sur des installations nucléaires et des sites militaires à travers le pays, en plusieurs vagues.
Le site d’enrichissement d’uranium de Natanz (au centre) a ainsi été visé « plusieurs fois », selon la télévision d’État iranienne qui a montré une épaisse fumée noire s’élevant de l’installation.
L’agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), le gendarme nucléaire de l’ONU, a confirmé que le site avait été visé et qu’il surveillait « de près la situation profondément préoccupante en Iran ».
Trois sites militaires dans le Nord-Ouest ont également été la cible des frappes, d’après la télévision iranienne.
Alors que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a dit que l’opération militaire israélienne durerait « autant de jours que nécessaire », l’Iran a fermé son espace aérien mais la défense anti-aérienne fonctionne « à 100% de sa capacité », a souligné la télévision iranienne.

Des chefs militaires iraniens tués
Au moins 50 personnes, dont des femmes et enfants, ont été blessés selon la télévision d’État. Les médias d’État ont rapporté de « fortes explosions » dans la capitale et montré le centre de commandement des Gardiens de la Révolution, l’armée idéologique du régime, en flammes.
Au moins deux dirigeants de ce corps militaire d’élite ont été tués dont son chef, le général Hossein Salami, et le général Gholam Ali Rachid, ainsi que deux scientifiques nucléaires, selon les médias locaux.
Le chef d’état-major iranien, le général Mohammed Bagheri, a également été tué, selon la télévision d’État.
Une vengeance se prépare
Les forces armées iraniennes ont assuré vendredi qu’elles n’auront « pas de limites ». Ces attaques « ne resteront pas sans réponse et Israël doit s’attendre à une vengeance sévère et regrettable », ont affirmé les Gardiens dans un communiqué.
La diplomatie iranienne a affirmé avoir le « droit légitime » de répondre à l’attaque, tandis que le guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, a promis à Israël un sort « amer et douloureux ».
Quant aux États-Unis, alliés indéfectibles de l’État hébreu qui ne sont pas impliqués dans l’attaque selon un responsable américain, seront « responsables des conséquences » de l’attaque, a assuré Téhéran.
Israël « a frappé au coeur du programme de missiles balistiques de l’Iran », a affirmé M. Netanyahu, saluant une opération « couronnée de succès ».
Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré l’état d’urgence sur tout le territoire. Une « attaque de missiles et de drones » sur Israël est attendue, a-t-il expliqué. Le chef d’état-major israélien, Eyal Zamir, a également mis en garde contre des représailles iraniennes. « Je ne peux pas promettre un succès absolu » de l’opération baptisée « Lion dressé », a-t-il souligné.
Les cours du pétrole ont flambé de plus de 12%, faisant redouter de fortes perturbations sur les approvisionnements d’or noir.
Réaction américaine
Le président américain Donald Trump va réunir son conseil de sécurité après les frappes.

Israël a expliqué aux États-Unis que frapper l’Iran était « nécessaire pour sa défense », a déclaré le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio, prévenant Téhéran de ne pas riposter contre « les intérêts américains ».
Donald Trump, qui a repris mi-avril les discussions indirectes avec l’Iran sur son programme nucléaire, avait averti jeudi qu’Israël pourrait bientôt frapper les sites nucléaires iraniens.
Face au risque d’un « conflit massif » au Moyen-Orient, Washington a réduit son personnel diplomatique dans la région, en Irak notamment.
Un cycle de négociations prévu
Téhéran ne reconnaît pas Israël et le programme nucléaire iranien est considéré comme une menace existentielle par les dirigeants israéliens.
Téhéran avait menacé mercredi de frapper les bases militaires américaines au Moyen-Orient en cas de conflit après un éventuel échec des négociations, dont un sixième cycle est prévu dimanche à Mascate sous médiation omanaise.
Cette réunion est toujours à l’ordre du jour, a assuré vendredi un responsable américain sous le sceau de l’anonymat.

L’Iran et l’arme atomique
Les Occidentaux et Israël accusent l’Iran de chercher à se doter de l’arme atomique, ce que Téhéran dément, assurant que son programme nucléaire est uniquement à usage civil.
L’enrichissement de l’uranium est la principale pierre d’achoppement dans ces discussions visant à encadrer le programme nucléaire iranien en échange d’une levée des lourdes sanctions imposées au pays.
Washington exige que l’Iran y renonce totalement, ce que Téhéran refuse, y voyant un droit « non négociable ».
Téhéran veut augmenter de manière « significative » sa production d’uranium enrichi avec la prochaine construction d’un nouveau site d’enrichissement, en réponse à l’adoption jeudi par l’AIEA d’une résolution le condamnant pour « non-respect » de ses obligations en matière nucléaire.
L’Iran est le seul État non doté d’armes nucléaires à enrichir de l’uranium au niveau de 60%, selon l’agence basée à Vienne. Il faut un minerai enrichi à 90% pour fabriquer une bombe atomique.
En 2015, l’Iran et les grandes puissances avaient conclu un accord historique sur le nucléaire iranien. La République islamique avait renoncé à son programme d’enrichissement d’uranium en échange de la levée des sanctions internationales qui avaient mis son économie à genoux. Mais Donald Trump avait unilatéralement dénoncé cet accord en 2018, lors de son premier mandat.
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