Après une énième agression, un médecin des quartiers nord de Marseille décide de fermer son cabinet

Par Emmanuelle Bourdy
30 septembre 2022 09:38 Mis à jour: 30 septembre 2022 09:38

Pour ce médecin marseillais, la dernière agression dont il a fait l’objet ce mardi 27 septembre a été celle de trop. Il a pris la décision de fermer son cabinet, situé dans le 15e arrondissement de la ville. Il va rejoindre une structure collective.

Le médecin, qui a subi plusieurs agressions de ses patients au cours de ses 15 années d’exercice dans le 15e arrondissement de Marseille, est fermement décidé à quitter ce lieu. Il s’est exprimé sur cette question au micro de France 3 Provence-Alpes-Côte d’Azur.

« C’est vrai, il n’y a pas de sécurité dans ce quartier »

« Vous vous sentez en sécurité vous ? » a demandé le généraliste Saïd Ouichou à une patiente. Celle-ci a répondu par la négative. « Bah moi non plus, donc on va quitter le quartier », a poursuivi le médecin, qui a dû faire face à plusieurs agressions. « C’est vrai, il n’y a pas de sécurité dans ce quartier. Moi-même, je suis bénévole dans une association, on est souvent agressés », renchérit une autre. Un patient se lamente : « Plus jamais personne ne respecte plus personne. Ils sont arrivés à agresser le docteur maintenant. Où on va ? »

La dernière agression en date remonte au 27 septembre, lorsque l’un de ses patients a tambouriné à la porte du cabinet en lançant au docteur : « Donnez-moi mon ordonnance maintenant. » Le généraliste lui a indiqué qu’il devait attendre mais l’homme s’est mis à crier. « Son copain, dehors, voulait me frapper. Les patients se sont interposés. J’ai fini par arrêter la consultation et fermer mon cabinet, suite à cet incident », explique-t-il à nos confrères.

Saïd Ouichou va donc mettre un terme à ses consultations dans ce cabinet à la fin du mois d’octobre, pour rejoindre une structure collective, également située dans le 15e arrondissement de la cité phocéenne. Il se dit que le fait de se retrouver à plusieurs dans un centre « permet éventuellement de se sentir en sécurité ». Il envisage même la possibilité de « prendre un agent de sécurité » si cela est nécessaire, afin d’être mieux protégé. « On est arrivés à un stade où c’est à nous de nous organiser pour faire face à l’insécurité », mentionne le médecin.

Le généraliste a pourtant porté plainte à plusieurs reprises, mais aucune suite n’a été donnée.

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