Attention à ne pas confondre ail des ours et colchique, l’erreur peut être fatale

Par Emmanuelle Bourdy
9 mai 2023 20:34 Mis à jour: 9 mai 2023 20:35

Au printemps, nombreux sont ceux qui partent à la cueillette de l’ail des ours. Cette plante agrémente à merveille les salades, les omelettes ou encore les viandes grillées et les fromages. Mais il faut toutefois rester vigilant car l’ail des ours peut se confondre avec le colchique, qui est une plante toxique.

L’ail des ours (Allium ursinum) peut très facilement être confondu avec le colchique (Colchicum autumnale) si l’on n’est pas fin connaisseur. Alors comment ne pas faire d’erreurs qui pourraient être fatales ? L’Agence nationale de sécurité alimentaire (Anses) et les Centres antipoison alertent sur les graves risques d’intoxications. L’association 60 Millions de Consommateurs relaie également cette information.

Bien observer les feuilles plutôt que de se fier à son nez

Le colchique et l’ail des ours sont toutes deux des plantes qui poussent au printemps dans les sous-bois, lorsque leurs fleurs ne sont pas encore apparues, les confusions sont donc possibles. La floraison de l’ail des ours, plante appartenant à la famille des alliacées et dont les fleurs sont blanches en forme d’étoile, se fait peu de temps après l’apparition des feuilles, à la mi-avril. En revanche, les fleurs des colchiques apparaissent à l’automne et sont mauves.

Les premières feuilles de l’ail des ours apparaissent en février-mars et sont ovales et pointues. Elles sont légèrement brillantes, très souples et possèdent une tige. Pour les colchiques, les feuilles sont plus rigides et plus effilées. De plus, elles n’ont pas de tige et semblent sortir directement de terre. À noter que toutes les parties de cette plante sont toxiques.

On pourrait penser que l’odeur caractéristique de l’ail des ours permet de déterminer qu’il ne s’agit pas d’une autre plante. Oui mais ce n’est pas une valeur sûre. Pourquoi ? Parce qu’une fois que l’on a touché l’ail des ours, l’odeur est si forte qu’elle imprègne tout. En conséquence, si l’on touche une autre plante par la suite, on sentira toujours l’odeur de l’ail des ours, ce qui peut prêter à confusion. Il vaut donc mieux se baser sur la feuille elle-même. La vidéo de Caroline Calendula explique en détail les différences entre ces deux plantes sauvages.

Attention aux symptômes

Si jamais vous avez des diarrhées, des vomissements persistants ou des maux de ventre juste après avoir consommé vos plantes sauvages, il est nécessaire de contacter rapidement un centre antipoison et/ou de consulter un médecin. On peut aussi appeler le 15 ou le 112 en cas de détresse vitale (coma, détresse respiratoire…). La prise de certains médicaments peut aggraver la gravité de l’intoxication. C’est notamment le cas avec les antibiotiques de type macrolides ou les anticoagulants oraux. D’autres symptômes, tels que des troubles digestifs, hépatiques et hématologiques, peuvent aussi apparaître, plus tardivement.

Entre 2020 et 2022, une trentaine de cas d’intoxication ont été recensés par les Centres antipoison, dont deux mortels. Ils sont apparus de mars à mai, essentiellement en région Grand Est et Auvergne Rhône Alpes.

Pour conclure, il est recommandé de ne pas cueillir les feuilles par brassées, afin d’éviter que des espèces toxiques ne s’y glissent. Si vous avez le moindre doute, que ce soit au niveau de l’apparence de la plante ou de son goût, ne la consommez pas par prudence. Attention également de ne pas confondre l’ail des ours avec le muguet dont les feuilles ont aussi des similitudes. Toutes les parties du muguet contiennent des substances irritantes et toxiques pour le cœur.

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.