Bahreïn: les dates-clés depuis la contestation de 2011

Par Epoch Times avec AFP
12 février 2021 15:20 Mis à jour: 12 février 2021 15:21

Dix ans après le soulèvement à Bahreïn, animé par la communauté chiite pour réclamer des réformes démocratiques à la dynastie sunnite au pouvoir, les autorités mènent toujours une répression sans merci contre les opposants.

 Contestation réprimée

Le 14 février 2011, des manifestations à l’appel d’internautes pour réclamer des réformes politiques et sociales, dans la foulée des soulèvements en Tunisie et en Egypte, sont dispersées par les forces de sécurité dans plusieurs villages à majorité chiite.

Dès le lendemain, la place de la Perle à Manama est rebaptisée par des milliers de manifestants « place Tahrir » (« Libération »), symbole au Caire de la révolte ayant provoqué la chute de l’ancien président égyptien Hosni Moubarak, quelques semaines après celle du Tunisien Zine El Abidine Ben Ali.

L’opposition chiite appelle à une « véritable » monarchie constitutionnelle, dans l’archipel où règne la lignée sunnite des Al-Khalifa.

Le 14 mars, des soldats saoudiens et des policiers émiratis sont dépêchés à Bahreïn à la rescousse du pouvoir sunnite après l’intensification de la contestation pour protéger des installations vitales.

Deux jours plus tard, les forces de l’ordre bahreïnies prennent le contrôle du centre de la capitale Manama après un assaut sanglant contre des protestataires qui y campaient depuis la mi-février.

En novembre, une commission d’enquête indépendante dénonce un « usage excessif et injustifié de la force » (35 morts, dont cinq civils sous la torture).

Déchéance de nationalité et prison

Le 7 novembre 2012, le ministère de l’Intérieur déchoit de leur nationalité une trentaine de militants chiites, dont deux ex-députés, pour « atteinte à la sûreté de l’Etat ».

Le 7 janvier 2013, la Cour de cassation confirme de lourdes peines à l’encontre de 13 dirigeants de l’opposition, condamnés pour complot contre le régime. Sept sont condamnés à la perpétuité, dont Abdel Hadi al-Khawaja, qui a aussi la nationalité danoise.

Le 1er août, le roi Hamad ben Issa Al-Khalifa promulgue deux lois durcissant les peines pour les auteurs de violences.

Les procès d’opposants se sont depuis multipliés. Des centaines de dissidents sont actuellement emprisonnés, jugés ou déchus de leur nationalité.

Téhéran accusé

En janvier 2014, les autorités accusent les Gardiens de la révolution, l’armée idéologique de la République islamique d’Iran, d’entraîner des militants à manier des explosifs pour commettre des attentats et annoncent l’arrestation de suspects.

En janvier 2016, Manama rompt ses relations diplomatiques avec l’Iran, dans la foulée de la crise déclenchée entre Ryad et Téhéran par l’exécution d’un dignitaire chiite par l’Arabie saoudite.

Les autorités annoncent avoir « démantelé » une cellule « terroriste » liée aux Gardiens de la Révolution iraniens et au Hezbollah libanais. La cellule projetait « plusieurs attentats à l’explosif », selon le ministère de l’Intérieur.

Manama a depuis affirmé avoir démantelé plusieurs « cellules terroristes » composées de chiites.

Le mouvement d’opposition Al-Wefaq dissous

Le 17 juillet 2016, Bahreïn dissout le mouvement d’opposition Al-Wefaq. Son chef, cheikh Ali Salmane, arrêté fin 2014, purge une peine de prison pour complot contre le régime et incitation à la désobéissance.

En mai 2017, la justice dissout un mouvement de l’opposition libérale, l’Action nationale démocratique (Waad), l’accusant de soutenir « le terrorisme » et de justifier des actes de violence. Le plus connu des opposants bahreïnis à l’étranger, Nabil Rajab, a eu de nombreux démêlées avec la justice de son pays.

Des opposants connus emprisonnés

Il a fini par être libéré en juin 2020 après quasiment quatre ans d’emprisonnement pour des tweets et des interviews critiquant le gouvernement.

Cette grande figure du Printemps arabe de 2011 a bénéficié de mesures « alternatives » pour les trois années d’emprisonnement qu’il lui reste à purger.

Le militant avait été condamné en 2018 à cinq ans de prison pour des tweets critiquant l’intervention militaire au Yémen de l’Arabie saoudite et de ses alliés, dont Bahreïn, et dénonçant des cas présumés de torture dans son pays.

Il avait déjà passé deux ans derrière les barreaux, de 2016 à 2018, pour « propagation de fausses nouvelles », lors d’interviews au sujet de la situation des droits humains à Bahreïn.

 

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