Baie de Somme : la mort de trois kayakistes reste incompréhensible

Par Epoch Times avec AFP
12 janvier 2020 11:33 Mis à jour: 12 janvier 2020 18:07

Trois kayakistes chevronnés ont été retrouvés morts dans la baie de Somme dans la nuit de samedi à dimanche, et un quatrième, adolescent, a été secouru en état d’hypothermie, un accident rare dans la région où le drame suscite l’incompréhension.

Comme chaque semaine, un groupe de kayakistes, membres du club de Saint-Valéry-Sur-Somme, participait à une sortie en mer dans l’après-midi de samedi.

« Compte-tenu des conditions de la météo et des conditions de marée descendantes, il avait été décidé de partir du club pour rejoindre Cayeux-sur-Mer », a déclaré à l’AFP Guillaume Debeaurain, le vice-président du club.

« Mais il semblerait qu’un peu avant l’arrivée à Cayeux-sur-Mer, la mer se soit formée de façon très soudaine, et le groupe », de 8 kayakistes, « s’est scindé en deux », a-t-il précisé.

Quatre d’entre eux sont « restés sur l’eau », tandis que les autres ont « débarqué un peu avant Cayeux-sur-Mer ». A terre, les kayakistes ont perdu de vue l’autre groupe, « et à ce moment là, ils ont déclenché les secours ».

L’alerte a été donnée à 17h45 et de « gros moyens » ont été déployés pour tenter de les retrouver, selon la préfecture, qui mentionne deux hélicoptères, des moyens maritimes du CROSS (Centre Régional Opérationnel de Surveillance et de Sauvetage) et des « moyens pédestres de la gendarmerie ».

« C’est un groupe qui se fait embarquer derrière des vagues et n’arrive pas à revenir », a expliqué à l’AFP le parquet d’Amiens, chargé de l’enquête. « On les a retrouvés en dehors de leurs kayaks ».

L’adolescent, âgé de 15 ans, a été retrouvé à 23h30 en hypothermie au Crotoy. Il a été hospitalisé, mais son pronostic vital n’est pas engagé. « Il se serait laissé déporter avec son kayak », précise le parquet dans un communiqué.

A 00H05 puis 01H00, le corps sans vie d’un homme, né en 1963, et d’une femme, née en 1965, ont été découverts sur la plage du Crotoy. A 4H25, les pompiers ont découvert au Crotoy le corps du dernier disparu, un homme né en 1972. Les premières constatations médico-légales seront réalisées dimanche.

« Il y a aujourd’hui beaucoup de tristesse », a sobrement ajouté Guillaume Deborain, qui a fait part de ses « condoléances aux familles ».

La préfecture maritime a souligné que les conditions de mer étaient « difficiles », à 3 sur l’échelle de Douglas correspondant à une hauteur de vagues de 0,5 à 1,25 mètre. La température de l’eau s’élevait « à 8 degrés Celsius ».

Mais « ça, c’était au moment des recherches. Quand les kayakistes sont partis, les conditions étaient très, très bonnes, il n’y avait aucun risque », a estimé Michel Souply, président de la station SNSM (Société nationale de Sauvetage en Mer) du Crotoy. « On ne comprend pas ».

« En kayak, vous êtes à pied, vous pouvez descendre du kayak, revenir sur le sable, il n’y a pas de profondeur du tout. En kayak, on se promène entre les bancs de sable », a-t-il ajouté. Au Crotoy, la marée était basse à 19H20, selon le site marée.info.

« Il y a de l’incompréhension, car il s’agit ici de sportifs, de kayakistes chevronnés, et non de simples touristes inexpérimentés sortant pour aller voir les phoques, pour lesquels il peut parfois y avoir une sorte de crainte », a déclaré à l’AFP le maire de Saint-Valery-sur-Somme, Stéphane Haussoulier.

« Il y a eu certes un coup de vent vers 17H, mais aucun problème climatique particulier n’a été relevé, pouvant expliquer un drame pareil. Même si on sait que lorsque la baie se vidange, il y a parfois des dangers, avec des courants puissants ».

Selon l’élu, de tels accidents sont assez rares dans la baie, où le kayak est traditionnellement « une grosse activité sportive et touristique ». « La seule mort en kayak que je connaisse remonte à 2001, lorsqu’une jeune femme s’était retrouvée bloquée sous un câble qui protégeait le chenal, mais c’était plus de la malchance ».

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.