Birmanie: la moitié de la population sous le seuil de pauvreté dès 2022 (ONU)

Par Epoch Times avec AFP
30 avril 2021 13:17 Mis à jour: 30 avril 2021 13:17

La pauvreté pourrait doubler dès l’année prochaine en Birmanie et toucher la moitié de la population sous l’effet conjugué de la pandémie et de la crise déclenchée par le coup d’Etat contre Aung San Suu Kyi, a indiqué vendredi l’ONU.

« 25 millions de Birmans (…) pourraient tomber sous le seuil de pauvreté national d’ici début 2022 », un retour en arrière de 16 ans, d’après le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).

De 2005 à 2017, la pauvreté avait reculé de 48% à moins de 25% dans le pays.

Mais la Birmanie, déjà frappée de plein fouet par la crise du coronavirus, est en proie aux violences depuis le putsch militaire du 1er février.

Secteurs entiers de l’économie paralysés

Des manifestations quasi-quotidiennes ont été réprimées dans le sang par les forces de sécurité et des milliers de travailleurs (banquiers, médecins, enseignants, ingénieurs…) se sont mis en grève, paralysant des secteurs entiers de l’économie.

-Une jeune fille regarde depuis un abri de fortune du camp de réfugiés de Hakimpara. Photo par Louai Beshara / AFP via Getty Images.

Les chaînes d’approvisionnement sont très perturbées et le prix des médicaments, de denrées alimentaires ou de l’essence a flambé dans certaines parties du pays.

Le système bancaire est en grande partie paralysé, entraînant des pénuries d’argent liquide et un accès très limité aux prestations sociales.

« Sans institutions démocratiques fonctionnelles, la Birmanie est confronté à un retour tragique (…) vers des niveaux de pauvreté jamais vus depuis une génération », a déploré Achim Steiner, administrateur du PNUD.

La répression sanglante des manifestations par les forces de sécurité a suscité l’ire de plusieurs factions ethniques établies dans les régions frontalières du nord et de l’est du pays.

Un grand nombre d’opposants ont fui les exactions

Certaines abritent sur le territoire qu’elles contrôlent un grand nombre d’opposants à la junte qui ont fui les exactions et ont aussi repris les armes contre les militaires.

L’Union nationale karen (KNU), forte de plusieurs milliers d’hommes, se montre particulièrement virulente.

-Plus de 600000 Rohingyas sont arrivés au Bangladesh depuis qu’une répression militaire au Myanmar en août a déclenché un exode. Photo par Munir UZ ZAMAN / AFP via Getty Images.

Depuis fin mars, elle a attaqué dans l’est du pays, près de la frontière thaïlandaise, plusieurs bases de l’armée qui riposte en effectuant des raids aériens, une première en plus de 20 ans dans cette région.

De nouvelles frappes ont eu lieu ce vendredi, d’après la KNU.

« Plus de 2.200 Birmans » ont fui en Thaïlande dans la province de Mae Hong Son qui abrite déjà de nombreux camps de réfugiés karens établis sous les précédentes dictatures militaires, a indiqué le porte-parole du ministère thaïlandais des Affaires étrangères, Tanee Sangrat.

Les combats ont aussi fait plus de 30.000 déplacés à l’intérieur de cette région, d’après le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha).

 

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