Birmanie: un tatouage pour ne pas oublier la première victime du coup d’Etat

Par Epoch Times avec AFP
7 mars 2021 11:30 Mis à jour: 7 mars 2021 11:42

A la lumière d’une lampe, un tatoueur esquisse sur la poitrine de Hein Yar Zar les traits du visage de son premier amour: une jeune épicière tuée lors d’une manifestation en Birmanie, devenue un symbole de la résistance contre la junte.

« Elle a donné sa vie pour cette révolution. Je continuerai à me battre pour elle », assure à l’AFP le jeune homme de 21 ans, exhibant deux tatouages plus anciens: « 17.11.2015 », la date de leur premier rendez-vous, et cette promesse: « Ensemble pour toujours ».

Mya Thwate Thwate Khaing a reçu une balle dans la tête le 9 février lors d’une manifestation à Naypyidaw, la capitale administrative.

La jeune épicière de 20 ans est décédée 10 jours plus tard à l’hôpital.

La junte a assuré que le tir ne venait pas des forces de sécurité, mais des médecins ont confirmé à l’AFP que ces dernières avaient tiré à balles réelles ce jour-là.

Le 9 février, le couple est en première ligne pour protester contre le coup d’Etat qui a renversé le gouvernement civil d’Aung San Suu Kyi quelques jours plus tôt.

La foule les sépare et les forces de sécurité déploient des canons à eau pour disperser le rassemblement. Pour se protéger, Mya Thwate Thwate Khaing se réfugie derrière un abri de bus. Malgré son casque, elle est touchée par un tir mortel à la tête.

« Je lui ai envoyé un message pour qu’elle me rappelle (…) elle ne l’a jamais fait », se souvient Hein Yar Zar.

« Je suis resté à ses côtés à l’hôpital et j’ai prié chaque jour pour qu’elle aille mieux », mais il n’y a rien eu à faire.

La jeune femme est rapidement devenue « une héroïne » et « une martyre » pour le mouvement pro- démocratie.

Une banderole de 15 mètres de long, la représentant inconsciente, vêtue d’un tee-shirt rouge aux couleurs de la Ligue nationale pour la démocratie (LND), le parti d’Aung San Suu Kyi, a été déployée dans Rangoun, la plus grande ville du pays.

50 manifestants pro- démocratie ont été tués

Son décès a aussi poussé le président américain Joe Biden à annoncer des premières sanctions contre les généraux putschistes, des mesures qui ne les empêchent pas de poursuivre leur répression meurtrière.

Depuis le décès de Mya Thwate Thwate Khain, au moins 50 manifestants pro- démocratie ont été tués, dont plusieurs adolescents.

La junte nie toute responsabilité dans ces décès, les imputant à des fauteurs de troubles qui veulent déstabiliser le pays.

 

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