Braconnage: deux jeunes aigles de Bonelli, une espèce très menacée, abattus dans les Landes et le Gers

Par Léonard Plantain
19 février 2020 17:16 Mis à jour: 20 février 2020 19:26

Annoncée mardi 18 février après enquête, deux jeunes aigles de Bonelli, espèce très menacée, ont été tués dans les Landes et le Gers en novembre dernier.

L’aigle de Bonelli, un oiseau d’une envergure d’1,60 m, est l’un des rapaces les plus menacés de France, avec seulement 38 couples recensés en 2019. « Il s’agit d’une espèce qui bénéficie d’un plan national d’action [PNA] », explique Olivier Scher, du Conservatoire d’espaces naturels du Languedoc-Roussillon.

Bagués et équipés d’une balise GPS, les deux aigles, criblés de plombs de chasse, ont été tués à quelques jours d’intervalle à l’automne dernier.

L’annonce n’a été faite que ce mardi à la suite de l’enquête de l’Office française de la biodiversité (OFB). Résultat: les deux jeunes aigles ont été tués durant la période de chasse, près de palombières, dans l’ouest du Gers et dans les Landes voisines. Des actes passibles de deux ans d’emprisonnement et 150 000 euros d’amende.

Ces deux aigles de Bonelli étaient nés au printemps 2019 dans le Gard et l’Hérault. Présent dans toute la zone méditerranéenne, cet aigle vit en France entre le Gard et l’Ardèche au nord et les Pyrénées-Orientales au sud. L’espèce est sédentaire, avec des couples formés à vie, mais avant cela, les jeunes partent en voyage pour apprendre à chasser seuls.

Normalement, ces jeunes aigles « partent du territoire des adultes en août-septembre et vivent une vie erratique durant trois ou quatre ans, avant de revenir dans leur zone d’origine pour essayer de former un couple. Les jeunes cherchent des territoires giboyeux, sans adulte, pour apprendre à chasser, à se nourrir. On a le cas d’un rapace qui est allé jusqu’en Algérie, avant de revenir », explique Olivier Scher.

Malheureusement, les deux aigles retrouvés morts n’ont pas eu la chance d’aller jusque-là.

À la suite de cet événement, leur cas sera très certainement étudié lors d’un congrès international fin septembre à Montpellier, le premier depuis dix ans. Aussi, bien que le braconnage reste un fléau pour ces oiseaux, la première cause de mortalité reste l’électrocution. Ainsi le plan national d’action (PNA), pour tenter de limiter les dégâts, prévoit d’inclure des discussions avec Enedis.

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