Les bébés de la crèche Jean de la Fontaine, à Brest, sont installés à l’extérieur au moment de faire la sieste. Ceux qui ont des problèmes de sommeil dorment beaucoup mieux grâce à cette pratique venue des pays du Nord.
Il est surprenant de voir des auxiliaires de puériculture préparer des bébés aussi jeunes – de 2 à 18 mois – pour les faire dormir dehors au moment de la sieste, en particulier pendant l’hiver, lorsque la température se rapproche de 0°C. Cependant, il s’agit d’une méthode très utilisée dans les pays nordiques, en particulier en Suède, en Finlande et au Danemark.
« Les bébés sont plus à l’aise, dorment plus longtemps. Les parents les récupèrent en forme le soir », explique à France 3 la directrice de la crèche Jean de la Fontaine, Laurence Pfeiffer.
Rassurez-vous : les petits pensionnaires ne dorment pas dehors lorsque la température descend en-dessous du point de congélation, et surtout lorsqu’il fait plus chaud que 25°C. Ni lorsqu’il y a une tempête ou de la foudre, et certaines précautions sont prises.
Bien entendu, les enfants sont bien emmitouflés dans des sortes de turbulettes d’hiver adaptées aux différentes températures. D’ailleurs, celles‑ci ont leur rôle à jouer dans le succès de ces siestes en plein‑air. C’est ce qu’a constaté un chercheur finnois, Majo Tourula : « La restriction des mouvements en raison des vêtements d’hiver, comme dans les cas d’emmaillotage, augmente la durée du sommeil et peut aider les enfants à se rendormir seuls, sans l’intervention des parents. »
Une pratique instaurée progressivement
Avant d’arriver à instaurer cette pratique dans les routines de l’établissement, il a fallu plusieurs étapes. « Au début, quand les enfants ne dormaient pas, on les emmenait faire un tour en poussette. Et quelques centaines de mètres à l’air libre suffisaient à les faire tomber dans les bras de Morphée », raconte Malika, une employée, au Télégramme. « Alors on a commencé à faire dormir les plus récalcitrants au sommeil dans des landaus, près du jardin de la crèche. »
La méthode fonctionnait si bien que les employées ont fait des recherches, pour se rendre compte qu’elles n’avaient rien inventé puisque la pratique est courante dans les pays nordiques. La crèche brestoise s’est donc progressivement équipée de lits et de matelas qui résistent à l’humidité ainsi que de moustiquaires, puis d’un préau en dur, qui « donne sur l’unité de vie des bébés, ce qui permet une surveillance en permanence », précise la directrice.
Une alternative à la sieste en extérieur proposée dans l’établissement est d’installer les enfants dans une pièce dont la fenêtre est ouverte, avec une température de 15°C.
Les parents associés à la démarche
Évidemment, le dispositif, inscrit dans le projet pédagogique de la crèche, a été mis en place en accord avec les parents, qui ont le droit d’accepter ou pas cette méthode pour leur bébé. « Chaque parent est libre d’y adhérer ou non », assure Laurence Pfeiffer.
Cette crèche est une pionnière en France, mais il se pourrait bien que de plus en plus d’établissements reproduisent son modèle qui a fait ses preuves : « Plusieurs autres structures ont demandé à venir voir comment ça se passe ici », se réjouit la directrice.
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