Bretagne : un train de blé stoppé et vidé par des activistes écologiques, un acte condamné par de nombreux élus

Par Emmanuelle Bourdy
21 mars 2022 17:44 Mis à jour: 21 mars 2022 17:44

Ce samedi 19 mars, au niveau de Noyal-Pontivy (Morbihan), un train transportant du blé a été stoppé par des activistes écologiques opposés aux fermes-usines. Ceux-ci ont ensuite déversé une partie des céréales sur la voie ferrée. Cette action a été vivement condamnée.

Le collectif Bretagne contre les fermes-usines s’en est pris à un train transportant des céréales, ce samedi 19 mars 2022, une manière de dénoncer le système agro-alimentaire, rapporte Actu.fr. Ils ont construit un muret sur les rails pour stopper le train au niveau de Noyal-Pontivy (Morbihan), non loin du siège du géant de l’agroalimentaire Sanders. Ensuite, ils ont ouvert les vannes et une partie du blé a été déversée sur les voies de chemin de fer.

Les activistes écologiques dénoncent l’agro-industrie : « une machine à gaspiller la nourriture »

Actu.fr précise que pour ces activistes écologiques, « l’agro-industrie est une machine à gaspiller la nourriture » et le blé « contenu dans les wagons et déversé n’aurait pas nourri des hommes et des femmes ». Ils expliquent encore que « pour 7 tonnes de nourriture injectée dans le système d’élevage intensif une seule arrive dans l’alimentation humaine. Et le gaspillage ne s’arrête pas là. Presqu’un quart de la nourriture produite par ce système est perdue, gaspillée dans les transports, le stockage ou dans les poubelles des consommateurs ».

« En réalité, l’agro-industrie produit moins de 10 % de l’alimentation mondiale mais s’est pourtant accaparée les 3/4 des terres cultivées. C’est très cynique de prétendre nourrir le monde en détruisant la capacité pour des millions de petits paysans de produire de la nourriture… C’est un scandale ! », s’insurge encore le collectif.

« Inadmissible » dans ce contexte de guerre et de pénurie

Leur action a suscité de nombreuses réactions d’indignation. Dans le milieu agricole tout d’abord, notamment chez les syndicats tels que la FNSEA (Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles). Dans un communiqué, le président de l’interprofession Intercéréales Jean-François Loiseau a dénoncé cet acte mené par « une quarantaine de membres », et déploré que « 1 500 tonnes » de céréales ont été déversées, « alors même que le monde mesure jour après jour les conséquences de la guerre en Ukraine sur les risques d’approvisionnement en céréales », a-t-il pointé, ainsi que le relate La République du Centre.

Intercéréales a également alerté sur les « conséquences » de ce type d’action sur les consommateurs. Par ailleurs, « la filière appelle également à une prise de conscience collective de la situation et souhaite qu’une réunion d’urgence sous l’égide du gouvernement soit organisée afin d’assurer la sécurité de la logistique et éviter que de nouvelles actions de ce type puissent être menées », indique encore le communiqué.

Julien Denormandie, le ministre de l’agriculture, a qualifié cet acte d’« inadmissible » et « totalement irresponsable ». « Détruire des productions de céréales alors que beaucoup de pays en manquent en ce moment… c’est affligeant. La justice doit passer », a-t-il poursuivi. Le président de la Région Bretagne, Loïg Chesnais-Girard ainsi que le préfet du Morbihan, ont eux aussi condamné cet acte. Plusieurs plaintes ont été déposées, a indiqué le préfet du Morbihan Joël Mathurin, et « il appartiendra aux autorités judiciaires d’apporter les réponses appropriées et de caractériser l’infraction pénale de ces actes », a-t-il signifié à Actu.fr.

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