Cap sur l’Islande

7 janvier 2019 11:15 Mis à jour: 7 janvier 2019 11:15

L’Islande excite les fantasmes de tous ceux qui rêvent d’aventure et de minéral. Une seule route circulaire de 1337 km en fait le tour et pour gagner l’intérieur des terres, il faut s’assurer un bon véhicule et être à l’aise avec des formules de camping ou de guesthouses. Rien de tel dès lors qu’une croisière qui permet, le temps d’une nuit, de passer du Sud à l’Ouest puis du Nord vers l’Est en ouvrant à chaque escale de nouvelles perspectives pour aborder les différentes facettes de cette île qui ramène aux origines du monde.

Rivages du Monde est le spécialiste des croisières sur des bateaux à taille humaine à destination du monde entier. Cet été, une croisière est proposée au départ de Dunkerque vers l’Islande en 5 escales avec un détour par Kirkwall en Ecosse et par les îles Féroé, de quoi s’offrir un dépaysement complet. (Christiane Goor et Charles Mahaux)

L’Ecosse, entre landes vallonnées, paradis ornithologique et vestiges préhistoriques
Avec sa septantaine d’îles plates recouvertes de landes verdoyantes dont certaines sont bordées de falaises, l’archipel des Orcades offre d’emblée des paysages côtiers spectaculaires. L’arrivée dans la baie qui mène à sa capitale Kirkwall mérite de se lever tôt pour s’immerger dans ce décor unique où batifolent phoques et dauphins.

Les Orcades forment un paradis pour les amateurs de beaux paysages : landes, falaises, plages de sable blanc aux eaux turquoises… (Christiane Goor et Charles Mahaux)

Même si la ville vaut bien une visite pour sa magnifique cathédrale St-Magnus vieille de 800 ans, ce serait dommage de ne pas s’offrir une excursion à la découverte du passé prestigieux des premières civilisations de l’archipel. A Skara Brae, au bord d’une superbe plage de sable doré léchée par une eau cristalline, on découvre un village néolithique vieux de plus de 5000 ans, plus ancien encore que les Pyramides de Gizeh.

Découvert fortuitement en 1850 lorsqu’une violente tempête a mis à nu les ruines enfouies sous les dunes de sable qui ont préservé le site, il se présente comme une succession d’habitations qui jadis étaient recouvertes. (Christiane Goor et Charles Mahaux)

Le regard plonge au cœur d’un mode de vie ancestral autour d’un foyer où des dalles servaient de lits ou d’étagères, où des coffrets d’argile encastrés dans le sol abritaient des réserves de nourriture, où des creux dissimulés dans les murs contenaient des lampes à huile de phoque. Autre site incontournable, le Ring of Brodgar où le paysage hérissé de 22 mégalithes debout au milieu des bruyères mauves et organisées en cercle semble dessiner un temple dont la vocation nous échappe encore.

Le cercle de pierre se trouve sur un isthme, une bande de terre étroite entre 2 lochs et les petites collines tout autour crée un amphithéâtre naturel​ qui dégage une certaine énergie. (Christiane Goor et Charles Mahaux)

Non loin de là, à Stennes, 4 autres pierres imposantes de plus de 5 mètres de haut érigées sans doute vers 3300 avant notre ère faisaient partie d’un cercle de 12 menhirs qui entouraient un foyer. La découverte des sites est associée à la visite de Skaill House, une belle occasion de se plonger dans le décor d’une maison bourgeoise du 17ème siècle et rénovée depuis par la famille des propriétaires dont l’un d’eux a découvert les ruines de Skara Brae.

L’Islande, la nature à l’état brut
Le Nord de l’Islande flirte avec le cercle polaire arctique que le paquebot franchira allègrement tandis que l’ouest et le sud de l’île sont réchauffés par le Gulf Stream. Le choc des masses d’air arctique et océanique tempère leurs effets respectifs et assure un hiver plutôt doux mais un été frais, avec des vents presque constants et parfois violents. Autant le savoir quand on boucle sa valise !

Pas étonnant que le quart du territoire islandais soit profondément marqué par une ceinture volcanique. (Christiane Goor et Charles Mahaux)

Par ailleurs l’Islande se situe au Nord de la chaîne de montagnes volcaniques médio-atlantique qui court sous l’océan Atlantique sur près de 16000 km, à l’endroit où les plaques continentales américaines se séparent de celles de l’Europe. Un volcanisme actif s’exerce tout au long de cette fracture et les deux moitiés de l’île s’éloignent de part et d’autre d’une faille nord-sud au rythme d’environ 2 cm par an. Sait-on d’ailleurs que le mot geyser vient de l’islandais Geysir (« qui jaillit ») nom donné au grand geyser situé dans le Sud-Ouest et dont le jet atteint quelque 60m de haut.

Une croisière autour de l’Islande permet d’aborder l’île sous toutes ces latitudes mais si l’on veut découvrir des fumerolles, des mares de boue bouillonnantes, des geysers, des sources d’eau chaude, des cascades resplendissantes et des glaciers bleutés, il faut s’offrir l’une ou l’autre excursion qui vous emmène au cœur du territoire même si se contenter de randonner au départ de l’une ou l’autre escale permet aussi de se plonger dans un décor marqué par le volcanisme.

On se sent bien petit quand on randonne dans le paysage sculpté par la lave solidifiée à Dimmubórgir. (Christiane Goor et Charles Mahaux)

Choisir la formule d’une excursion c’est partir sur les routes et réaliser que le déploiement du paysage islandais n’est guère à la mesure de l’homme, avec de vastes ciels de brouillards ou d’un bleu glacé déchirés par le moutonnement des nuages que le vent déplie en volutes. Lancinant spectacle des pierres basaltiques comme à Dimmubórgir qui depuis près de 2000 ans alterne des colonnes de lave solidifiée aux formes évocatrices. Vallées de solfatares comme à Námafjall où marmites de boue, évents volcaniques soufflant de la vapeur sous pression, dépôts de soufre jaune, rose ou blanc, argiles aux teinte rouille sculptent un décor d’apocalypse.

Randonnée spectaculaire entre bruits inquiétants et odeur d’œuf pourri à proximité de marmites de boue. (Christiane Goor et Charles Mahaux)

De vastes prairies luisantes mais aussi des landes de suie émaillées des taches mauves des lupins arctiques que l’on sème par avion pour stabiliser les sols sensibles à l’érosion éolienne. Impressionnantes cascades dégringolées des glaciers comme la Godafoss, la chute des dieux qui entrave une rivière glacée bleu émeraude.

L’histoire raconte qu’en l’an mille les chefs de clan réunis au Parlement décidèrent après vote à main levée d’abandonner les rites païens au profit de la religion chrétienne. C’est dans cette large et haute cascade que furent jetées les effigies des dieux nordiques. (Christiane Goor et Charles Mahaux)

Eskifjördur, petite ville de 1100 habitants et porte d’entrée des fjords de l’Est, se laisse découvrir aisément à pied. Paysage dénudé à souhait, aucun arbre à l’horizon, seule une herbe folle qui grimpe vers des sommets rocheux déchiquetés saupoudrés encore de plaques de neige qui dominent le fjord. Ce petit port a pourtant servi jadis de port d’échange et d’escale aux goélettes des pêcheurs d’Islande. Une histoire qui se laisse découvrir dans le musée installé dans le Randulfssjóhús, un bâtiment qui abrite l’histoire du commerce de la pêche dans région. La balade au-delà du musée se poursuit entre tapis de lupins violets et prés spongieux et mène vers une belle petite cascade et ensuite la jolie vallée de Svinadalur.

Reykjavik, une capitale boréale et une escale incontournable

Le vieux quartier coloré regorge de petits restaurants, de boutiques d’artisanat et de galeries d’art et invite à la flânerie. (Christiane Goor et Charles Mahaux)

Reykjavik, capitale la plus septentrionale du monde, n’était encore qu’un gros hameau au 19ème siècle quand le Parlement, l’Althing, qui se tenait traditionnellement aux solstices dans le parc de Thingvellir depuis l’an 930, y a été transféré. C’est ici aussi que s’est installé en 871 le premier colon Norvégien, Ingolfur Arnason qui lui donna son nom de Reykjavik, baie des fumées, qu’il nomma ainsi à cause des colonnes de vapeurs des sources chaudes. La place verte et arborée qui porte son nom rappelle l’enclos qui servit de pâture à moutons durant des siècles. C’est le cœur de la vieille ville avec sa cathédrale blanche du 18ème siècle qui étonne par ses proportions modestes et aux alentours ses adorables ruelles de maisons en bois recouvertes de tôle ondulée de couleurs vives, toutes bordées de buissons fleuris.

Au cœur de l’hôtel de ville une maquette de la région expose le développement de Reykjavik entre lac et océan. (Christiane Goor et Charles Mahaux)

La ville s’est d’abord développée autour d’un lac, Tjörnin, point de ralliement d’une avifaune riche d’une quarantaine d’espèces. C’est là que se dresse le nouvel hôtel de ville, un étonnant bâtiment entre béton et baies vitrées qui plonge ses piliers dans les eaux, une architecture tout en contraste avec les maisons en bois et le bel édifice historique du théâtre Idnó qui bordent le lac. Un autre bâtiment phare de la ville est l’église luthérienne Hallgrimskierkja qui se dresse en haut d’une côte, au débouché de ruelles longées de maisonnettes aux mille teintes différentes avec des jardinets qui attendent d’improviser une terrasse dès que le soleil surgit.

La haute façade blanche de l’église rappelle les glaciers et les colonnes de part et d’autre du clocher les colonnes basaltiques issues des coulées de lave. (Christiane Goor et Charles Mahaux)

Face à l’église, une imposante statue de Leif Eriksson, fils d’Erik le Rouge, qui fonda une colonie au Groenland et aborda les côtes américaines bien avant Christophe Colomb. La statue, hommage à la bravoure des premiers insulaires, a été offerte par les Etats-Unis à l’occasion du millénaire de l’Althing et garde l’entrée de l’église. Y pénétrer c’est s’immerger dans un décor étonnamment lumineux et d’une rare sobriété qui permet de se laisser totalement émouvoir par la musique somptueuse que produisent les orgues de 25 tonnes et 5275 tuyaux.

Quand on rejoint le boulevard de l’océan qui offre une longue promenade fréquentée par les joggeurs, on découvre la face moderne de la capitale avec ses buildings de verre et d’acier quelque peu impersonnels qui détonnent encore à côté de l’architecture traditionnelle. (Christiane Goor et Charles Mahaux)

Plus audacieux, Harpa, cet immense complexe qui abrite les salles de concert de l’orchestre national mais aussi des restaurants et des magasins d’artisanat, a été édifié en bordure du port et les très nombreuses vitres qui composent ses façades et reflètent l’environnement ne cessent de le métamorphoser au fil des heures tel un véritable kaléidoscope.

L’enveloppe métallique extérieure, minérale et froide de Harpa est couverte de vitraux dont le scintillement permet un jeu de lumière fascinant. Cette structure « cristalline » réagit aux couleurs de la ville, du ciel et de l’océan. (Christiane Goor et Charles Mahaux)

Infos : https://www.rivagesdumonde.fr/

Écrit par Christiane Goor et Charles Mahaux

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