« C’est scandaleux, c’est à pleurer »: 60 tonnes de livres jetées à la poubelle, « La grande librairie » avait ouvert en 2022

Par Emmanuelle Bourdy
4 mars 2024 10:41 Mis à jour: 4 mars 2024 10:53

L’histoire de cette grande librairie située à Saint-Laurent-du-Var n’aura été qu’une belle promesse. L’an dernier, après la faillite de l’établissement, les gérants ont laissé les dizaines de milliers d’ouvrages sur place. Le propriétaire des lieux a décidé de s’en débarrasser et les a fait jeter dans des bennes, afin de pouvoir relouer son local rapidement.

« C’est à pleurer », s’est désolée une femme ce mercredi au micro de France 3 Azur. Elle était venue remplir un sac de bouquins, avant que ceux-ci ne partent à la poubelle. Au total, durant plus d’une semaine, des tonnes de papier ont été jetées dans des bennes de chantiers, à Saint-Laurent-du-Var, près de Nice (Alpes-Maritimes). Un an plus tôt, la Grande librairie de Sydney Laurent a fait faillite et a été placée en liquidation judiciaire.

« C’est impressionnant que l’on puisse tout jeter comme ça dans une benne »

Relouer les lieux au plus vite, tel est l’objectif du propriétaire de ce local, Paul Teboul. Raison pour laquelle il a décidé de jeter les soixante tonnes de livres qui se trouvaient toujours dans ce bâtiment de 1300 m². Ce vendredi 1er mars, l’opération était terminée.

« Ça a été un long travail, je n’avais jamais vu autant de livres de ma vie », indique auprès du Figaro l’un des ouvriers chargés de ce travail ingrat. Lui et ses collègues, tout comme d’autres personnes, ont pris soin de récupérer quelques ouvrages, les seuls qui échapperont à la destruction.

Cette action a provoqué de nombreuses réactions d’indignation. « C’est impressionnant que l’on puisse tout jeter comme ça dans une benne, il paraît qu’il y en a eu trois comme ça ! » s’est exclamé l’une des témoins de ce gâchis.

« C’était impossible de trouver le moindre livre grand public »

Dans cette grande librairie maralpine, qui avait ouvert ses portes en 2022, pas moins de 43.000 références et quelque 8000 auteurs s’y trouvaient, de quoi satisfaire des passionnés dans de nombreux domaines. Mais ses gérants n’avaient misé que sur la vente de livres à compte d’auteurs. « C’était impossible de trouver le moindre livre grand public, pas un Goncourt ni un Renaudot ! », a reproché auprès du Figaro un proche de la municipalité. Pour lui, « ce n’est rien de plus que l’histoire d’une faillite et de quelqu’un qui s’est trompé de modèle économique ».

« Vous regardez les fins de livre, c’est du papier Clairefontaine, dans les Vosges. C’est du français, il y a eu des travailleurs, des arbres coupés, c’est scandaleux, c’est à pleurer », a déploré auprès de France 3 Azur une femme venue sauver quelques livres. « Ça part je-ne-sais-où, au lieu de faire justement des œuvres caritatives ou de les donner à la bibliothèque. C’est complètement honteux », a dénoncé révoltée une autre personne.

« Ces livres m’ont apporté suffisamment de problèmes, je ne répondrai pas », a de son côté rétorqué Paul Teboul, contacté par Le Figaro. Le fait de ne pas avoir pu louer son local commercial durant de longs mois représente pour lui un manque à gagner de 200.000 euros, souligne France 3.

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