Chine: confondu avec un maître espion condamné, l’écrivain Ma Jian ironise
Exiled Chinese author Ma Jian joked that his children were puzzled to learn he was a corrupt spymaster after several media outlets used his picture in stories about his namesake who was just sentenced to life imprisonment.

-L'écrivain chinois dissident Ma Jian s'exprime lors d'une interview accordée à l'AFP à Hong Kong le 10 novembre 2018. Photo ANTHONY WALLACE / AFP / Getty Images.
L’écrivain chinois en exil Ma Jian a choisi l’ironie après avoir été confondu par plusieurs médias qui ont publié son portrait pour évoquer un ancien chef du contre-espionnage chinois qui vient d’être condamné à la prison à vie et porte le même nom que lui.
« Non content de partager mon nom, l’espion corrompu en chef Ma Jian, l’ancien vice-ministre de l’agence responsable de mon interdiction de séjour en Chine, a également dérobé mes traits », s’amuse l’écrivain sur Twitter. L’ancien chef du contre-espionnage chinois a été condamné jeudi pour corruption à la prison à vie par un tribunal du Liaoning (nord-est de la Chine). Il a été reconnu coupable notamment d’avoir touché des pots-de-vin.
Les noms des deux hommes, l’ancien espion et l’écrivain, s’écrivent avec les mêmes caractères chinois. « Mes enfants sont sidérés d’apprendre que je ne suis pas l’auteur de China Dream, qui leur a permis de déguster des boulettes aux algues pour le souper, mais plutôt un ancien maître espion qui vient d’être emprisonné à vie pour avoir accepté des pots-de-vin extrêmement généreux », ironise encore Ma Jian dans un autre tweet, en référence à plusieurs articles à l’illustration erronée.
« Suis-je un romancier interdit rêvant d’être un maître espion corrompu, ou suis-je un maître espion corrompu rêvant d’être un romancier interdit? », poursuit l’écrivain, badin. Les livres de Ma Jian, qui vit à Londres, ont été interdits en Chine après que son premier roman sur les voyages d’un jeune journaliste chinois au Tibet eut été qualifié de « pollution spirituelle » par le gouvernement chinois.
L’ironie du destin veut également que l’écrivain ait été autorisé à revenir en Chine il y a six ans à la suite d’une autorisation spéciale des autorités pour qu’il puisse assister à l’enterrement de sa mère, une autorisation signée notamment par… Ma Jian, l’espion. « C’était digne de Kafka. Ma Jian donnant la permission à Ma Jian », raille l’auteur sur Twitter.
D.C avec AFP
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