La Chine déclare qu’Israël a «dépassé le niveau de l’autodéfense» en réponse à l’attaque du Hamas

Par Dorothy Li
16 octobre 2023 14:46 Mis à jour: 16 octobre 2023 17:11

Le régime chinois a demandé au gouvernement israélien de mettre fin à ses actions militaires à Gaza, affirmant qu’Israël avait « dépassé le niveau de l’autodéfense » en réponse à l’attaque surprise menée par le groupe terroriste Hamas la semaine dernière.

Le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, a transmis ce message samedi, lors de l’entretien téléphonique avec son homologue saoudien Faisal bin Farhan Al Saud.

« Les actions d’Israël sont allées au-delà de l’autodéfense », a déclaré Wang Yi, exhortant le gouvernement israélien à mettre fin à ce qu’il a appelé « la punition collective des civils de Gaza », selon le communiqué du ministère chinois des Affaires étrangères.

Cet entretien a eu lieu après que le ministère israélien des Affaires étrangères a vivement critiqué l’absence de condamnation par Pékin de l’attaque sans précédent lancée dans le sud d’Israël par le Hamas qui a tué plus de 1000 civils, dont des enfants, et en a pris environ 130 autres en otage.

« Il n’y a pas eu de condamnation claire et sans équivoque du terrible massacre commis par l’organisation terroriste Hamas contre des civils innocents et de l’enlèvement de dizaines d’entre eux [pour les amener] à Gaza », a déclaré le ministère israélien des Affaires étrangères dans un compte rendu d’une conversation téléphonique entre l’ambassadeur israélien Rafi Harpaz et l’envoyé spécial de la Chine au Moyen-Orient, Zhai Jun.

M. Harpaz a exprimé « la profonde déception d’Israël » à M. Zhai, a indiqué le ministère.

Le régime communiste chinois s’est abstenu de dénoncer le groupe terroriste palestinien. À la suite de l’attaque du 7 octobre du Hamas contre Israël, la première réaction du régime a été d’appeler les « parties concernées » à « rester calmes » et à « faire preuve de retenue ». Sans nommer le Hamas, la déclaration indiquait que Pékin était « profondément préoccupé » par l’escalade des tensions et de la violence, et appelait à une solution fondée sur la coexistence de deux États (la solution rejetée par Hamas qui nie le droit à l’existence d’Israël). Une telle position a suscité des critiques de la part de responsables israéliens et américains qui ont estimé que cette déclaration manquait de compassion envers les victimes israéliennes.

« Lorsque des gens sont assassinés, massacrés dans les rues, ce n’est pas le moment d’appeler à une solution à deux États », a martelé Yuval Waks, haut fonctionnaire de l’ambassade d’Israël à Pékin, lors d’une réunion d’information du 8 octobre.

Face à la pression, le ministère chinois des Affaires étrangères a publié une nouvelle déclaration, affirmant que le régime condamnait de tels actes contre des civils. La déclaration actualisée évite toutefois de mentionner le Hamas par son nom.

« La Chine est l’amie d’Israël et de la Palestine », a souligné Mao Ning, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, lors d’une conférence de presse du 9 octobre.

Alors que la Chine cherchait à se présenter comme neutre, de nombreux observateurs constatent que l’État-parti chinois a choisi de se ranger du côté du Hamas qui règne sur l’enclave palestinienne de Gaza.

« Nous devons examiner les relations de la Chine avec l’Iran, car l’Iran a souvent été un mandataire de Pékin. Et, bien sûr, le Hamas est un mandataire de l’Iran. En réalité, la Chine alimente ces attaques brutales et cette invasion d’Israël », a expliqué Gordan Chang, auteur des livres The Coming Collapse of China et China Is Going to War.

« Je suis sûr que des armes chinoises apparaîtront sur le champ de bataille. Et, bien sûr, c’est l’argent chinois qui a permis cela », a-t-il ajouté.

La fumée se dégage à la suite des frappes aériennes israéliennes dans la ville de Gaza, alors que les combats entre Israël et le Hamas se poursuivent pour la sixième journée consécutive, le 12 octobre 2023. (Mahmud Hams/AFP via Getty Images).

Le secrétaire d’État américain Antony Blinken s’est également entretenu avec Wang Yi samedi dernier.

Antony Blinken « a réitéré le soutien des États-Unis au droit d’Israël de se défendre et a appelé à la cessation immédiate des attaques du Hamas et à la libération de tous les otages », a indiqué le département d’État américain dans un communiqué. M. Blinken « a discuté de l’importance de maintenir la stabilité dans la région et de décourager d’autres parties d’entrer dans le conflit », souligne le communiqué.

Pour sa part, M. Wang a réitéré la position de Pékin qui « s’oppose à toutes les actions qui portent atteinte aux civils et condamne les pratiques qui violent le droit international ».

Le plus haut diplomate du Parti communiste chinois a également laissé entendre que les États-Unis devraient « jouer un rôle constructif et responsable » pour pousser le conflit « sur la voie d’un règlement politique dès que possible », selon le communiqué de Pékin.

L’entretien entre MM. Blinken et Wang a également porté sur les liens entre l’Amérique et la Chine, d’après le ministère, qui ont montré des signes de stabilisation.

Dans le cadre des efforts visant à rouvrir les lignes de communication, le président américain Joe Biden espère rencontrer le dirigeant chinois Xi Jinping en marge du sommet de la Coopération économique Asie-Pacifique qui se tiendra le mois prochain à San Francisco. Leur rencontre n’a toutefois pas été confirmée par Pékin.

Cependant, Xi Jinping rencontrera le président russe Vladimir Poutine la semaine prochaine. Moscou a confirmé que Poutine se rendrait à Pékin les 17 et 18 octobre.

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