Logo Epoch Times

Recommandation

plus-iconOne Piece à Shanghai

La chanteuse japonaise de « One Piece » interrompue en plein concert à Shanghai, alors que la pression du PCC se poursuit

L’agence de Maki Otsuki a indiqué dans un communiqué que le spectacle avait dû être interrompu en urgence en raison de « circonstances inévitables ».

top-article-image

Monkey D. Luffy, héros de “One Piece” (Toei Animation), participe à la 99e parade de Thanksgiving de Macy’s, à New York, le 27 novembre 2025.

Photo: Eugene Gologursky/Getty Images for Macy’s, Inc.

author-image
Partager un article

Durée de lecture: 6 Min.

Les annulations en série de spectacles d’artistes japonais en Chine suscitent de vives critiques et relancent le débat sur les répercussions économiques pour les entreprises chinoises, dans le contexte de la campagne de représailles menée par Pékin contre Tokyo.
Dans l’un des derniers épisodes en date, le concert à Shanghai de Maki Otsuki – la chanteuse du premier générique de fin, « Memories », de l’anime japonais à succès « One Piece » – a été brutalement écourté.
Des vidéos mises en ligne sur les réseaux sociaux montrent que, lors de la représentation du 28 novembre, la lumière s’est soudainement éteinte et le son a été coupé alors que Maki Otsuki était en train de chanter. Deux membres du personnel se sont précipités sur scène : l’un lui a arraché le micro des mains tandis que l’autre lui parlait, avant de la conduire en coulisses en quelques secondes, sans aucune explication donnée au public, comme le montre une vidéo publiée sur X par Joseph Wu, le chef du Conseil de sécurité nationale de Taïwan.
L’agence de la chanteuse a ensuite expliqué que, en raison de « circonstances inévitables », le spectacle avait dû être stoppé en pleine chanson, selon un communiqué publié sur son site officiel.
Dans plusieurs messages diffusés sur Weibo, l’organisateur chinois a annoncé l’annulation des événements prévus les deux jours suivants. Le concert de Maki Otsuki s’inscrivait dans le cadre du festival d’anime japonais Bandai Namco Festival, initialement programmé du 28 au 30 novembre à Shanghai.
Ce nouvel incident s’ajoute à une série de perturbations visant des événements culturels japonais en Chine, alors que le Parti communiste chinois (PCC) intensifie sa campagne de pression en représailles aux déclarations de la Première ministre japonaise Sanae Takaichi sur Taïwan. Lors d’une séance parlementaire, le 7 novembre, celle‑ci avait présenté une éventuelle opération militaire chinoise contre l’île comme une « situation menaçant la survie » du Japon, pouvant justifier le recours à la défense collective.
La chanteuse de J‑pop Ayumi Hamasaki a, elle aussi, annulé son concert de Shanghai prévu le 28 novembre, la veille de sa montée sur scène. L’organisateur a invoqué un cas de force majeure dans un communiqué diffusé sur Weibo à la dernière minute, déclenchant une vague de protestations sur le réseau social pourtant étroitement contrôlé.
Un internaute localisé à Shanghai a fait part de sa déception, expliquant qu’il venait tout juste de descendre de l’avion pour assister au concert.
« C’est vraiment absurde », a fulminé un autre utilisateur de Weibo. « Le concert doit avoir lieu demain, et vous n’annoncez l’annulation qu’aujourd’hui. Que faisons‑nous des billets d’avion et des réservations d’hôtel que nous avons déjà payés ? »
Ayumi Hamasaki s’est ensuite exprimée sur Instagram pour remercier les équipes japonaises et chinoises mobilisées pour le spectacle, publiant des photos d’elle se produisant dans une salle vide à Shanghai.
« Face à 14.000 sièges vides, j’ai pourtant ressenti l’immense affection des fans venus du monde entier ; c’est l’un des concerts les plus inoubliables de ma carrière », a‑t‑elle écrit sur Instagram, le 30 novembre.
Hu Xijin, ancien rédacteur en chef du tabloïd nationaliste Global Times et commentateur en vue, est lui aussi intervenu sur les réseaux sociaux, le 30 novembre, pour présenter la suspension des prestations d’artistes japonais comme un volet de la stratégie plus large de Pékin contre Tokyo.
Il a toutefois mis en garde contre les effets économiques de ces annulations soudaines pour la Chine elle‑même, évoquant les pertes subies par les prestataires locaux et les autorités municipales, en particulier dans les secteurs du transport et de l’hôtellerie.
« Les pertes que nous subissons pourraient bien dépasser celles du côté japonais », a estimé M. Hu dans un message publié sur Weibo.
Interrogé sur ces annulations de spectacles d’artistes japonais, Lin Jian, porte‑parole du ministère chinois des Affaires étrangères, a refusé de commenter des « activités sociales et commerciales ».
« Je vous suggère de vous adresser aux organisateurs », a‑t‑il répondu aux journalistes lors d’une conférence de presse à Pékin, le 1er décembre.
Le diplomate a en revanche réitéré l’exigence du PCC demandant au Japon de retirer ses déclarations concernant Taïwan.
En signe de solidarité, deux grandes villes taïwanaises – Taipei et Kaohsiung – ont invité Ayumi Hamasaki à y donner des concerts.
« Les concerts et les événements culturels ne doivent pas être pris en otage par les considérations politiques », a déclaré le maire de Kaohsiung, Chen Chi‑mai, sur les réseaux sociaux, le 1er décembre.
Il a souligné que ces manifestations pouvaient aussi dynamiser l’économie locale et le tourisme, au bénéfice des habitants, en particulier ceux qui travaillent dans les services.
« Nous continuerons à œuvrer sans relâche pour offrir à nos concitoyens une vie meilleure », a‑t‑il assuré.