Chine : deux jours avant sa libération, une femme détenue en prison pour sa croyance est battue à mort

Par Nicole Hao
10 novembre 2021 18:20 Mis à jour: 6 novembre 2023 08:53

Après cinq ans de captivité, Su Yunxia, 67 ans, a été battue à mort au centre de détention pour femmes de Heilongjiang ce 4 septembre, deux jours avant sa libération.

Emprisonnée en raison de ses croyances, Mme Su a été battue parce qu’elle refusait d’abandonner la pratique de qigong appelée Falun Gong, qui était auparavant approuvée par le gouvernement, selon Minghui.org, un site Web basé aux États-Unis qui recueille des informations sur la persécution du Falun Gong perpétrée par le régime chinois.

« Un pratiquant de Falun Gong doit signer les fameuses ‘trois déclarations’ – déclarations d’abandon de la pratique – s’il veut obtenir sa libération », rapporte Minghui.org. « Sinon, il ou elle sera cruellement torturé(e) par des détenus », désignés par les gardiens de prison quelques jours avant la fin de sa peine.

Mme Su pratiquait le Falun Gong depuis plus de vingt ans. Également connu sous le nom de Falun Dafa, le Falun Gong enseigne aux pratiquants à être de bonnes personnes en suivant les principes de vérité, de compassion et de tolérance. En juillet 1999, le régime communiste chinois a lancé une violente persécution pour tenter d’éradiquer cette pratique.

Minghui.org a révélé que Mme Su a été détenue au camp de travail de Wanjia, à Harbin, en juin 2001. Pour la forcer à renoncer à ses convictions, les gardiens ont attaché les poignets de Mme Su au niveau supérieur d’un lit superposé, qui était plus haut qu’elle, et l’ont obligée à se tenir sur la pointe des pieds. Si elle voulait reposer ses pieds, la corde lui entaillait les poignets. Tout son poids pesait soit sur ses poignets, soit sur ses orteils.

Mme Su a ensuite été arrêtée et placée en détention à de nombreuses reprises au cours des deux décennies suivantes.

Mme Su était originaire du district de Daowai de la ville de Harbin, dans la province de Heilongjiang, au nord-est de la Chine. Selon les personnes qui la connaissaient, Mme Su prenait soin des membres de sa famille, ainsi que de ses voisins et amis.

Des pratiquants de Falun Gong manifestent leur soutien à la poursuite judiciaire mondiale contre l’ancien dirigeant chinois Jiang Zemin à Sydney, en Australie, le 4 septembre 2015. (William West/AFP via Getty Images)

L’après-midi du 7 septembre 2016, lorsque Mme Su a rencontré une autre pratiquante de Falun Gong, Pan Wenli, dans leur ville natale. Elles ont été détenues au poste de police de Sankeshu parce qu’elles avaient des brochures dans leur sac et qu’elles expliquaient aux gens la vérité sur le Falun Gong, contrairement aux informations diffusées par les médias contrôlés par l’État et utilisées par le régime pour justifier sa persécution.

Quelques heures plus tard, la police a fait irruption au domicile de Mme Su et a emporté son ordinateur, ses livres et son argent.

Le mari de Mme Su, qui comptait sur ses soins, est resté paralysé dans son lit. Avec l’aide de sa famille, il s’est rendu au poste de police et au bureau de police du district pour demander la libération de Mme Su, mais sa demande a été rejetée. Il n’a pas été autorisé à rendre visite à Mme Su en détention.

Le 31 mars 2017, Mme Su a été condamnée à cinq ans de prison et à une amende de 10 000 yuans (1 565 dollars), pour avoir refusé d’abandonner ses convictions.

Depuis lors, Mme Su a été détenue dans la prison pour femmes de Heilongjiang, l’une des prisons les plus célèbres du pays, où le régime persécute brutalement les pratiquants de Falun Gong, notamment en recourant à toutes les formes de torture.

Selon Minghui.org, la situation de Mme Pan est toujours inconnue. Le régime décourage les membres des familles de divulguer des informations sur le statut des pratiquants détenus.

Selon les informations obtenues par Minghui.org, la prison pour femmes de Heilongjiang a forcé toutes les pratiquantes de Falun Gong nouvellement détenues à regarder une vidéo de lavage de cerveau douze heures par jour pendant trois mois sans aucune pause, puis a obligé les pratiquantes qui refusaient toujours d’abandonner leurs croyances à s’asseoir sur un petit tabouret plus d’une douzaine d’heures par jour dans une pièce sans chauffage ni climatisation. Le personnel pénitentiaire a également empêché les pratiquantes de dormir pendant des semaines, les a privées de nourriture et les a battues.

Au cours des 22 dernières années, on estime que plus de 1 000 pratiquantes de Falun Gong ont été détenues à la prison pour femmes de Heilongjiang. Au moins 31 d’entre elles ont été persécutées à mort, et près de 90 % des autres ont été torturées au point que leur corps n’a pas pu se rétablir, même après une longue période de convalescence.


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